Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

17ème  Saison     Chroniques   17.096   à   17.100    Page  321

 

                                 

   

              

       

   

   

            

   

        

      

     

   

      

                 

   

   

            

     

65ème Festival de Cannes 2012

sous ondée crépusculaire

   

Les Molières 2013

en perspective

   

R E V I V A L

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FRAGMENTE

de  Lars Norén   

mise en scène  Sofia Jupither   

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Théâtre de l'Odéon Berthier  

Tel    01 44 85 40 40  

          

           photo ©  Patrik Gunnar Helin

                             

     

          

                             

DEMAIN IL FERA JOUR

de  Henry de Montherlant   

mise en scène  Michel Fau   

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Théâtre de l'Oeuvre  

Tel  01 44 53 88 88   

 

           photo ©  Marcel Hartmann

                             

Bien sûr, il y a le génial Michel Fau sur scène et aux manettes de la réalisation, bien entendu il y a Léa Drucker en partenaire prestigieuse et surtout il y a Henry de Montherlant qui en impose à toutes les générations de Théâtre.

Et puis, il y a 1949, époque charnière où la France amorce sa période de reconstruction intensive, tout en maintenant vivaces la plupart des contentieux non réglés de l’après guerre.

Sujet redoutable par l’ensemble des non-dits qu’il présuppose et difficile à aborder de nos jours car totalement hors d’actualité, quoique par rapprochements implicites, il pourrait peut-être y avoir du grain à moudre…allez savoir !…

Un couple bourgeois donc, vivant calfeutré dans son appartement parisien en 1944, alors que tout est encore possible… autant la victoire totale sur l’occupation avec ses relents latents de collaboration que la défaite consommée avec son cortège d’idéalisme patriotique annihilée !

Bref, nous sommes à la croisée des chemins idéologiques contradictoires mais pas forcément explicites:

Monsieur, avocat de profession et madame, sa maîtresse sont parents d’un adolescent à élever tant bien que mal, dans cet entre-deux périlleux.

L’amour filial est un étrange sentiment qui, au gré du contexte, peut prendre des tournures monstrueuses.

Quant à l’inquiétude de voir ce fils s’engager en résistance alors que le train de vie paternel était, a priori, porté davantage à la compromission, cela n’est pas sans poser de question existentielle au couple marital… pour le meilleur et pour le pire.

Mais voilà, la direction d’acteurs choisie par Michel Fau tendrait à s’inspirer davantage d’une comédie sociale à la Guitry qu’aux subtilités psychologiques contenues chez Montherlant.

Vu du balcon du Théâtre de l’Œuvre, le jeu grandiloquent adopté par le duo d’acteurs les contraint à une « hystérisation » du comportement et à une sorte de fuite en avant dans le pathos, sans doute destinée à justifier, a posteriori, cette exacerbation du sentiment d’angoisse, tour à tour intraverti et extraverti…Un peu comme si, au cinéma muet, l'hyperréalisme des regards devenait soudain vociférant !

Ayant coutume de s’appuyer sur le malaise suscité à rebours, Michel Fau ne semble pas jouer, ici, la juste tonalité qu’il eût fallu adopter avec un tact intériorisé plus propice à cette pièce de Montherlant… et déjà suffisamment ambivalente par elle-même.

Theothea le 25/04/13

EN REUNION

de  Andrew Pa yne

mise en scène  Patrice Kerbrat

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Théâtre du Petit Montparnasse  

Tel  01 43 22 77 74

 

           photo ©  Lot  

                                 

Veuillez svp ne pas déranger Straton (Robert Plagnol), Cole (Swann Arlaud) , Frank (Patrice Kerbrat) & Karine (Anne Bouvier); ils sont en réunion sous le contrôle directorial du dixième étage alors que Jack, lui, a atterri à l’hôpital psychiatrique.

Tout çà pour un contrat qui, après de très longues négociations, était sur le point d’être signé entre les parties prenantes et puis voilà que… patatras !

Un grain de sable ou plus exactement un pétage de plomb d’un des partenaires a remis l’ensemble du dossier en question avant que le délai imparti ne vienne jouer le rôle de couperet définitif.

Sont-ils bien dans leur peau de plus ou moins jeunes battants toujours prêts à en découdre pour parvenir à leurs fins dans le cadre de la grande entreprise… ou autre multinationale broyeuse de vies privées tout autant que des carrières professionnelles ?

