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LA TRILOGIE DE LA
VILLEGIATURE
de Carlo Goldoni
mise
en scène: Alain Françon
|
****
Comédie Française
Tel: 08 25 10 16 80 (0,15e/mn)
|
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photo © Christophe Raynaud de lage
|
Ce jeudi 19 janvier 2012, pendaison de crémaillère au «
Théâtre éphémère » qui fêtait
ainsi, au terme d'une grève opportune, la première effective
de « La Trilogie de la villégiature » dans sa toute nouvelle
structure de bois charpenté, destinée à ne pas outrepasser
son unique année dexploitation dans les jardins du Palais
Royal
pour cause de rénovation de la salle Richelieu durant
cette période.
Tout nouvelle, tout belle, cette résidence provisoire incitant
au « pléonasme », puisque chacun sait le Théâtre
« éphémère » par nature, aurait-elle, de
surcroît, une vocation de mariages heureux, à tous les niveaux
des gradins dune Comédie Française, ainsi momentanément
décalée ?
En tout cas, la Trilogie, fondée trente ans auparavant par Giorgio
Strehler à lOdéon, en tant quentité
théâtrale réunissant ces trois pièces
thématiques de Goldoni, semble, demblée, donner le ton
celui dune « villégiature » récurrente
adossée aux colonnes de la « Culture », faisant face au
défi revivifié par celles de « Buren ».
Vaste programme dentre-deux quAlain Françon remet
consciencieusement sur le métier, en préparant le retour de
son « Oncle Vania » (2012), à la suite de sa « Cerisaie
» (2009) & de « Les trois soeurs » (2010).
Instinctivement, Anne Kessler va jouer la mouche du coche de cette saga,
en trois temps deux mouvements, quelle dynamite de lintérieur,
en faisant mine espiègle de batifoler autour des supputations
controversées de ses proches.
A contrario, Georgia Scalliet naura de cesse à tenter de
rationaliser les états dâme de chacun, fluctuant au gré
de susceptibilités à géométrie variable et selon
le principe des vases communicants.
Danièle Lebrun, quant à elle, fraîche émoulue
pensionnaire 2011, saura mettre Michel Vuillermoz dans tous ses états,
en le menant par le bout du nez, sur la piste des « cavaliers servant
»
la donation, tant espérée.
Et puis, Laurent Stocker et Guillaume Gallienne, lui à contre emploi
de son exubérance coutumière, devront se faire violence pour
ne pas tirer les couteaux, à contretemps et à front renversé
par tant desquive féminine.
A juste titre, Florence Viala saura user de son autorité naturelle
pour remettre tout son monde au pas dune villégiature, à
marche forcée ou en calèche, afin de faire honneur au rang
de la grande bourgeoisie.
Dailleurs, qui naurait pas connu le goût du chocolat
dHervé Pierre au petit déjeuner, accoudé sur la
terrasse si proche du ministère, ne saurait de quelle « petite
madeleine » il se serait privé à tort!
Bref, cette Trilogie a tout dune grande farce picturale, celle de
la comédie humaine disposée à ne pas compter ses petits
sous pour sauver les apparences de lAmour.
Theothea le 21/01/12
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LA DAME AUX CAMELIAS
de
Alexandre
Dumas fils
mise
en scène: Frank Castorf
|
****
Théâtre de l'Odéon
Tel:
01
44 85 40 40
|
Après une quinzaine de représentations, « La
Dame » de Frank Castorf continue de vider quelques rangées
de spectateurs au cours de ses quatre heures de spectacle, notamment après
lentracte; mais quimporte lexhalaison perdue des fameux
camélias puisque le bouche à oreille a prévenu quen
la circonstance, leur démystification était la règle
à prendre ou à laisser; et par conséquent, le public
sabandonne volontiers à un tel jeu de société.
Ainsi relativement apaisé, le spectacle fascine autant quil
irrite par ses amalgames, ses répétitions et son
hystérisation.
Mais comment ne pas être pris à contre-pied, lorsque lacte
théâtral devient essentiellement tournage de film, en très
long plan séquence, qui plus est, en studio de cinéma quasi
refermé sur lui-même, avec quelque embrasure de fenêtre
pour seul témoignage oculaire, à lexception dun
alibi de taille, le grand écran de rétroprojection !
