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DANCE SING

 

de & mise en scène    Sophye Noiet

 Choix des Chroniques ****

Folies Bergère

Tel: 01 44 50 50 10

 

 - DANCE SING  - 
  de  &  mise en scène: Sophye Noiet  
  avec   
  Folies Bergère   
  visuel presse libre de droits

        

En accueillant pour trois mois la troupe "Dance Sing" de Sophye Noiet à la fois productrice, metteur en scène, chorégraphe, conceptrice et artiste de son show musical recouvrant soixante-dix années de tubes de variété internationale, les Folies Bergère renouent avec la perspective des spectacles de Roger Louret "Les z'années Zazous, La java des mémoires, Les années Twist, La fièvre des années 80" qui ont assuré dans la salle prestigieuse de la rue Richer une multitude de belles soirées en fin de siècle précédent!...

Le concept certes, mais sans doute pas l'imaginaire!..

En effet ce qui pourrait différencier ces deux types de production, c'est que là où l'une racontait une époque en évoquant pêle-mêle les refrains qui ont fait tourner les têtes et les jambes, l'autre condense et enchaîne en accéléré toutes les intros d'un hit-parade occidental virtuel depuis 1930 jusqu'à nos jours, en regroupant son track-listing chronologique sous des classifications thématiques telles qu'elles pourraient apparaître dans les bacs des disquaires!...

En outre là, où un orchestre live sur scène pouvait emporter l'engouement communicatif des spectateurs, ici quelques musiciens apparaissent çà et là en alibi comme pour soutenir une bande son très efficace!..

Cependant le talent et le savoir-faire des danseurs de "Dance Sing" se révèle effectivement à niveau d'une tournée internationale, mais c'est précisément la présentation quasi mécanique du show, telle que la transmission vidéo souhaite généralement les formater, qui semble authentifier un déficit d'âme au profit d'une esthétique visuelle et sonore labélisée!...

Bien entendu, cette performance québécoise a de l'énergie à revendre; aussi ce marathon de musique moderne ne saurait laisser coi en égrenant ses accroches de soixante-dix succès planétaires mais, comme pris dans un tourbillon sans entracte, les spectateurs restent en attente d'un symbole qui pourrait enfin libérer "le beat"!...

Etrangement la nostalgie reste frustrée, mais les artistes emportent la considération unanime comme dans un "mal entendu" riche en décibels!..

Theothea le 10/12/04

LE CANARD A L'ORANGE

de  William Douglas Home

mise en scène    Gérard Caillaud

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Michodière

Tel:  01 47 42 95 22 

 

 Les Portraits de Cat.S  
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Rarement un titre de pièce n'aura autant donné l'eau à la bouche en ayant si peu à justifier sa pertinence gustative avec l'intrigue!... Depuis 1971, date de sa création en France, ce canard n'aura eu de cesse de galoper de reprises en succès et d'ailleurs Gérard Rinaldi, à deux années d'intervalle, s'y attelle à nouveau pour le meilleur des spectacles "très british" que la capitale propose en cette période de fêtes!..

En effet l'adaptation française de Marc-Gilbert Sauvajon concernant les dialogues anglais de Wiliam Douglas Home conserve dans la mise en scène de Gérard Caillaud, ce parfum d'outre-manche où les bonnes manières priment sur le ressentiment, serait-il nuptial!...

En retournant de 180° la réaction attendue d'un mari trompé par une épouse plus embarrassée que naturellement volage, l'auteur va créer, à partir d'une situation boulevardière classique, un sas jubilatoire où l'humour va devenir l'arme fatale face à une liaison extra-conjugale quasiment tuée dans l'oeuf avant même que d'avoir réussi à prendre son envol de croisière!...

C'est précisément dans le maintien sans discontinuer d'une verve ô combien perspicace que l'ingéniosité de l'époux va mettre à l'épreuve sa femme (Grace de Capitani) et l'amant (Jean-Marie Lamour), en les réunissant à domicile le temps d'un week-end sous l'arbitrage de sa propre secrétaire (Colette Maire), pour officiellement concilier les arrangements de leur nouvelle vie à tous!...

