Les
Chroniques
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16ème
Saison
Chroniques 16.016
à
16.020 Page
278
Sylvie Vartan Châtelet
2011
64ème
Festival de
Cannes
2011
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ET ENCORE... JE
M'RETIENS
de
Isabelle Alonso
mise en scène:
Caroline
Loeb
|
****
Théâtre du Petit Hébertot
Tel: 01
42 93 13 04
|
« Alonso » bien entendu, comme Fernando, le champion
de F1 dont Isabelle se gausse de ne pas comprendre lengouement pour
tourner en rond, fût-ce à grande vitesse sur un circuit automobile,
mais « Alonso » surtout la chroniqueuse venue sur les
planches avec la mission artistique dy illustrer, par lhumour,
son point de vue féministe
et le nôtre, par la même
occasion
si affinités.
Son one woman show pourrait avoir des allures de conférence
« ex cathedra » mais comme par un effet de
trompe-lil, il sapparente davantage au format
« stand up », à ceci près que le public
sollicité pour acquiescement, dès les premières secondes
du spectacle, préférera rester tout ouïe, à la
suite de ce consentement initial.
Mettant donc demblée les rieurs de son côté,
constitués incontestablement dune grande majorité
féminine, la comédienne va monter en puissance, dabord
anecdotique, puis médiatique et enfin politique.
Soixante-quinze minutes de sourires et de réflexions souvent
pertinentes où il faudrait franchement être « mauvais
coucheur » (2ème sexe à lidentique !) pour
ne pas apprécier, à sa juste valeur, le message de
parité.
Globalement, la thèse démontrée fustige le pouvoir
traditionnellement dominant du mâle en ses recoins les plus quotidiens
à linstar des plus pernicieusement idéologiques.
Cest drôle, bien vu et souvent sans appel.
Ceci dit, en mettant le concept du pouvoir à la clef de
laliénation universelle du féminin par le masculin, Isabelle
Alonso néglige, sans doute, la puissance atavique de jouissance
drainée par la soumission latente de lune à lautre,
ou vice versa, bien sûr !
Cependant comme la dialectique du « freudiennement
incorrect » naurait guère sa place dans une telle
démonstration rhétorique au second degré, cest
avec grande satisfaction quun nouveau couplet de « La
Marseillaise » sera dédié à lhommage
pérenne de la « matrie », en reconnaisance de
son enfantement conjugué sous lauspice de tous les féminins
pluriels du monde.
Theothea le 05/10/11
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AUTOUR DE LA FOLIE
de, par et avec : Arnaud
Denis
|
****
Théâtre Lucernaire
Tel: 01
45 44 57 34
|
Le sommaire des textes choisis par Arnaud Denis pour
« tourner » autour de la folie nest distribué
à chaque spectateur
quà la sortie du spectacle.
Bien entendu, la plupart du temps, celui-ci est déjà au
courant par les critiques et le bouche à oreille, que cette liste
est structurée par des extraits de Maupassant, Flaubert,
Lautréamont, Michaux & Shakespeare pour les plus significatifs,
de Karl Valentin et Francis Blanche pour le contrepoint.
Ceci dit, il est préférable daborder ce « seul
en scène » sans avoir en tête ces références
culturelles, de façon à être totalement disponible au
vertige de la logique poussée dans ses ultimes retranchements par
la volonté expressive dArnaud Denis.
En effet, loin de prendre en otage le public par des tourments pathologiques
progressifs, lex-élève de Jean-Laurent Cochet linvite
à observer, certes par lémotion et le rire mais si possible
avec objectivité, que les sens de lêtre humain le trompent
sur sa perception de la réalité.
Démarche kantienne, sil en est, où en analysant les
facultés humaines constituant la « raison », celle-ci
pourrait faire lobjet dune évaluation relativisant doute
et certitude.
Ainsi, à linstar du grand philosophe, le public attentif
va-t-il observer son champ dinvestigation légitime se
rétrécir au fur et à mesure du spectacle au moment
même où celui de la multiplicité des interprétations
du monde sensible ne cesse de sagrandir devant ses yeux ébahis.
