Les
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18ème
Saison
Chroniques 18.146
à
18.150 Page
355
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CRIME ET
CHÂTIMENT
de Fiodor
Dostoïevski
mise en
scène Virgil Tanase
|
****
Théâtre
du Lucernaire
Tel 01 45 44 57 34
|
|
photo © Estelle des
Dorides
|
Adapter le roman fleuve de Dostoïevski au théâtre ne
peut être chose aisée. Ici, au Lucernaire, Virgil Tanase
nous offre une mise en scène épurée, très
maîtrisée et brillamment condensée.
Dans cette version elliptique, le crime est déjà effectué.
Ce qui intéresse le metteur en scène est la confrontation du
pseudo-criminel avec l'homme de loi qui mène l'enquête, non
pas pour condamner mais pour révéler à l'auteur la
conscience réelle de son acte, non pas le punir dans le sens
carcéral mais l'amener à l'acceptation de sa
responsabilité.
Ainsi, deux esprits vont s'affronter dans un terrible jeu du chat et de
la souris. Le juge, homme affable est rusé. Sa rouerie malicieuse
pour conduire aux aveux sans avoir l'air d'y toucher est bien menée
par un débonnaire Serge Le Lay.
En face de lui, l'étudiant désargenté est un être
orgueilleux qui pense que certains êtres sont des parasites et que
dans un contexte politique la "faim" justifie les moyens et donc l'assassinat
d'une usurière qui abuse des pauvres.
Il y a de toutes façons, les êtres ordinaires et les êtres
supérieurs dont il fait partie et pour lesquels la notion de mal n'existe
pas; il est donc permis de transgresser les lois. Il ferait partie d'une
élite qui pourrait se servir du crime pour redistribuer l'argent
amassé par une femme sans scrupule.
Son acte serait donc bénéfique et le meurtre, dans ce cas,
ne serait-il pas tolérable si celui-ci conduit à une
amélioration de la vie? Thibaut Wacksmann est ce Raskolnikov,
altier, sombre et solitaire, constamment torturé.
Les thèses divergentes des deux hommes s'aiguisent au fur et à
mesure des face à face. L'aiguillon de la culpabilité commence
à poindre, ce que veut obtenir Porphyre Petrovitch, c'est l'aveu complet
qui, seul, permettra le rachat de Raskolnikov dans la prise de conscience
de la faute.
Autour de ces deux figures centrales, dans une scénographie
ingénieuse qui fige parfois les scènes en de superbes tableaux
soulignés par un éclairage judicieux et de magnifiques costumes,
une foule de personnes témoignent de cette décrépitude
sociale qui engendre des comportements excessifs, c'est l'ivrogne qui bat
sa femme, laquelle sombrera dans la folie, c'est Sonia leur fille - Liana
Fulga - qui se prostitue pour subvenir aux besoins de ceux qui l'entourent,
figure de la compassion, incarnation de la foi ardente au Christ, elle sera
la confidente de Raskolnikov et permettra le salut de celui-ci, c'est enfin
un propriétaire terrien, amoureux éperdu de la soeur de
Raskolnikov, lequel a des hallucinations et revoie sa femme morte.
Malgré une apparente légèreté bien
interprétée par Laurent Le Doyen, celui-là est le pendant
sombre de Raskolnikov et ne trouvera pas la rédemption. Le
destin particulier de tous ces personnages conduit inexorablement Raskolnikov
à la confession de son crime.
Au Lucernaire, l'enquête est menée comme un jeu où
la manipulation des arguments avance à pas feutrés et fait
son travail de sape au sein d'une mise en scène limpide et
élégante.
Cat’s / Theothea.com le 22/07/14
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JAZZ-CLUB ET TALONS
AIGUILLES
de
Martineke KOOISTRA
mise en scène Flannan
OBÉ
|
****
Théâtre
du Ranelagh
Tel 01 42
88 64 44
|
Découvrir, en 2014, un trio vocal de Jazz fondé vingt
années auparavant, c’est d’emblée regretter de
n’avoir pas eu la chance de connaître ces jeunes femmes à
leurs débuts immergés dans le Swing des années 30-40
mais c’est, surtout, dans le même élan, reconnaître
la maturité d’un groupe rompu au mariage des voix jusqu’à
pouvoir jongler avec tous les genres de musique jazzy, en s’y mouvant
avec un plaisir évident.
