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DEUX SUR LA BALANCOIRE
de William
Gibson
mise en scène
Bernard Murat
|
****
Théâtre Edouard VII
Tel: 01 47 42 59 92
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Qu'un "Un gars et une fille" se mettent à "Deux sur la
balançoire", c'est implicitement pour le couple passer sans
discontinuité du niveau élémentaire à la "cour
des grands"!...
C'est aussi à la suite de son plébiscite, décider
d'emmener le téléspectateur sur des pentes à risques
avec l'intention de faire évoluer le concept d'identification basique
vers une appréciation motivée du talent dramatique.
De la "sitcom at home" aux planches d'un théâtre prestigieux
doit en effet s'opérer le grand écart induisant chez le spectateur
la reconnaissance objective de l'autre à partir de la reconnaissance
virtuelle de soi.
Objectif ambitieux que Bernard Murat va opportunément saisir avec
la pièce de William Gibson en confiant à Jean Dujardin et Alexandra
Lamy, le soin de situer leurs rôles de Clara et Jerry à distance
respectable de Loulou et Chouchou.
Pour Jean, la méthode devra consister à rester en
deçà de toute posture extravertie; pour Alex, l'enjeu sera
plus complexe parce que, sans modification radicale d'image, les
réminiscences stéréotypées vont être
aménagées sous forme de tics récurrents censés
habiter son personnage emporté par la passion.
Sur la scène du Théâtre Edouard VII, si la cohérence
comportementale de Jerry Ryan, tiraillé par des conflits internes,
apparaît suffisamment ancrée dans le rapport de forces en
présence, la crédibilité de Clara Mosca sera moins
convaincante car étayée par des phases caricaturalement
contradictoires se jouant en sketchs quasi hétérogènes.
Ce parti pris de direction d'acteurs, et c'en est un puisque "Theorbe"
mis en scène par Didier Long a fait preuve au Petit Théâtre
de Paris en 2003 du talent intimiste d'Alexandra Lamy, devra être compris
comme une concession à la satisfaction immédiate de la jauge,
celle du remplissage établi en vue du succès garanti.
Ceci dit, rien n'est contrarié sur le fond; l'histoire de cet avocat
en ruptures sabbatiques tant affective que professionnelle, se liant
avec une artiste new-yorkaise mal dans ses baskets demeure incontestablement
poignante pour faire goûter aux plaisirs secrets du théâtre
un vaste public qui y trouvera judicieusement son compte.
Le décor de Didier Sire n'est pas le moindre des paramètres
de cette réussite, car il établit une perspective spatiale
entre deux plans imaginaires où il est facultatif de projeter à
bon escient celui de la réflexion existentielle en surimpression de
la médiatisation exacerbée.
Theothea le 01/03/06
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FRAGMENTS D'ELLES
Adaptation scènique de
Anne Rotenberg
mise en scène
Sally Micaleff
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****
Studio des Champs-Elysées
Tel: 01 53 23 99 19
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Photo
Francesca Avanzinelli
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Qui est Fanny Cottençon ? Ce ne sont pas Les Fragments d'(elles)
qui trahiront le secret de sa personnalité, puisque judicieusement
assemblées par Anne Rotenberg, ces citations dont elle se fait le
porte-parole durant soixante quinze minutes sur la scène intime du
Studio des Champs-Elysées se complètent, se contredisent, se
réfutent, s'ordonnent en autant de moments féminins que le
geste oral vient consacrer sur l'autel de la mémoire constructive.
Qui est Fanny Cottençon ? Serait-ce la femme éternelle qui,
sous de multiples facettes, se rassemble en une entité toujours moderne,
égérie malgré elle de ces courants idéologiques
qui imprégnent chaque génération pour mieux se substituer
aux suivantes ?
Qui est Fanny Cottençon ? N'est-elle pas cette confidente qui,
à l'écoute de tout un chacune, assimile les pensées
fédératrices en les prenant en charge le temps de la
représentation afin d'en extraire pour le compte de tous, la
substantifique moelle qui viendra conforter le plaisir du temps présent,
enfin retrouvé ?
