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NOTRE DAME DE PARIS le retour

de  Luc Plamondon & Richard Cocciante

mise en scène    Gilles Maheu

 Choix des Chroniques ****

Palais des Congrès

Tel:  01 40 68 00 05 

 

  

En revenant s'installer au Palais des Congrès pour un mois de fêtes de fin d'année 2005 avec une distribution quebecquoise originale, la troupe de "Notre Dame de Paris" mise en scène par Gilles Maheu s'offre une Esmelrada cheveux courts d'origine Haïtienne (Mélanie Renaud) dont les intonations blues et la sensualité exotique ont d'emblée fasciné le public parisien.

Luc Plamondon présent lors de la nouvelle générale à la suite de la reprise au théâtre Mogador en 2001 avec Shirel, affiche une grande satisfaction à considérer la pérennité de son oeuvre musicale inspirée par le Roman de Victor Hugo.

Si les voix actuelles (Jérôme Collet, Richard Charest, Robert Marien, Laurent Bàn, Roddy Julienne, Marilou Bourdon...) n'ont jamais été aussi proches à l'unisson d'une couleur d'Opéra au plus grand bénéfice de cette version académique, il semblerait en revanche que les chorégraphies soient assez approximatives quant au synchronisme des danseurs.

Toutefois la qualité acoustique l'emportant sur toute autre considération, cette série de représentations devrait satisfaire l'exigence des mélomanes qui attendront néanmoins avec impatience le jour où cette comédie musicale pourrait en consécration ultime être accompagnée d'un orchestre symphonique.

Theothea le 19/12/05

OSCAR ET LA DAME ROSE

de  Eric-Emmanuel Schmitt

mise en scène    Joël Santoni

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Oeuvre

Tel:  01 44 53 88 88 

 

  

Là où Danielle Darrieux se confondait en Mamie Rose, Annie Duperey se métamorphose désormais en Oscar. Pourquoi donc le spectateur ne se prendrait-il pas lui aussi au jeu de transformer le monologue transcendantal d'Eric-Emmanuel Schmitt en une dialectique pour deux personnages mythiques?

A chacun son rêve n'est-ce pas? Fût-ce au diapason de la métaphore partagée!..

En tout cas, force est d'admirer tour à tour ces deux immenses comédiennes que non seulement les générations ne parviennent pas à séparer, mais dont la puissance d'interprétation emmène l'imaginaire en des contrées d'où nul ne peut revenir moralement indemne.

Au théâtre de l'Oeuvre sous la direction de Joël Santini, Annie Duperey prend le personnage du petit garçon leucémique à bras le corps comme d'autres s'engageraient avec fougue dans une association humanitaire. Sans chercher l'imitation de l'enfance, l'actrice en incarne avec persuasion le point de vue candide en mettant à hauteur du personnage son inquiétude face à la maladie confrontée avec un espoir infini dans la vie.

Fort de la conviction qu'une journée vécue dans la plénitude vaut largement dix ans d'une existence formatée, Oscar va parcourir les cent vingt années terrestres qu'il aurait pu escompter en une orbite sidérale de douze jours où la maturité va s'acquérir à la vitesse de la lumière.

Dans ce registre expérimental, Annie Duperey va condenser avec vivacité tous les compagnons de jeu de l'enfant en un parcours initiatique où les étapes seront scandées par des attitudes, des gestes, voire des tics spécifiques à chaque âge.

Sa Mamie Rose lui servira avant tout de fil conducteur alors que pour Danièle Darrieux, elle en était l'émanation charismatique.

Eric-Emmanuel Schmitt souhaitant que ces deux subjectivités puissent se répondre à quelques années d'intervalle, donne de fait à sa pièce le talent d'une parabole duelle où de la naissance à la mort, la perspective humaine se raconte sous forme épistolaire en célébrant la vie au plus près de son créateur.

L'émotion est à son comble lorsqu'à la dernière lettre adressée à Dieu se substituera la voix du destin accompli grâce à toutes les Marie-Rose qui auront su tendre la main à chaque Oscar en quête de dignité et d'absolu.

