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OPENING NIGHT

de  John Cromwell

mise en scène    Jean-Paul Bazziconi

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Tel: 01 42 08 00 32

 

     Photo  Lot  

Marie-Christine Barrault en star déchue sortant d'une cure de désintoxication alcoolique s'offre en première partie de soirée au théâtre de la Porte Saint-Martin, un rôle de composition inattendu quoiqu'en prise totale avec sa fougue intime.

A soixante-quinze minutes du lever de rideau s'ouvrant sur "La Mouette" de Tchekhov débute ainsi un compte à rebours où va défiler la vie de l'actrice Fanny Ellis avec ses succès et déboires, avec ses passions et ressentiments qu'elle évoque en compagnie d'Hector son ange gardien (Michel Carnoy), de surcroît homme à tout faire et à tout supporter.

Osant à peine confier à son miroir ses angoisses récurrentes que l'abstinence éthylique rassure d'autant moins, la comédienne pressent qu'en cette représentation de retrouvailles avec le public, elle jouera son va-tout professionnel risquant par la même occasion le fragile équilibre tout juste recouvré qui en sortira nécessairement affecté.

Le rituel précédant l'entrée en scène l'obsède particulièrement car le cheminement au travers d'un long couloir sordide de sa loge au plateau lui déclenche systématiquement le sentiment d'être condamnée à pénétrer dans l'arène pour y être dévorée tout cru par l'hostilité critique.

Cependant la préparation et l'attente avant l'assaut des planches développent en boucles itératives à la fois des bouffées de paranoïa succédant aux pulsions de cynisme et de délire satirique, à l'instar des coulisses d'un métier artistique dont les caricatures pourraient s'approcher cruellement d'une vérité picturale en pastiches.

Esquisse d'un destin personnel pris sur le vif autant que peinture paradoxale de la grande famille du spectacle vivant, la mise en scène de Jean-Paul Bazziconi permet à Marie-Christine Barrault de s'affranchir définitivement de l'image formatée par la notoriété en poussant la grimace jusque dans les retranchements du désespoir dissimulé sous l'adrénaline du verbe proféré et du geste ô combien théâtral!...

Theothea le 7 décembre 2005 

LA MAIN PASSE

de  Georges Feydeau

mise en scène    Mitch Hooper

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Mouffetard

Tel: 01 43 31 11 99

 

    Photo  Bernard Palazon   

Quand la compagnie "Anthéa Sogno" s'associe à celle du "théâtre vivant", "la main passe" si bien de l'une à l'autre que le metteur en scène de cette pièce en quatre actes de Georges Feydeau va entraîner le théâtre Mouffetard dans un processus d'hilarité en chaînes.

Ajustant les spécificités d'une époque révolue au modus vivendi contemporain, cet adaptateur parvient à recadrer les relations amoureuses dans une sensibilité affective débarrassée des conventions sociales datées.

Mieux encore, sans déroger à l'esprit facétieux de l'auteur, Mitch Hopper saura susciter des scènes torrides en amenant les comédiens à simuler les ressources du "gros plan" cinématographique happant le spectateur dans le fantasme immanent du jeu de l'amour ici et maintenant.

C'est alors que le téléobjectif du réalisateur branché sur la fonction "café théâtre" pourra focaliser les sentiments des protagonistes au diapason d'une note parfaite, celle qui, en harmonie avec l'imaginaire du film projeté "live" sur scène, va impliquer chacun des personnages dans une empathie irrésistible.

Cette comédie psychologique de moeurs où naïveté, lâcheté, passion, cynisme vont se côtoyer pour le meilleur et pour le pire, a le bonheur d'être servie par de jeunes acteurs complètement rodés à l'interprétation précise jouée de l'intérieur jusqu'à atteindre l'affect ciblé.

C'est à neuf qu'ils créent un engouement spectaculaire d'une centaine de minutes qui ne saurait se dissiper la main passée, c'est donc à neuf que nous leur tendons la main en les nommant ici un par un: Anthéa Sogno, Anatole de Bodinat, François Raison, Michel Papineschi, Sacha Petronijevic, Gaël Rebel, Jean Tom, Hervé Masquelier, Philippe Simon.

Theothea le 09/12/05

MARIAGE(S)

de  Gogol & Tchekhov

mise en scène    Anne-Marie Lazarini

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Artistic Athévains

Tel:  01 43 56 38 32 

 

    Photo  Marion Duhamel

En réunissant en un diptyque deux auteurs russes du XIXème siècle pour faire oeuvre de satire autour de la thématique du mariage, Anne-Marie Lazarine réalise un vaudeville impressionniste en croisant consciencieusement ses sources telle une journaliste professionnelle.

En effet pourquoi imaginer qu'à cinquante ans d'intervalle, la confrontation de ces deux témoignages littéraires ne puisse être le reflet exact d'un processus social avéré?