D’ailleurs, en se baptisant lui-même « Sweet
System », c’est effectivement tout un programme plaisant qui
s’ouvrait, dès 2004, à la carrière de cette formation
féminine emportant le prix des révélations au Festival
d’Antibes Juan-les-Pins.
Dix années plus tard avec deux albums publiés « Jazz
fever » & « Living in Paris » annonçant
des thématiques chères aux motivations des trois chanteuses,
la hollandaise Martineke Kooistra en leader fondatrice entourée de
Keri Christ l’américaine et Fanny Wernern la norvégienne
débarquent en force artistique pluriculturelle pour conquérir
définitivement « la plus belle ville du monde »
(sic) !…
Présentement, de retour au Théâtre du Ranelagh, pour
une cession estivale, accompagnée d’un pianiste et d’un
contrebassiste, leur prestation prend des allures de spectacle musical
théâtralisé où la langue française est,
tout en l’articulant par pertinence professionnelle, quelque peu
« charriée » dans sa syntaxe, à défaut
de se moquer gentiment d’un public hexagonal, réputé pointu
avec l’usage des mots et des expressions mais tout en adorant les accents
étrangers suppléant le fameux « tonique »
qui, inconsciemment, lui manque tant !
Bref, nos trois divas ont tout compris du charme et des faiblesses de
notre patrimoine linguistique « enchanté », tout
en étant bien décidées à exploiter cette
énergie paradoxale à leur bénéfice !
Elles y réussissent déjà pleinement dans une perspective
d’animation syntaxique qu’elles devraient, néanmoins
peut-être, prendre plus au « sérieux » en
intégrant de véritables répliques d’auteur(e)s,
les emmenant sur un piédestal vocal, label « Rock, Blues
& Jazz » haut de gamme qui, dès lors, en toute
notoriété, transformerait leur « Sweet
System » en vintage des « Parisiennes » New
Age !
Theothea le 15/07/14
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VOYAGE A TRAVERS MA
MODERNITE
Pierre
Henry
|
****
Le
Carreau du Temple
Tel 01 44 94 98 00
|
Du 14 au 19 juillet 2014
www.quartierdete.com
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BEFORE THE WALL 2
de Encore
Floyd
|
****
XXème
Théâtre
Tel 01 48
65 97 90
|
En 10 ans, le collectif « Encore Floyd » a acquis
un statut de « French Tribute » dont la réputation,
après notamment deux résidences d’un mois au XXème
Théâtre, l’une actuellement et la précédente
en 2012, est devenue un véritable label patrimonial de la musique
du « Flamant rose »… so british !
En cet été 2014 donc, « Before the Wall
Two » se présente comme la deuxième session
complémentaire d’une période référentielle
où l’intégrité du Pink Floyd originel était
en cohérence totale avec la musique que souhaitait, alors, jouer
l’ensemble de ses musiciens fondateurs.
En effet, de 67 à 77, leur œuvre correspondait, bel et bien,
à l’avant-garde d’un projet partagé équitablement
entre les différents instrumentistes, Syd Barrett, Nick Mason, Richard
Wright & Roger Waters, à ceci près que, dès 68,
David Gilmour allait prendre la place de Barrett… celui-ci devenant
« indisponible » au groupe.
Ainsi, de « A Saucerful of Secrets » jusqu’à
« Animals » précédant la scission d’avec
Roger Waters, Le Pink Floyd développait une envergure universelle
qui, en francophonie européenne, pouvait être incarnée
par le concert du Festival d’Amougies (Belgique oct. 69) jusqu’à
ceux des Abattoirs de la Villette (Paris fev. 77).
Aujourd’hui, le grand mérite d’ « Encore Floyd
», à l’instar de tout
« Tribute » renommé, est précisément
celui de se faire oublier en tant que « passeur » afin
de mettre complètement en valeur l’œuvre originale !