Theothea le 19/12/05

UNE HEURE ET DEMIE DE RETARD

de  Gérald Sibleyras

mise en scène    Bernard Murat

 Choix des Chroniques ****

Théâtre des Mathurins

Tel: 01 42 65 90 00

 

  

Un vrai sujet d'actualité (le départ en retraite de la génération baby-boom) pour une heure et demie de représentation avec un comédien hors pair (Patrick Chesnais) ayant l'habitude de jouer avec sa partenaire renommée (Evelyne Buyle), le tout sous une mise en scène du codirecteur du théâtre des Mathurins (Bernard Murat), voilà bien des paramètres favorables au succès.

Ainsi Gérald Sibleyras à la suite du "Vent des peupliers" où il était déjà question de fugue à partir d'une maison de retraite, thème relativement proche de "Moins 2" triomphant présentement au théâtre Hébertot, retrouve Jean Dell son acolyte de "Un petit jeu sans conséquence" moliérisé à souhait afin cette fois-ci,  d'organiser une séance ludique de maïeutique autour d'un départ chez des amis différé par quatre-vingt dix minutes de valse hésitation.

C'est le temps en effet qu'il faudra à Pierre et Laurence pour s'interroger sur les chances de survie de leur couple à l'aube du passage à la retraite paternelle alors que les enfants ont désormais déserté le nid familial.

Il faut dire que si lui n'est pas d'un naturel anxieux, elle avec son expérience de femme au foyer conjugal pressent toutes les chausse-trappes de cette nouvelle situation qu'elle se complaît à esquisser au-delà de caprices féminins en trompe- l'oeil.

C'est pourquoi sa sensibilité aux perspectives fallacieuses en tant que peintre amateur la rend si perplexe aux ressources potentielles que Pierre devrait susciter pour terrasser la vacuité qui ne saurait tarder.

A la fois leçon de tolérance et esquisse d'une révolution tranquille, la pièce pose les jalons d'un genre qui va faire florès pourvu que chaque futur retraité se préoccupe effectivement de s'investir dans des occupations dignes de l'image qu'il devrait avoir de lui-même.

Que l'on ne s'y trompe pas, la pièce est drôle en raison des futilités de l'existence et de la conversation à bâtons rompus offerts sous emballage cadeau avec la totale complicité des deux comédiens, c'est néanmoins la dialectique platonicienne qui aura le dernier mot, celui qui mène l'interlocuteur à prendre à terme la décision que Socrate aurait proposée initialement comme objectif à atteindre. C.Q.F.D.

Theothea le 21/12/05

LE CAÏMAN

de  Antoine Rault

mise en scène    Hans Peter Cloos

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Montparnasse

Tel:  01 43 22 77 74

 

    

Face à une soeur bigote (Hélène Surgère), un psychiatre conventionnel (Féodor Atkine), un curé fantasque (Nicolas Raccah), Le Caïman va être confronté à ses démons durant une nuit entière où l'épouse tentera de recadrer leur relation dans une perspective amoureuse et intellectuelle.

En effet tiraillé entre un fervent catholicisme de jeunesse et une conceptualisation professionnelle du marxisme, le professeur de l'Ecole Normale sentira vaciller ses convictions au point de renier l'ensemble de son oeuvre philosophique inspirée sous l'emprise du militantisme de sa femme.

C'est d'ailleurs du point de vue féminin que s'avance la pièce d'Antoine Rault montrant que, dès leur première rencontre, l'amour exclusif de la dame pour le maître à penser fut à l'origine d'une union qu'elle imposa aux deux partenaires.

Difficile de savoir en ces heures de dénouement fatal, si la psychose maniaco-dépressive va délier les langues au point de faire éclater le malentendu initial de leur vécu partagé, ou si au contraire la maladie mentale cache irrémédiablement à l'un des protagonistes ce que l'autre membre du couple perçoit encore de leur passion commune et créatrice de jadis.