En partenaire scénographique symbolique de cette évolution
inéluctable, la taille des deux chaises en présence va
progressivement diminuer jusquà rendre impossible la fonction
normative pour sasseoir dessus.
Celle-ci devenue définitivement caduque et donc dérisoire,
lesprit humain pourrait alors paradoxalement atteindre à
lultime degré de liberté conceptuelle, sans en subir
les contraintes contingentes.
Dans le même mouvement, le comédien pourrait alors saluer
la foule en délire, tant sa prestation aura été tout
à la fois puissante, sensorielle et contrastée.
Sans doute lhumour et la distanciation seraient-ils les gagnants
authentiques de son parcours jubilatoire en orbite autour de la folie.
Theothea le 06/10/11
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LES BONNES
de
Jean
Genet
mise en scène: Sylvie
Busnel
|
****
Théâtre de l'Atelier
Tel: 01 46 06
49 24
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A la manière des « Petites filles modèles »
de la Comtesse de Ségur singeant leurs parents pour sapproprier
une part de leur autorité naturelle, Sylvie Busnel propose une lecture
des « Bonnes » où le simulacre est à la
fois le moyen et lobjectif de neutraliser la transparence dans laquelle
Claire (Lolita Chammah) et Solange (Prune Beuchat) se sentent, à tort
ou à raison, être les proies psychologiques, non consentantes
de « Madame » (Christine Brücher), leur patronne.
En effet, à une période où la domesticité
avait pignon sur rue, tout au moins aux étages supérieurs des
immeubles cossus des beaux quartiers parisiens ou provinciaux, le rapport
de forces entre grands bourgeois et personnel de maison pouvait être
enclin à fonctionner selon le dispositif Hegelien de la relation
maître-esclave.
Ainsi, dans sa pièce de 1947, Jean Genet illustre cette tendance
psychosociale des murs afin den révéler la quête
identitaire douloureuse apparaissant en toile de fond de lépoque.
Présentement au Théâtre de lAtelier, la mise
en scène en constitue un jeu de rôles scénographique
où il sagirait davantage de parodier le comportement des
maîtres que de mettre en exergue la problématique existentielle
des servantes.
Grâce à une expression délibérément
ludique où limitation, les déguisements et même
le travestissement serviraient dexutoire à pastiches afin de
satisfaire le défoulement libérateur de leurs inhibitions et
autres frustrations quotidiennes, les deux surs
théâtraliseraient leur amour haine afin, inconsciemment, de
mieux la conjurer.
Dans cette perspective, quid de la tentative du suicide final, par absorption
de la tasse de thé froid censé être empoisonné
? Ne serait-il pas que le point paroxysmique du jeu initié
mais
flirtant dangereusement avec les limites du point de non retour?
Sans doute, linterprétation psychanalytique des intentions
de lauteur et celle des motivations du metteur en scène
rencontreraient, ici, leurs propres frontières théâtrales
quil serait, sans aucun doute, contre- performant de vouloir transgresser
davantage.
Theothea le 10/10/11
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OSSYANE
d'
après Amin
Maalouf
mise en scène: Grégoire
Cuvier
|
****
Théâtre 13
Tel: 01
45 88 62 22
|
Ossyane, un figure romanesque de la résilience, telle quà
partir dune saga familiale à travers la Turquie, la France,
Israël, le Liban, le spectateur va suivre lévolution, de
conflits en guerres, au sein dune humanité en proie à
ses noirs tourments jusquaux confins dune résurgence de
la pulsion de vie.
A lorigine, il y a la famille Ketabdar avec sa généalogie
mémorielle et ses descendants prometteurs parmi lesquels Ossyane est
un élu sur lequel va se fonder les espoirs universitaires
dascension sociale quelque part entre Moyen-orient et Occident.
Au nom de cette destinée ancestrale, le père, la mère,
la sur, le frère et tous les proches vont créditer leur
intimité affective dune caution valorisante à
légard de lambition de lun dentre-eux vers
le savoir et la compétence médicale.