A cinq musiciens, Michaël Mieux chant lead et guitare, Mark Truman
lead guitare, Fréderic Hervieu claviers et chœurs, Olivier Prieur
basse et chœurs, Sylvain Cottet batterie, entourés de toute une
équipe scénographique performante, leur challenge, effectivement
abouti, était de réussir à faire vivre et revivre au
public ravi, la classe mélodique et, désormais, le classicisme
de cette musique Pop élaborée au XXème siècle
avec tellement de subtilités !
Cependant, telle la marque estampillée du « Encore Floyd
», un petit bonhomme mystérieux, robot numérique autant
qu'extraterrestre, accompagne sur l’écran, en arrière-plan
du light show, les représentations fantasmagoriques que pouvait et
peut encore susciter la créativité psychédélique
et graphique du Floyd original.
En effet, du célébre « More » marquant
cinématographiquement l’avènement musical du Pink Floyd,
sous l’agrément de l’époque opiacée l’ayant
suscité, jusqu’à un prochain éventuel nouvel album
du groupe recomposé, manière Vingt et unième siècle
autour des précurseurs survivants, ces morceaux envoûtants autant
que lancinants n’en finiront jamais de hanter la mémoire collective,
alors clamons-le toujours plus fort et sans cesse : « Encore Floyd
» !
Theothea le 20/07/14
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ON N'ARRÊTE PAS
LA CONNERIE
de Jean
Yanne
mise en
scène Jean-François
Vinciguerra
|
****
Théâtre
du Petit Montparnasse
Tel
01 43 22 77 74
|
Selon l’aptitude de « Tout le monde » à
se sentir « beau » et « gentil »,
l’empathie pour Jean Yanne est forcément toujours plus ou moins
intéressée mais il n’en demeure pas moins qu’avec
le recul du temps, l’auteur n’apparaît pas tant pour un linguiste
de première bourre que pour un kamikaze de la transgression des bonnes
manières et de ce que l’on appelle, depuis sa disparition,
« le politiquement correct » si cher à notre
époque !
Rendons donc grâce à Jean Yanne d’avoir su, à
son heure, se libérer du carcan de toutes conventions et rendons
simplement à l’artiste ce qui lui appartient, à savoir
ce toupet, à nul autre pareil, de proclamer, voire de vociférer
« sans masque »… et surtout, avec un humour
dévastateur !…
Depuis quelque temps, il tardait à Eric Laugérias de reprendre
à son compte « in situ », cette disposition naturelle
du chansonnier Yanne à « oublier » de se censurer,
tout en construisant un style cabaret kitsch & vintage autour des sketchs
cultes du « Maître » à ne pas
penser en rond, de ses chansons
« surréalistes » façon Vian, de ses manifestes
culturels ou sociétaux à l’emporte-pièce et, en
général, de tout ce qui « bouge » hors
du champ de contrôle en "utopie-pessimisme" !…
Bardé de ce projet ô combien ambitieux, le "Prince Eric"
prit, alors, son bâton de « débauchage »
des Théâtres parisiens qui lui offrirent une résistance
fort sympathique durant des mois avant que l’un d’eux ne cède
enfin sous le coup de la séduction spontanée, celle de Myriam
Feune de Colombi !
En cet instant mémorable, celui des deux qui, intuitivement, avait
décroché le « gros lot » est fort probablement
la directrice du Montparnasse l'engageant d'emblée en son "petit"
satellite !
En effet, depuis la première estivale en juin, l’impact du
bouche à oreille est tel que même la critique rapporte avec
« opportunités » l’engouement à rebours
pour cette inclination libertaire salvatrice tellement bienfaisante aux neurones
hyper connectés !…
Bref, entouré de cinq comparses, tous plus brillants les uns que
les autres au point que le baryton basse Jean-François Vinciguerra
en signe une mise en scène quasiment "lyrique", Eric Laugérias
enfile donc les bottes de Jean Yanne au sein d’un jeu de rôles
où, alternativement, deux d’entre eux l’accompagnent à
chacune de ces représentations véritablement "en-chantées"
!
Bien sûr, seuls à trois, ils n’arrêteront pas
la connerie mais puisque le trio persiste sur scène en se relayant
avec tant de brio, qui sait si, avec l’afflux du public ?…
Theothea le 20/07/14
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