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SUR LA GRAND ROUTE

de  Anton Tchekhov

mise en scène    Bruno Boëglin

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Odéon-Berthier

Tel:  01 44 85 40 40 

 

  Photo  Pidz  

            

En messagers de l'orage dans l'air soufflent momentanément sur les ateliers Berthier de véritables tempêtes qui, de la grande à la petite salle, emportent Shakespeare et Tchekhov en des tourbillons polyphoniques où les éclairs visionnaires s'autorisent de multiples fulgurances.

Mieux vaut néanmoins éviter les avant-postes de la Grand'route si l'on veut garder les pieds au sec!... En effet là-même où le rideau de scène est censé se lever, tombe d'emblée sans crier gare un écran de pluie qu'il conviendrait d'apprécier à distance... le temps d'essuyer l'averse!...

Commence alors une épopée impressionniste en connotations brechtiennes où émergera d'une zone sordide non identifiée, un chantier de réfugiés en place d'une auberge hospitalière de bord de route.

Tous les malheurs du monde semblent s'y être donné rendez-vous brassant l'humanité à l'aide d'une broyeuse aveugle de destins qui se serait emparée d'un magma inconsidéré.

Et pourtant des individualités y surnagent au sein des foudres des cieux laissant deviner des options de vie qui auraient divergé plus que de raison.

L'amour trahi y a bien entendu ses contes à y vivre prostré; c'est ce qui est sans doute advenu à Bortzov, le propriétaire ruiné qui ressasse le fantasme de ses noces à jamais perdues avec Maria.

Le temps s'étire à l'infini dans le fatras des âmes abandonnées par le sort pour y faire surgir en ultime vision la silhouette de l'être aimée dans cet univers de pantins démantibulés.

Une vision d'apocalypse pour un Tchekhov qui, peut-être, n'en demandait pas tant!...

Theothea le 09/03/06

L'ESCALE

de  Paul Hengge

mise en scène    Stephan Meldegg

 Choix des Chroniques ****

Théâtre La Bruyère

Tel: 01 48 74 76 99

 

     Photo  Ldd  Laurencine Lot  

            

Ni pièce à clefs, ni pièce à thèse, "L'escale " aérienne va fournir aux deux Philippe, Clay et Laudenbach, le temps d'une rencontre, l'opportunité de la découverte mutuelle du doute idéologique qui devrait annihiler toute certitude a priori.

Dans ce salon "classe affaires" d'un aéroport londonien, l'enjeu du débat sera le reflet en trompe-l'oeil d'un meurtre s'étant déroulé sur un bateau de croisière.

Si la dynamique de l'empathie ne se révéle pas le meilleur garant des convictions initiales, l'impact du témoignage visuel ne pourra pas servir davantage de preuve criminelle.

En avocats de circonstances, le bouquiniste Rabinowicz et le passager allemand vont jouer au chat et à la souris en cherchant à démasquer les faux-semblants des présomptions à charge d'un présumé coupable.

A cet effet, un cadeau hors de prix lié à la culture juive (une Haggadah très rare) servira de caution à leur conflit dialectique pouvant fort bien lui-même dissimuler une stratégie de manipulations.

Une pseudo-hôtesse de l'air et un jeune voyageur d'apparence stressé viendront d'ailleurs conforter cette hypothèse de suspicion ambiante.

Ainsi embarqué sur une destination incertaine, le spectateur restera accroché aux lèvres des deux voyageurs en transit jusqu'à ce que ceux-ci, dans une unanimité troublante, finissent par faire amende honorable de leurs certitudes respectives.

A la suite du texte de Paul Hengge qu'il a traduit avec Attica Guedj, Stephan Meldegg propose ici une plongée au coeur de la conscience humaine prise en flagrant délit de contradictions qu'il faudra assumer au mieux.

Theothea le 11/03/06

ROMANCE

de  David Mamet

mise en scène    Pierre Laville

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Tristan Bernard

Tel: 01 45 22 08 40

 

    Photo  Claire Besse  

   

L'affiche de la pièce présente le titre R.O.M.A.N.C.E comme un sigle avec ses points intercalaires laissant présager davantage une problématique à interroger qu'une mélodie tendre et sentimentale à apprécier.

Cette invite au déchiffrement sémantique pourra rapidement se substituer en une autre tournure plus explicite: O.T.N.I. qui s'interpréterait aisément comme: "Objet Théâtral Non Identifié".

Bardé de ce passeport pour un voyage délirant sous contrôle à l'instar d'un train fantôme de fête foraine, tout sera permis au langage à qui se verra dévolu l'implosion de la syntaxe de l'inconscient.

L'expérimentation se fera dans une cour de justice américaine où sont réunis les protagonistes d'un procès fantasque que le moindre cauchemar avisé hésiterait à mettre en scène:

Un avocat, un procureur, un juge, un huissier, un médecin... bref une palette représentative de l'arsenal coercitif mâle qui harcèlerait un accusé lambda d'une faute indéfinie alors que hors les murs se déroule une manifestation pour la paix universelle.

Que celle-ci ait pris l'emblème du conflit Israélo-palestinien comme paradigme d'une société humaine surpressurisée à l'idéalisme des bonnes intentions, voilà de quoi donner du grain à moudre à tous les pourfendeurs de religions dont celles-là se font le chantre.

S'en suit une cacophonie digne de la tour de Babel où seule l'outrance aura droit de citer toutes les injures que le moindre code de civilité aurait banni dès les prémices d'une reconnaissance de l'altérité.