Certes ces rôles lui vont tous à merveille et il faut la
voir retirer d'entrée de jeu ses chaussures à talons afin de
se mettre à l'aise, pour être convaincu d'emblée du
pragmatisme qui va guider le fil d'Ariane sous-jacent à l'association
de ces pensées au féminin pluriel.
Eloigné des fantasmes complexes qui préoccupent l'inconscient
du quidam en mal de siècle, son spectacle ajusté par Sally
Micaleff se veut le répondant de ceux de Lucchini, Weber, Dussollier...
où la parole libre et légère comme une " elle " viendrait
rendre compte d'une corbeille d'auteurs, emplie à profusion de mots
de femmes telles:
Simone de Beauvoir, Geneviève Brisac, Colette, Marceline
Desbordes-Valmore, Emily Dickinson, Annie Ernaux, Lidia Falcòn,
Françoise Giroud, Benoîte Groult, Rouja Lazarova, Annie Leclerc,
Anaïs Nin, Amélie Plume, Lou Andréas Salomé,
Nathalie Sarraute, Cécile Sauvage, Marcelle Sauvageot, Mireille Sorgue,
Karine Tuil, Virginia Woolf...
Theothea le 06/03/06
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MADEMOISELLE
JULIE
de August
Strindberg
mise en scène
Didier Long
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****
Théâtre Marigny - Popesco
Tel: 01 53 96 70 20
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Photo Ldd.
Fabienne Rappeneau
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Mesdemoiselles Julie et Christine vont en bateau avec Monsieur Jean et
c'est pourquoi l'une chante et l'autre pas.
Réunis en un huis clos le temps d'une nuit, celle de la Saint-Jean
la plus courte de l'année mais chaude comme les braises du poêle
près duquel va feindre le sommeil Christine la domestique de Monsieur
le comte, Julie la jeune aristocrate et Jean le valet vont se livrer à
un jeu de poker menteur où les deux partenaires n'auront de cesse
de provoquer l'art de la séduction aux dépens de l'autre.
Se vêtissant des rôles d'Ingénue et de Casanova de
circonstances adoptés dans la foulée de valses prometteuses,
lui aura en point de mire l'élévation sociale interdite
jusqu'à ce jour à son rang, elle se la jouera "Amour-Passion"
sans qu'aucun des deux ne prête l'oreille aux conseils de prudence
que la présence endormie de la fiancée de Jean leur souffle
à chaque instant de ce coup de folie.
De la maîtresse à l'esclave, il n'y aura que le revers de
la dominée au dominant, puisqu'ainsi se seront distribuées
les cartes du tendre bafouées par le cynisme de l'ambition
professionnelle.
De Julie à Jean en passant par Christine, d'un point de vue à
l'autre, ce sont en conséquences désastreuses, les règles
sordides du réalisme social qui triompheront de l'acte du déshonneur
par la transgression du principe de vie.
A trop jouer avec le feu, Mademoiselle Julie aura définitivement
signé sa jeunesse amoureuse avec l'encre indélébile
abolissant les privilèges de ceux qui rêvent encore.
Emilie Dequenne se glisse à merveille dans ce profil fantasmé
par Didier Long à la suite d'August Strindberg, mais il lui faudra
beaucoup de quant-à-soi pour ne pas se laisser gagner par les démons
qui eurent raison d'Isabelle Adjani en d'autres temps et côtoyant les
mêmes périls.
L'enjeu en effet est de ne pas se laisser submerger par les pulsions
d'autodestruction qui font tanguer de bord l'embarcation chargée
d'émotions contradictoires à assumer lors de chaque
représentation.
Cependant là où le charisme exacerbé de Niels Arestrup
avait pu être un facteur supplémentaire de perte d'équilibre,
il faut dire que le jeu sobre et déterminé de Christine Citti
et celui très classe de Bruno Wolkowitch soutiennent avec une attention
extrême, le baptême des planches qu'Emilie Dequenne semble
réussir à l'aune du plus dangereux bizutage de la
dramaturgie.