Moins dans les quiproquos inhérents à ce type de rencontre aisément scabreuse, c'est dans le fair-play déguisé en vengeance préventive que le cocu malicieux va avancer à fleurets mouchetés pour tenter de désamorcer les attributs d'une attirance réciproque que les deux amants vont voir piteusement fondre comme neige au soleil!...

Du grand art de comédie au profit d'une rhétorique amoureuse en guise de manipulation de la passion par les subtilités de l'esprit!...

Theothea le 09/12/04

LE CHEMIN DE DAMAS

de  August Strindberg

mise en scène    Robert Cantarella

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Colline

Tel:  01 44 62 52 52 

 

 Les Portraits de Cat.S  
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Ce chemin de Strindberg est à l'instar de Saül en route pour Damas, celui d'une conversion permettant à "l'écrivain inconnu" parvenu au terme de sa vie de reconnaître la puissance divine en acceptant une sérénité improbable!...

Mais c'est également celui d'un "Jeu de rêves", ainsi sous-titré par Strindberg en 1898, où les éléments de réalité se croisent et s'entrechoquent telle une valse d'électrons tournant de manière obsessionnelle autour d'un noyau hallucinatoire!...

Véritable chemin de croix où démons et fantômes s'incarnent en une Dame et autres doubles du tourment, comme autant de compagnons d'infortune singeant le destin d'une ronde infernale pour mieux maquiller les soubresauts d'une schizophrénie délirante!...

Le parti pris esthétique de Robert Cantarella tend à matérialiser les principes de cette confusion à la fois mentale et mystique au point de surcharger l'ensemble d'une nouvelle couche de symboles et de codes enfouissant le spectateur attentif dans un cauchemar éveillé au sein d'une vaste blancheur clinique compartimentée!...

Structurant ainsi le désarroi panique, cette mise en scène de trois heures accompagne les sept comédiens (Jean-Claude Bolle-Reddat, Florence Giorgetti, Philippe Journo, Johanna Korthals Altes, Jacet Maka, Wolfgang Menardi, Emilien Tessier) dans un pèlerinage où se rejoueraient les phases d'un égarement aux vertus fondatrices, mais déconcerte dans une direction d'acteurs misant sa démonstration sur la valeur initiatique de l'incohérence!...

Comme sortant d'un rêve malencontreusement interrompu à de multiples reprises, le spectateur mémorise le sentiment d'une frustration dont la performance visait l'indicible!...

Theothea le 08/12/04

L'EVANGILE SELON PILATE

de  Eric-Emmanuel Schmitt

mise en scène    Christophe Lidon

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Montparnasse

Tel:  01 43 22 77 74

 

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Ne se voulant ni en position iconoclaste, ni en celle de converti, Eric-Emmanuel Schmitt progresse sur les pas du Christianisme autant en enquêteur cartésien qu'en découvreur passionné des quatre évangiles!...

Scribe et observateur de ses propres investigations policières, il se dédouble dans une dialectique entre énigme et croyance que seul l'entendement aurait licence de poétiser!...

Convaincu que le dogme de la Résurrection ne peut s'expliquer qu'en résolvant le mystère du corps de Yéchoua disparu du tombeau où il avait été déposé trois jours auparavant après que "le magicien" eut été crucifié aux yeux de tous, l'auteur se met à l'écoute attentive de Pilate, gouverneur romain en poste en Judée, s'inquiétant de cet invraisemblable escamotage!...

Jésus était-il véritablement sans vie à la suite de son supplice?

Est-il intelligible qu'au-delà du trépas, il ait pu à plusieurs reprises se manifester physiquement en présence de certains de ses proches?

En outre, pourquoi le messie tant attendu aurait-il choisi de s'incarner en ce lieu méconnu du monde auprès de quelques pêcheurs anonymes dont aucun témoignage ne subsisterait?