A force de vouloir se faire remarquer de la direction, en raison du talent, de l’esprit d’initiative, du pragmatisme, en rayant discrètement des dents le parquet d’un bureau toujours plus haut dans la hiérarchie, il arrive fatalement que les intérêts entrent en conflit frontal et c’est alors que chacun sera apprécié à la hauteur du cynisme dont il peut faire preuve.

Il ne suffit plus que d’y ajouter la vampirisation du sexe toujours latent à tous les étages du rapport de forces et le cocktail est alors prêt à être servi on the rock & roll…

Bien entendu, toute ce processus ne pourra se dérouler que de façon feutrée, agrémentée de coups fourrés avec plus ou moins d’avance sur le timing du traité à signer et du rythme évolutif des partenaires.

Un véritable régal en pochade de vies de bobos intégrés au plus près des rouages de grands décideurs en formatage de cadres.

Alea jacta est !.. Place au thriller bureautique d’Andrew Pane pour jubiler en catimini !

Theothea le 02/05/13

LE JOURNAL D'UNE MACHINE

   

de & mise en scène  Matsuo Suzuki   

****

   

Maison du Japon 

          

           photo ©  NOBUHIKO HIKIJI

                             

   

     

           photo ©  NOBUHIKO HIKIJI

                             

     

     

           photo ©  Theothea.com 

                             

   

     

        

   

L'AFFRONTEMENT

de  Bill C. Davis

mise en scène  Steve Suissa

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Théâtre  Rive Gauche 

Tel  01 43 35 32 31

   

           visuel affiche / photo ©  Pascalito  

            

        

                               

Autant l’affrontement entre Jean Piat & Francis Lalanne s’effectuait en 97 à fleurets mouchetés et de manière très stratégique voire diplomatique sous la mise en scène de Stéphane Hillel qui, lui-même en 99, reprenait le rôle du jeune séminariste à la Comédie des Champs-Elysées, autant aujourd’hui ce même duel, opposant Francis Huster et Davy Sardou au Rive Gauche, se construit en un combat générationnel où, au fond, la seule question qui vaille est celle de la sincérité avec soi-même face à autrui.

Tout se passe, de la scène à la salle, comme si, en deux heures de confrontation idéologique, le recours au double langage devait voler en éclats en direct et en pleine lumière !

Celle d’abord, bien entendu, de la foi mais aussi celle de l’honnêteté intellectuelle qui consiste à mettre en conformité ses idées avec ses actes.

Donc le Père Farley se trouvant délégué par son supérieur hiérarchique pour inculquer des « leçons de tact » à Mark Dolson va entreprendre une sorte de master class concernant l’éthique religieuse où la forme rhétorique devrait l’emporter, par priorité, sur les convictions fondamentales.

Par instinct ainsi que par mesure de sauvegarde, Mark refuse d’emblée catégoriquement ce système de formatage et c’est donc en ramant à contre-courant qu’il va tenter de biaiser par l’humour toutes ces tentatives concertées destinées à le modeler dans le moule du « spirituellement correct ».

A l’instar du bras de fer opposant le maître et l’esclave dans la dialectique hégélienne, les deux hommes vont jouer cartes sur table tout l’enjeu de leur vocation religieuse au prix fort, en ne réalisant aucun compromis avec la posture de leurs fonctions respectives.

Ainsi le « Parler vrai » contre la « Sauvegarde des apparences » vont se toiser, se calculer et au demeurant s’affronter à « mots nus » jusqu’à ce que le rapport des forces en présence décide du véritable vainqueur qui ne sera pas nécessairement celui choisi par le pouvoir hiérarchique de l’Eglise !

Ce sera, néanmoins, la liberté de penser juste dans l’équité universelle qui devrait avoir le dernier mot de la pièce de Bill C. Davis.

La direction d’acteurs de Steve Suissa maintient de bout en bout, sur le fil du rasoir, l’énergie des deux comédiens habitant chacun leur rôle, comme si leur propre intégrité en dépendait !

Du grand Art pouvant se transformer aisément en éclats de rire du public tant l’hyperréalisme du discours peut y flirter, de manière drolatique, avec le modus vivendi existentiel.

Theothea le 2 mai 2013     

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