Alors que Claude Rich semble jubiler en planant sur un vaste nuage flou d'où il se complaît à induire la confusion, le doute et le paradoxe, pendant ce temps Christiane Cohendy travaille la substance conjugale en se coltinant avec la réalité brute.

Ainsi en temps réel, leurs proches vont assister à la destruction inéluctable du couple qu'enfonce toujours davantage, dans les profondeurs obscures, chacune des bouées du pragmatisme lancées en vain sauvetage.

Les soubresauts de violence entrecoupés de plages de béatitude ne sauraient tromper les cycles de plus en plus rapprochés du lent processus de dégénérescence psychique.

A l'aube, tous les garde-fous auront cédé les uns après les autres; ainsi c'est dans une fiévreuse danse au corps à corps qu'Hélène donnera l'ultime gage de complicité en donnant le signal du passage à l'acte: " Tu en as le courage !... "... avant que de tomber à terre définitivement étranglée.

De Marie-Trintignant à Louis Althusser, seuls les masques de la notoriété pourraient faire croire au simulacre accidentel, car les enjeux d'un couple en rupture n'appartiennent de facto qu'à lui-même, fût-ce à son insu!...

Bien entendu l'auteur n'apporte aucune clé mais Claude Rich au risque de choquer, ose déclarer son émotion face à l'atroce beauté, à la pureté absolue de cet amour.

Ainsi le vertigineux décor en noir et blanc de Jean Hass détermine sous les effets d'une intense luminosité signée de Jean Kalman, l'évidence des affects dont la symbolique pourra être mesurée à l'aune de l'empathie fictionnelle avec la nuit du fameux crime de la rue d'Ulm en 1980.

Theothea le 16/12/05

ATTENTION MESDAMES ET MESSIEURS

de  Michel Fugain

mise en scène    Roger Louret

 Choix des Chroniques ****

Folies Bergere

Tel:  08 92 68 16 50

 

    

Attention mesdames et messieurs, ce serait "Folies" d'imaginer que la rencontre au sommet d'un magicien avec son démiurge sous les auspices de leur mécène puisse mettre le "Bazar" dans deux cent cinquante chansons et quarante années de carrière sans être sublimée en un "big one" guidé par la "Bergère" jusqu'au firmament des étoiles!...

Show-man avéré par un esprit d'équipe labélisé en une marque de fabrique dont le gimmick d'accroche vocale est dans toutes les têtes sans être pour autant en mesure d'en plagier le créateur, Michel Fugain impose donc malicieusement un style de haute couture musicale comme alter ego mimétique d'un Jean-Paul Gauthier que soixante années de vie auraient su façonner en légende poétique de la ritournelle francophone.

Pendant ce temps, au-delà des coulisses de l'addiction, peut officier le deus ex machina des mélodies lancinantes que le savoir-faire expérimenté de Roger Louret sait capter et enchaîner avec la maestria du conteur fou d'enchantement.

Bien entendu sur le tempo du feeling derrière ses lunettes à double pont de producteur, Jean-Claude Camus en bête de scénographie pleine de "vie dans l'âme" peut clamer la "note juste" des contraintes qu'il est le seul sur la place de Paris a pouvoir transgresser selon le bon plaisir artistique du Prince et même de sa danseuse bien évidemment!...

Au demeurant, cela est tout simplement magnifique qu'au terme d'une année de création et de répétitions sous le regard insidieux de caméras très subjectives, le trio ait su mener à l'excellence le fruit d'une collaboration où la jeune génération peut enfin donner à voir à celle de leurs parents la chaîne du talent que tend, les bras ouverts, le miroir interactif des âges.

" C'est un beau roman, c'est une belle histoire... Fais comme l'oiseau... C'est la fête... Chante comme si tu devais mourir demain... " reprend en choeur la salle confondue par la vivacité des refrains et surtout enthousiaste de pouvoir célébrer live avec orchestre, ce fameux "maître à rêver tout haut" entouré par une promotion douée et intrépide  pour des prolongations à souhait.

Theothea le 6 janvier 2006

   

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