Cest demblée la situation géopolitique qui pousse
Ossyane vers la France mais il sera immédiatement rattrapé
par les dérèglements de lHistoire du monde qui
désormais ne le lâcheront plus, comme dans une métaphore
à léchelle humaine de limpossibilité à
sextraire dun rapport de forces universelles à tendance
destructrice.
La contingence successive de la 2ème guerre mondiale
senchaînant sur la création dIsraël qui suscite,
à son tour, la rivalité avec la Palestine, entraînant
elle-même le conflit moyen-oriental se cristallisant notamment au Liban
révèle symboliquement, si cela était nécessaire,
cette incapacité de lêtre humain à pouvoir rester
en paix avec lui-même.
Décideurs, acteurs et victimes des luttes belliqueuses étant
embarqués dans un même élan grégaire, Ossyane
va finir par se trouver au ban des damnés, sans en comprendre les
tenants et aboutissants qui se solderont pour lui dans une institution
psychiatrique, à la fois quasiment coupé de sa famille originelle
et surtout en rupture de son récent foyer conjugal, laissant une prochaine
naissance, apparemment sans lendemain profitable.
Sept comédiens animent, avec le brio de lellipse figurative,
une pléiade de personnages qui se substituent et peuvent ainsi
sinterchanger dans la continuité chronologique de leur descendance.
Adaptée du roman « Les échelles du
Levant » d Amin Maalouf, cette dramaturgie mise en scène
par Grégoire Cuvier actualise sur la scène, par lentrechoc
paradoxal des consciences vivantes, le chemin dune destinée
emblématique vers sa vérité cachée, au-delà
de tous les obstacles rencontrés.
Theothea le 11/10/11
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DANSEURS DE CORDES
LE QUATUOR
mise en scène: Alain
Sachs
|
****
Théâtre de Paris
Tel: 01
48 74 25 37
|
30 ans après sa naissance, Le Quatuor est pour la cinquième
fois mis en scène par Alain Sachs qui, lui, accompagne ces quatre
« Danseurs de cordes » depuis 20 ans.
Cet approfondissement dans la création les oblige tous les cinq,
non seulement à se surpasser mais surtout à concevoir chaque
spectacle comme une uvre à part entière.
100% nouveau annonce len-tête promotionnelle !
Sans doute est-ce objectivement la réalité dun travail
de trois années, mais convenons néanmoins que la marque de
fabrique est toujours bien reconnaissable:
Toutes les musiques au service de performances individuelles ou en formation
selon des séquences où lhumour apporte un contrepoint
gestuel et comportemental délibérément muet.
Place donc aux quatre instruments à cordes pour quatre voix alors
que leurs cordes vocales rivalisent allègrement parmi les vibrations
des violoncelle, alto et violons.
Ainsi mariées pour le meilleur, toutes ces cordes
hétéroclites vont se mêler dévoquer plaisamment
aux spectateurs les traces mémorielles de leur connaissance musicale
faite, bien souvent, de bric et de broc.
Par la suite, un grand moment danthologie viendra se greffer sur
la seule phase interactive de ce « nouveau » spectacle
où un hommage judicieux sera rendu à « la
femme » chantée dans la mémoire collective.
A cet instant, Jean-Claude Camors, Laurent Vercambre, Pierre Ganem et
Jean-Yves Lacombe descendront chacun dans la salle à la recherche
spontanée de leur élue respective pour ramener leur conquête
en pleine lumière sur la scène, tous acclamés par
lensemble du public.
A quatre, ils déploieront des trésors dimagination
acoustique et chorégraphique afin de séduire le féminin
au prorata dune émotion émoustillée par tant
daudaces.
Enfin, un rappel en forme de parodie visant la recherche musicale conceptuelle
viendra joyeusement conclure les saluts à une excellente soirée
que le bouche à oreille, par la suite, ne pourra cesser de rendre
écho.
Theothea le 12/10/11
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