Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

18ème  Saison     Chroniques   18.146   à   18.150    Page  355

 

         

 

             

           photo © Jérôme Prebois   

          

             

     

          photo ©  Theothea.com  

       

 

               CriTweet Theothea.com

         

   

     

67ème Festival de Cannes 2014

La Croisette 2014

   

Les Molières 2014

Le retour réussi

   

Stones 14 on Fire Paris

           

R E V I V A L

Wight ! + 40 années après

     

Toutes nos  critiques   2013 - 2014

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

CRIME ET CHÂTIMENT

de Fiodor Dostoïevski

mise en scène  Virgil Tanase 

****

Théâtre du Lucernaire

Tel  01 45 44 57 34   

                    

            photo © Estelle des Dorides

       

Adapter le roman fleuve de Dostoïevski au théâtre ne peut être chose aisée. Ici, au Lucernaire, Virgil Tanase nous offre une mise en scène épurée, très maîtrisée et brillamment condensée.

Dans cette version elliptique, le crime est déjà effectué. Ce qui intéresse le metteur en scène est la confrontation du pseudo-criminel avec l'homme de loi qui mène l'enquête, non pas pour condamner mais pour révéler à l'auteur la conscience réelle de son acte, non pas le punir dans le sens carcéral mais l'amener à l'acceptation de sa responsabilité.

Ainsi, deux esprits vont s'affronter dans un terrible jeu du chat et de la souris. Le juge, homme affable est rusé. Sa rouerie malicieuse pour conduire aux aveux sans avoir l'air d'y toucher est bien menée par un débonnaire Serge Le Lay.

En face de lui, l'étudiant désargenté est un être orgueilleux qui pense que certains êtres sont des parasites et que dans un contexte politique la "faim" justifie les moyens et donc l'assassinat d'une usurière qui abuse des pauvres.

Il y a de toutes façons, les êtres ordinaires et les êtres supérieurs dont il fait partie et pour lesquels la notion de mal n'existe pas; il est donc permis de transgresser les lois. Il ferait partie d'une élite qui pourrait se servir du crime pour redistribuer l'argent amassé par une femme sans scrupule.

Son acte serait donc bénéfique et le meurtre, dans ce cas, ne serait-il pas tolérable si celui-ci conduit à une amélioration de la vie? Thibaut Wacksmann est ce Raskolnikov, altier, sombre et solitaire, constamment torturé.

Les thèses divergentes des deux hommes s'aiguisent au fur et à mesure des face à face. L'aiguillon de la culpabilité commence à poindre, ce que veut obtenir Porphyre Petrovitch, c'est l'aveu complet qui, seul, permettra le rachat de Raskolnikov dans la prise de conscience de la faute.

Autour de ces deux figures centrales, dans une scénographie ingénieuse qui fige parfois les scènes en de superbes tableaux soulignés par un éclairage judicieux et de magnifiques costumes, une foule de personnes témoignent de cette décrépitude sociale qui engendre des comportements excessifs, c'est l'ivrogne qui bat sa femme, laquelle sombrera dans la folie, c'est Sonia leur fille - Liana Fulga - qui se prostitue pour subvenir aux besoins de ceux qui l'entourent, figure de la compassion, incarnation de la foi ardente au Christ, elle sera la confidente de Raskolnikov et permettra le salut de celui-ci, c'est enfin un propriétaire terrien, amoureux éperdu de la soeur de Raskolnikov, lequel a des hallucinations et revoie sa femme morte.

Malgré une apparente légèreté bien interprétée par Laurent Le Doyen, celui-là est le pendant sombre de Raskolnikov et ne trouvera pas la rédemption. Le destin particulier de tous ces personnages conduit inexorablement Raskolnikov à la confession de son crime.

Au Lucernaire, l'enquête est menée comme un jeu où la manipulation des arguments avance à pas feutrés et fait son travail de sape au sein d'une mise en scène limpide et élégante.

Cat’s / Theothea.com le 22/07/14

     

               

           photo © Claire Besse

         

JAZZ-CLUB ET TALONS AIGUILLES

de Martineke KOOISTRA

mise en scène Flannan OBÉ

****

Théâtre du Ranelagh

Tel   01 42 88 64 44

                    

            photo © Jérôme Prebois   

     

Découvrir, en 2014, un trio vocal de Jazz fondé vingt années auparavant, c’est d’emblée regretter de n’avoir pas eu la chance de connaître ces jeunes femmes à leurs débuts immergés dans le Swing des années 30-40 mais c’est, surtout, dans le même élan, reconnaître la maturité d’un groupe rompu au mariage des voix jusqu’à pouvoir jongler avec tous les genres de musique jazzy, en s’y mouvant avec un plaisir évident.