Ainsi retranchés du regard des spectateurs, les acteurs dupliquent
les gestes et les paroles de la représentation précédente
mais, à lencontre des contraintes récurrentes dun
long métrage, ici sur la scène de lOdéon, la
première prise doit être à chaque fois, la bonne.
Il est à noter que les techniciens du son et de limage
napparaîtront point lors des saluts, alors que leur prestation
physique fait partie intégrante de cette vidéo-scénographie
.
Mais convenons qu il ne sagit-là que du plan formel
de cette création pivotante sur tournette à deux faces. Mais
alors, quen serait-il donc du fond ?
Le thème de la trahison idéologique étant pris comme
théorème de base à sa démonstration historisante,
le metteur-en-scène allemand, aussi directeur, reconduit depuis 1993,
de la Volksbühne à Berlin, règle ses comptes avec la
Révolution Française accompagnée de sa devise
« liberté, égalité, fraternité, que
la République aurait, sans cesse, tenté dexporter pour
lunique profit de quelques-uns qui en auraient, ainsi, dévoyé
lidéal originel.
Sur cette toile de désillusion éthique, Marguerite Gauthier
se présenterait comme la preuve symbolique autant que le syndrome
concomitant de cette dépravation morale.
Le roman de Dumas fils est, ainsi, confrontée par Castorf à
« La mission » de Heiner Müller, en plaçant
opportunément leur mise en perspective sous léclairage
hyper-érotique de l« Histoire de
lil » signée Georges Bataille.
Restait à la musique de Verdi demporter la fougue et
lexaltation des points de vue ainsi quà Ruth Rosenfeld
de subjuguer le public avec une interprétation techno-opéra
de « Roxanne » à rendre le chanteur
« Sting », complètement coi.
Alors au bout du "conte", « Ne mappelez-plus jamais
France », que ce soit avec ou sans camélias, tel sera
réitéré pour le final, le message initié, jadis,
par Michel Sardou et dont, ici, sera porteuse, Jeanne Balibar qui, en
fantôme de la mort, voue une admiration sans limite au
metteur-en-scène doutre-Rhin quelle jauge comme le plus
grand de tous.
Theothea le 25/01/12
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LAST TANGO IN BERLIN
concert
acoustique
Ute Lemper
|
****
Théâtre de Colombes
Tel:
01
56 05 00 76
|
Ute Lemper en concert acoustique à lAvant-Seine de Colombes,
cest comme lapparition inattendue dune Madone en terre
inconnue !
La salle en gradins modulables, à la fois vaste et accueillante
dont les couleurs apaisantes se fondent dans un éclairage intime et
chaleureux, sapprête à recevoir la diva, disposée
à conquérir Paris, toujours et encore
Mais, puisque son récital commence par évoquer le Berlin
décadent et fascinant davant-guerre, quoi de plus empathique
que de prendre, au préalable, ses marques franciliennes en avant
Scène de la capitale ?
Vana Gierig au piano et Toto Castro au bandonéon laccompagnent
dans ce dernier tango, davantage compréhensible à demi-mots,
puisque principalement germano, hispano voire anglophone, mais aussi parce
que les interventions en aparté seront bel et bien en français,
mais délibérément chuchotées
Cependant, le public se laisse emporter par un désir de rêverie
langoureuse où la mémoire de chacun se fraye son chemin
souhaité, alors que lélégante cantatrice ondule
et tangue dans sa logue robe noire sous des ébauches drapées
de gitane.
Mais voici Amsterdam et ses marins qui la hantent avant que ne surgissent
de son port si peu malfamé, les clones de cuivre exubérants
directement façonnés pleine bouche par celle de la belle.
Quasi clown noir, celle-ci rivalise alors de compétences
instrumentales, ex nihilo, pour effectuer, en bouquet final de ce feu
dartifices sonores, un buf jazzistique à la hauteur
fantasmagorique de Kurt Weill et de Brecht réunis pour la cause
postmoderne.
Applaudissements et rappels ne sauront épuiser le mystère
de cette sobre exhibition, en colombine passagère, à la fois
classieuse, pudique et néanmoins pleine de malices.
