Visuel dossier de presse
Gérard Hernandez ayant succédé en janvier à
Pierre Bénichou, l'interprétation de "Grosse chaleur" devait
nécessairement prendre une tonalité différente car le
bougonnement du Pater familias étant de manière substantielle
le combustible réactif de la pièce, être l'époux
atrabilaire de Brigitte Fossey ne peut certes pas être la simple
résultante d'un clonage!...
Trouver un nouvel équilibre avec l'ensemble des partenaires ayant
déjà oeuvré dans la première distribution, tel
est l'enjeu de ce second souffle "chaud" continuant à remplir la jauge
du théâtre de la Renaissance.
Autant "La presse est unanime", première pièce de Laurent
Ruquier créée au théâtre des Variétés
avec la participation initiale d'une partie de sa bande de chroniqueurs,
avait su nous conquérir d'emblée par ses audaces, autant cette
"Grosse chaleur" nous paraît plus convenue dans l'écriture et
la réalisation.
Le duo Brigitte Fossey / Jean Benguigi y assure avec vivacité le
tempo et mène tambour battant la mécanique du rire au risque
pour la première de surjouer par crainte sans doute de voir le
soufflé retomber sur un show sans filet!...
Catherine Arditi avec une malignité très professionnelle
y tire allègrement son épingle d'un jeu par ailleurs très
solidaire!...
Annick Alane, la belle-mère devant s'employer à ne pas rendre
gênante sa présence estivale, tente la couleur passe-muraille
pendant que l'ado de service, Benoît Petitjean, tourbillonne autour
des deux couples amis réunis le temps d'un week-end de fin
d'été dans la villa familiale du Lubéron!...
Et pendant ce temps la mère du maître des lieux agonise,
esseulée à Paris sous l'effet de la canicule de 2003!...
Truffée d'anecdotes en lien avec l'actualité médiatique,
cette deuxième pièce de Laurent Ruquier semble avoir
été écrite si non dans l'urgence tout au moins dans
l'immédiateté de l'inspiration.
Comme dans un cercle vicieux, les comédiens devront s'occuper à
masquer les longueurs à l'instar par exemple des dix minutes de
représentation exclusivement occupées à une variante
du "trivial poursuit" sous prétexte de brocarder les jeux de la
télé réalité.
Prenant de fait le parti d'une culture télévisuelle omni
présente dans la vie des spectateurs potentiels, l'auteur fait le
pari de les amener au théâtre en leur y proposant les
références qu'ils sont censés connaître le
mieux!..
En privilégiant ainsi ses compétences consensuelles, l'auteur
oublie quelque peu son exigence critique!...
Theothea le 14/02/05