Theothea le 08/03/06
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DERNIER RAPPEL
de Josiane
Balasko
mise en scène
Josiane Balasko
|
****
Théâtre de la Renaissance
Tel: 01 42 08 18
50
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Là où Eric-Emmanuel Schmitt engrangeait 7 nominations en
2000 pour son "Hôtel des deux Mondes" sans pour autant parvenir à
les transformer en Molières, Josiane Balasko auteur,
metteur-en-scène et actrice ne décroche aucune distinction
pour son "Dernier rappel" en 2006 alors que ces deux pièces s'appuient
et développent un thème similaire concernant l'angoisse du
passage entre la vie et la mort.
Si l'un traitait le sujet dans une perspective métaphysique, l'autre
utilise la parodie et le burlesque pour décrire le stress à
flirter avec le précipice fatal, mais tous les deux savent recourir
à la métaphore pour illustrer le lieu et le moment de la
transition:
En effet chambres d'hôtel et d'hôpital s'alternent dans un
contexte semblable pour un accueil en trompe-l'oeil qui se présente
comme un sas de décompression.
Cependant chez Schmitt, c'est un ascenseur qui se charge de signifier
les paliers intermédiaires entre le contingent et l'au-delà
pendant que chez Balasko, c'est la comédienne elle-même qui
paye de sa personne puisqu'en tant qu'auteur elle se transforme en
prostituée Fellinienne ayant le rôle ultime d'effectuer "la
passe" fatidique.
Ainsi Alex Martini (Cartouche), star du show-bizz sera-t-il manipulé
par la grande faucheuse tout à la fois accompagnée d'une
hétaïre virtuelle (Julie de Bona) plus affriolante que son double
ainsi que d'un acolyte (George Aguilar) troquant avantageusement la panoplie
d'infirmier en celui d'indien des réserves.
Pris au piège des vanités cumulées, le chanteur
célèbre éprouvera quelques inhibitions à voir
défiler sa vie en tentant de discerner les implications vitales en
jeu, afin de saisir les opportunités du destin lorsqu'elles battent
le rappel des résistances résiduelles.
Véritable course contre la montre dont les dés seraient
pipés par la victime elle-même, Josiane Balasko réussit
à tendre un miroir diabolique dont seul le rire sarcastique va permettre
une échappatoire salvatrice.
Dans une fonction taillée sur mesure, ce rôle de Putain
suprême poussé jusque dans la caricature jubilatoire autorise
l'auteur a épouser la trinité créatrice que la metteur
en scène et la comédienne mettent à profit pour tirer
tous les marrons du feu.
Seuls ses pairs n'auront pas su aller jusqu'au bout de l'exercice en la
privant d'une récompense que le public lui accorde au centuple.
Theothea le 12/04/06
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LE BUTIN
de Joe Otton
mise en scène
Marion Bierry
|
****
Théâtre Fontaine
Tel: 01 48 74 74 40
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Photo
Carole Bellaiche
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D'octobre à fin février 2006, le théâtre Fontaine
a accueilli Marie-Anne Chazel avec ses cinq coéquipiers masculins
pour un spectacle où le véritable butin du spectateur est l'humour
noir à la sauce british.
Réunis autour d'un cercueil multifonctionnel pouvant disparaître
à vue et réapparaître a volonté, les protagonistes
de cette farce "énorme" campés dans la caricature sociale tissent
un méli-mélo où la morale bien pensante se trouve
harcelée de tous bords.
Ainsi le cambriolage en règle d'une agence bancaire fera la part
belle aux convenances, en ce jour de recueillement autour du mari veuf (Jacques
Boudet).
Face à une infirmière vénale (Marie-Anne Chazel)
qui tente d'embaumer l'euthanasie en modus vivendi se dresse la statue
tarabiscotée du commandeur élevé au grade d'inspecteur
de police (Christian Pereira) à qui aucune fausse piste ne se doit
d'échapper.
Le comique de situation se déguste comme une bande dessinée
où les personnages sortiraient du cadre à chaque réplique
pour effectuer leur numéro d'acteur.... à tour de
rôle!...
La pièce sera reprise en tournée au cours de la saison
06-07.
Theothea le 08/03/06
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