Ainsi par exemple l'homosexualité, la judaïcité, le catholicisme, Shakespeare, le Christ... auront droit à tant d'égarements que seule l'ostéopathie pourra prétendre à recouvrer l'ordre des choses.

David Mamet fait exploser le cadre institutionnel pour mieux appréhender le carcan des idéologies implicites et c'est par le délire verbal que l'auteur maîtrise une langue chargée de débusquer la peur par l'humour.

Le Juge (Yves Gasc) est le grand manitou ubuesque de cette dynamique de groupe où se coltinent à qui mieux mieux le procureur (Bernard Alane) avec l'avocat (François Delaive) autour du prévenu victimisé (Eric Laugérias). L'huissier (Eric Théobald) et le docteur (Stéphane Cottin) coordonnent les audiences que Bernard (Mathieu Bisson), l'alter ego de tous, sera en charge de dynamiter depuis la sphère de l'intime.

C'est Pierre Laville qui est aux commandes hyperréactives de cet OTNI qui, chaque soir au théâtre Tristan Bernard, se doit d'atterrir complètement "déjanté" avec des passagers en apesanteur mais si possible sains et saufs.

Theothea le 16/03/06

BOULEVARD DU BOULEVARD DU BOULEVARD

     

de & mise en scène    Daniel Mesguich

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Rond-Point

Tel: 01 44 95 98 21

 

       Photo  Philippe Delacroix

      

" C'est une merde, j'adore! ", ainsi s'exprima d'emblée Jean-Michel Ribbes selon des propos rapportés entre deux salves d'applaudissements par l'un des comédiens interrompant les saluts afin de rappeler également que la troupe "Miroir et Métaphore" est composée à 98% d'intermittents.

Cette première impression de lecture de "Boulevard du boulevard du boulevard", livrée sans vergogne par le directeur du Théâtre du Rond-Point, dut en son instant être interprétée au troisième degré minimum de l'humour par Daniel Mesguich.

Présentement, il valait mieux que cette appréciation spontanée eût été énoncée sur scène quand la représentation fut terminée, car oser la promotion du spectacle à partir d'un tel slogan, pourrait s'avérer quelque peu déficitaire en termes de communication.

Quinze années plus tôt, la pièce d'un certain Gaston Portail fut montée par Daniel Mesguich à Lille sous le titre de " Boulevard du boulevard "; en montant d'un cran la récurrence vers son troisième niveau, l'auteur dévoile désormais sa véritable identité tout en évoquant son appétence de metteur en scène à conceptualiser le rire par sa pratique.

Du syndrome des poupées russes devrait surgir l'énergie comique se regardant en train de sévir à plusieurs stades de compréhension et de là découleraient les éclats de rire se nourrissant à qui mieux mieux du contretemps.

Place à Feydeau, Labiche, Courteline sous une haie d'honneur que composeraient Tex Avery, Les Marx Brothers, Les Monthy Python, Stan Laurel, Jerry Lewis, Buster Keaton et consort: " La dramaturgie du rire prise à son propre piège. le théâtre de boulevard, amant de lui-même dans son propre placard. Une sorte d'implosion du rire " (sic)

Bien entendu, ce système fonctionne de manière satisfaisante malgré que la distance de 2H30 avec entracte soit quelque peu étirée; la parodie avec Christian Hecq y trouve son excellence, en revanche les farces et attrapes de music-hall y trouvent la limite du genre. Les dix comédiens vont s'amalgamer à la métaphore du miroir d'où pourra se refléter la profondeur insondable du boulevard.

Au demeurant, Daniel Mesguich condense en sentence sa ligne de conduite, " c'est faire du théâtre qui est rigolo ".

Theothea le 22/03/06

FILUMENA  MARTURANO

de  Eduardo De Filippo

mise en scène    Gloria Paris

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Athénée

Tel: 01 53 05 19 19

 

     Photo  Pascal Sautelet  

   

Avec son "Eva Peron" de Coppi en 2004 déjà au théâtre de l'Athénée et maintenant son "Filumena Marturano" de Eduardo de Filippo, Gloria Paris s'affirme comme l'une des metteurs en scène de Théâtre les plus brillantes.

En effet réunissant une scénographie (Cristina Gaetano) abstraite et ingénieuse avec une lumière palpable (Pascal Sautelet), sa direction d'acteurs paraît se glisser dans le labyrinthe d'une course folle où le trophée du suspens sera le gage de la paternité assumée.

Christine Gagnieux et Alain Libolt happant les personnages de Filumena Marturano et Domenico Soriano alors qu'ils viennent de convoler, se trouvent d'emblée engagés en poursuite, pour abus de confiance, engageant la rupture de leurs noces.

L'existence de trois fils jusque-là cachés constitueront l'enjeu d'un divorce en puissance qui devrait aboutir à une non reconnaissance paternelle de la progéniture légitime.

Aussi, parce que "Les enfants sont les enfants", une troisième voie devra crier "papa" en choeur afin d'assurer un dénouement heureux.

En prise sur les comportements sociaux actuels par son interrogation concernant la recomposition de la famille, cette comédie écrite en 1951 trouve dans la récente traduction française de Fabrice Melquiot une cure de jouvence qui universalise le propos.

Le folklore italien s'estompe au profit de connotations malicieuses dans l'interprétation de rôles par ailleurs très archétypés.

La réalisation est un régal à apprécier du début à la fin d'un casting parrainé par Evelyne Istria et Pierre Ascaride d'où nous souhaitons particulièrement nommer la jeune Sabrina Kouroughli effectuant un numéro chorégraphique de soubrette digne d'une révélation.

Theothea le 14/03/06

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