L'accumulation des questions restées sans réponse probante n'ayant en définitive rendu que plus incompréhensible la cavale transcendentale du Galiléen, c'est donc contraint par le doute que Pilate abandonnera sa posture de dénégation radicale!...

En confiant par lettres à son frère les doutes qui assaillent ses convictions de Romain pragmatique, il livre de facto à la postérité les fondements d'un évangile initial qui pourrait constituer en puissance la première des conversions au christianisme!...

Massif, charnel et en recherche d'équilibre stable, le corps de Jacques Weber entre à son tour dans l'inquiétude de l'écrivain pour en exprimer sa détermination à l'impartialité!..

Sa voix grave, posée et sensuelle semblant comme sourdre d'outre-tombe, enveloppe peu à peu son sécrétaire Sextus (Erwan Daouphars) ainsi que l'assistance dans la même fascination d'une révélation fondatrice qu'aucun théologien ne pourrait songer à désapprouver!...

Interprète d'un jeu d'essence existentielle mis en scène par Christophe Lidon, l'intimité du comédien semble alors se délecter en secret d'un texte dont les mots se jouent de la pesanteur pour mieux élever les esprits au plus près du credo en l'incarnation divine!...

Theothea le 15/12/04

ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX

de  Horace McCOY

mise en scène    Robert Hossein

 Choix des Chroniques ****

Palais des Congrès

Tel:  01 40 68 00 05 

 

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Sermonné par sa mère en fin de vie lui reprochant d'avoir privilégié dans sa création artistique, la réussite sociale au détriment des valeurs humaines, Robert Hossein s'est alors senti investi d'une mission pour rendre à la souffrance de l'être humain et son corollaire la dignité, une attention prioritaire que ses précédents "grands spectacles" avaient pu quelque peu négliger!...

Aussi en montant au Palais des Congrès, le chef d'oeuvre de Horace Mc Coy, "On achève bien les chevaux "... lorsqu'ils sont blessés..., le metteur en scène se donnait-il l'objectif d'éclairer la conscience de ses concitoyens et en l'occurrence celle de son public, sur les luttes inhérentes et souvent tragiques de l'espèce humaine pour sa survie!...

Si sur le plan formel de l'esthétique, celui du décor (Christian Vallat) et des costumes (Sylvie Poulet & Martine Mulotte), la motivation initiale de cette adaptation française a su trouver un ton et une justesse liés à l'enjeu de son ambition éthique, c'est paradoxalement dans la compétition elle-même de l'homme avec lui-même que la démonstration scénique a pu achopper!...

En effet, emportés dans le tournoiement d'un manège sans fin, les protagonistes semblent ritualiser une destinée mécanique sans que la misère de leur vie ait non seulement la moindre chance de salut, mais guère plus d'opportunités d'être perçue comme telle par le public!...

Au spectacle de la dureté de la vie, la résistance au cynisme (voir l'animateur Rocky, Sylvain Rougerie) se transforme en une simple course contre la montre où l'élimination systématique ne serait qu'un épiphénomène du "reality-show must go on"!...

Mais pas d'état d'âme à assumer!... Puisque Robert Hossein, investissant à part entière le champ de la culpabilité, propose aux spectateurs dans un surréaliste "entracte de contrition", de monter sur scène afin d'endosser le poids de la faute collective et d'en faire rémission en dansant sur des rythmes de rédemption!...

En définitive au jeu du qui perd gagne, ce sont fort heureusement quelques jeunes comédien(ne)s qui emportent une remarquable absolution, aux rangs desquels Anne Richard, Gwenaelle Deram, Betty Karolinski, Candice Hugo & Vincent Guillaud, Emmanuel Barrouyer, Jacques Bouanich, Eric Deshors...

Au demeurant, ce spectacle de Robert Hossein, orchestré par six musiciens paradant sur les hauteurs du fond de scène, stigmatise l'indifférence et tente de théâtraliser les impitoyables règles du marathon en tant que métaphore de la socièté humaine!...

Theothea le 14/12/04

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