Theothea le 27/01/12
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PANIK
de Mika
Myllyaho
mise en scène:
Jean-Claude
Idée
|
****
Théâtre Saint-Georges
Tel: 01 48 78 63 47
|
A contrario de laffiche promotionnelle, cest bel et bien,
à visage découvert quAnthony Delon, Thomas Joussier et
Eric Delcourt affrontent, sur les planches du Théâtre Saint-Georges,
le péril psy accommodé à la sauce finlandaise, version
délire collectif réalisant le passage à lacte.
Une caméra vidéo sera même appelée en renfort
dimages symboliques, de façon à débusquer les
faux-fuyants jusque dans les toilettes.
Cest en temps réel que le trio mâle va se bricoler
tout un arsenal de méthodes soi-disant thérapeutiques qui,
successivement vont être mises à lépreuve de ces
pseudo analysants se substituant, à tour de rôles, à
celui de véritables analysés
nusurpant pas la
nécessité manifeste de soins urgents et intensifs à
leurs égards.
Si la remise en question originelle devait avoir pour mission
déclairer Léo sur ses propres lacunes conjugales,
supputées par son épouse insatisfaite du quotidien de leur
vie en couple, la mise à feu du processus dautoréflexion
aura la faculté de déstabiliser lintéressé
en même temps que ses deux amis, frères par surcroît,
chez qui il est allé se réfugier.
Cependant Max, le graphiste et Joni, le présentateur télé,
eux-mêmes sous des carapaces défensives fort vulnérables,
nauront, en la circonstance, dautre choix que de jouer aux apprentis
sorciers avec les concepts freudiens mixés à lhumour
potache, pour tenter de remettre à niveau leur copain, devenu fort
encombrant.
Effectivement, la crise de nerfs affleure le subconscient de chaque
participant, y compris donc des spectateurs qui, eux, en revanche nont
pas dautre échappatoire que de rire dune telle débandade
des affects.
Face à une cure analytique partant en vrille, les trois acteurs
jouent le jeu du surgissement des pulsions réprimées à
la fois par le confinement scénographique du huis-clos et surtout
par les tentatives désespérées du surmoi pour
contrôler les deux autres entités.
Dans cette perspective hystérique et au cas où le charme
de cette bande de lascars devrait opérer des ravages intempestifs,
il est fort recommandé de résister à la panique.
Theothea le 23 janvier 2012
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SIMPATICO
de
Sam
Shepard
mise en scène:
Didier
Long
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****
Théâtre Marigny (salle Popesco)
Tel: 01 53 96 70 30
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photo © Wikispectacle/ Fabienne Rappeneau
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« Simpatico » ce titre sonne comme celui dun
show labélisé à lintention dun spectacle
sur glace ou celui dun Cirque International renommé.
A cheval sur ces deux options, a priori fantasmées, cest,
en définitive, le monde hippique qui sera à lorigine
du mystère scénographié par Jean-Michel Adam dont les
éléments de décor semblent sortir, directement, des
murs, ceux quont, dans la tête, les protagonistes dune
mémoire à tiroirs emplis de frustrations ou autres refoulements.
Polar adapté aux contingences du Théâtre, lintrigue
va révéler lexistence de photos compromettantes qui,
en ressortant au grand jour, bien plus tard que des actes
répréhensibles aient été commis, pourraient,
si non faire chanter les uns, au moins rendre fort nerveux, dautres.
La mise en scène de Didier Long structure des portraits bien
trempés dans lesquels les acteurs sen donnent à cur
joie, pour tracer des trajectoires asymptotiques afin den neutraliser
toute velléité de communication.
Le puzzle du temps qui passe ne contribuant point à favoriser
lémergence dune vérité commune aux méfaits
fondateurs, Emma de Caunes et Claire Nebout vont en constituer lapparition
troublante des symptômes ensorceleurs pendant que deux amis de longue
date, Vinnie (Vincent Winterhalter) et Carter (Serge Riaboukine) devront
se débattre avec le poids de la mauvaise conscience, si mauvaise
conseillère de surcroît.
Jean-Claude Dauphin pourrait-il, alors, ramasser la mise, en
loccurrence, la belle entremetteuse qui, à linsu de son
plein gré, aurait tellement envie dassister aux fastes annuels
du derby du Kentucky?
Encore faudrait-il quautomne et printemps ne se différencient
pas trop ostensiblement, en tant que clef saisonnière dun abus
de confiance, si non de trahison de la candeur de Cecilia !
Forcément « Sympathique » et davantage, en
raison de perspicaces affinités !
Theothea le 30/01/12
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