Si de nos jours l'institution du mariage est de fait battue en brèche par les moeurs de ceux qui en remplissent les rites à la fois civils et religieux, Gogol et Tchekhov nous confirment qu'il y a cent cinquante ans le mariage se pratiquait alors comme un jeu de dupes où seuls l'aspect financier et la situation sociale servaient de base à la négociation pseudo amoureuse.

Intimiste pour "Hyménée", grand spectacle pour "La Noce", leur mise en scène s'articule en trois actes et deux mouvements adossés à la continuité musicale d'Hervé Bourde sur laquelle peuvent surfer et se compléter les rôles de l'une à l'autre de ces deux pièces.

De la foire aux prétendants qui viennent jauger l'animal à marier jusqu'aux fastes pompeux et délirants des noces, chacun va s'employer à tirer son épingle d'un jeu pipé par les conventions.

Si toutefois le spectateur peut trouver "la mariée si belle" (Judith d'Aleazzo), c'est précisément parce que l'art du spectacle vivant permet d'exorciser les aberrations d'une humanité à la dérive.

Ainsi subtile dans la caricature d'une société empêtrée dans ses obligations de transmission générationnelle, Anne-Marie Lazarini réussit à peindre au Théâtre Artistic Athévains un divertissement à portée intemporelle et universelle.

Theothea le 14/12/05

PAROLE, PAROLE

d'après Dario Fo  

mise en scène    Christophe Correia

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Ranelagh

Tel:  01 42 88 64 44 

 

   

De la victoire dans une émission de télé-réalité en 2003, tous les espoirs étaient permis y compris celui pourquoi pas de devenir comédienne, d'autant plus si cet objectif professionnel était déjà à l'ordre du jour avant que d'atteindre la notoriété médiatique instaurée par l'audimat.

Ainsi Serena Reinaldi, diplômée du conservatoire des Arts dramatiques de Bologne, présentait-elle au Festival d'Avignon off 2005 à La Luna ce "Parole, parole" de Dario Fo et Franca Rame, avant de rejoindre ce même automne le théâtre du Ranelagh à Paris.

Cette pièce oscillant entre réalisme et poésie donnait effectivement l'opportunité à la jeune femme de faire ses classes en abordant des registres de composition ouverts sur une interprétation personnalisée de la mémoire et du ressentiment.

Cependant comme le texte s'avance en tant que parabole ou métaphore au féminin de la souffrance à être au monde, sans doute une scénographie au profit d'un imaginaire dénué de tout contexte socio-politique suscite-t-elle une valse-hésitation tendant à laisser le spectateur hors propos.

Peut-être d'ailleurs celui-ci en apprécie-t-il d'autant mieux la performance de l'actrice en devenir qui ainsi se livre sur scène avec fougue et sensualité pour élaborer les lignes de force d'une fantasmagorie très latine.

C'est donc avant tout le tempérament de Serena Reinaldi qui va sortir victorieux de ce projet artistique mise à l'épreuve du théâtre vivant.

Theothea le 12/12/05

MAGDANE CRAQUE

   

de & avec   Roland Magdane

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Dejazet

Tel:  08 92 70 28 03 

 

   

De même qu'il est difficilement supportable d'assister à une émission de télévision où les applaudissements sont télécommandés à distance par un chauffeur de salle, de même il n'est pas aisé d'être en empathie avec un spectacle où la systématisation du rire à chaque réplique impliquerait les spectateurs au réflexe conditionné.

Comment alors se permettre de penser que ce serait le public qui ne serait pas de bonne qualité? Et comment imaginer pareillement que l'humoriste ait pu concevoir une machine infernale à décerveler?

Et cela d'autant plus si le comédien en question possède un imaginaire et une sensibilité hors pair qu'il a pu confronter à des périodes fort difficiles de sa vie personnelle.

La problématique est donc ainsi posée en forme d'alchimie:

Lire le script de "Magdane craque" doit effectivement être fort réjouissant, tant le surréalisme psychiatrique sans cesse sous-jacent pour ne pas dire au centre de la gamberge, implique une connaissance acérée des mécanismes aberrants de l'esprit humain.

Par ailleurs, le show man qui ponctue de manière récurrente les chutes de ses trouvailles psychiques ahurissantes par un: "çà mouline, hein?…", en faisant le geste réflexif du doigt rotatif à la perpendiculaire de la tête, prouve qu'il est passé maître inégalable dans la maîtrise de la folie douce.

Mais voilà à l'instant où l'on s'attendrait que tant d'efforts artistiques pour ouvrir le miroir de la conscience devraient induire un feedback d'une intelligence en gestation, fût-ce par le simple sourire entendu, ce sont tout au contraire comme d'une boîte de Pandorre, des vagues d'exclamations de crétinisme ou de beauf attitude qui se déclenchent dans la salle en se renforçant mutuellement.

Expérience troublante et inquiétante, d'autant plus que toutes lumières rallumées à l'issue du spectacle, les spectateurs se retrouvent comme vous et moi, c'est-à-dire aussi discrets et pudiques qu'ils l'étaient en entrant au Théâtre Dejazet.

Certes Roland Magdane craque, mais attention il n'est pas le seul!…

Theothea le 13/12/05

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