D’ailleurs, en se baptisant lui-même « Sweet System », c’est effectivement tout un programme plaisant qui s’ouvrait, dès 2004, à la carrière de cette formation féminine emportant le prix des révélations au Festival d’Antibes Juan-les-Pins.

Dix années plus tard avec deux albums publiés « Jazz fever » & « Living in Paris » annonçant des thématiques chères aux motivations des trois chanteuses, la hollandaise Martineke Kooistra en leader fondatrice entourée de Keri Christ l’américaine et Fanny Wernern la norvégienne débarquent en force artistique pluriculturelle pour conquérir définitivement « la plus belle ville du monde » (sic) !…

Présentement, de retour au Théâtre du Ranelagh, pour une cession estivale, accompagnée d’un pianiste et d’un contrebassiste, leur prestation prend des allures de spectacle musical théâtralisé où la langue française est, tout en l’articulant par pertinence professionnelle, quelque peu « charriée » dans sa syntaxe, à défaut de se moquer gentiment d’un public hexagonal, réputé pointu avec l’usage des mots et des expressions mais tout en adorant les accents étrangers suppléant le fameux « tonique » qui, inconsciemment, lui manque tant !

Bref, nos trois divas ont tout compris du charme et des faiblesses de notre patrimoine linguistique « enchanté », tout en étant bien décidées à exploiter cette énergie paradoxale à leur bénéfice !

Elles y réussissent déjà pleinement dans une perspective d’animation syntaxique qu’elles devraient, néanmoins peut-être, prendre plus au « sérieux » en intégrant de véritables répliques d’auteur(e)s, les emmenant sur un piédestal vocal, label « Rock, Blues & Jazz » haut de gamme qui, dès lors, en toute notoriété, transformerait leur « Sweet System » en vintage des « Parisiennes » New Age ! 

Theothea le 15/07/14   

     

       

      photo © Jérôme Prebois   

         

VOYAGE A TRAVERS MA MODERNITE

Pierre Henry

****

Le Carreau du Temple

Tel  01 44 94 98 00   

                    

    photo ©  Theothea.com  

     

Du 14 au 19 juillet 2014

www.quartierdete.com

   

        

            CriTweet Theothea.com

         

BEFORE THE WALL 2

   

de  Encore Floyd

****

XXème Théâtre

Tel   01 48 65 97 90

                    

      photo ©  Theothea.com  

     

En 10 ans, le collectif « Encore Floyd » a acquis un statut de « French Tribute » dont la réputation, après notamment deux résidences d’un mois au XXème Théâtre, l’une actuellement et la précédente en 2012, est devenue un véritable label patrimonial de la musique du « Flamant rose »… so british !

En cet été 2014 donc, « Before the Wall Two » se présente comme la deuxième session complémentaire d’une période référentielle où l’intégrité du Pink Floyd originel était en cohérence totale avec la musique que souhaitait, alors, jouer l’ensemble de ses musiciens fondateurs.

En effet, de 67 à 77, leur œuvre correspondait, bel et bien, à l’avant-garde d’un projet partagé équitablement entre les différents instrumentistes, Syd Barrett, Nick Mason, Richard Wright & Roger Waters, à ceci près que, dès 68, David Gilmour allait prendre la place de Barrett… celui-ci devenant « indisponible » au groupe.

Ainsi, de « A Saucerful of Secrets » jusqu’à « Animals » précédant la scission d’avec Roger Waters, Le Pink Floyd développait une envergure universelle qui, en francophonie européenne, pouvait être incarnée par le concert du Festival d’Amougies (Belgique oct. 69) jusqu’à ceux des Abattoirs de la Villette (Paris fev. 77).

Aujourd’hui, le grand mérite d’ « Encore Floyd », à l’instar de tout « Tribute » renommé, est précisément celui de se faire oublier en tant que « passeur » afin de mettre complètement en valeur l’œuvre originale !

A cinq musiciens, Michaël Mieux chant lead et guitare, Mark Truman lead guitare, Fréderic Hervieu claviers et chœurs, Olivier Prieur basse et chœurs, Sylvain Cottet batterie, entourés de toute une équipe scénographique performante, leur challenge, effectivement abouti, était de réussir à faire vivre et revivre au public ravi, la classe mélodique et, désormais, le classicisme de cette musique Pop élaborée au XXème siècle avec tellement de subtilités !

Cependant, telle la marque estampillée du « Encore Floyd », un petit bonhomme mystérieux, robot numérique autant qu'extraterrestre, accompagne sur l’écran, en arrière-plan du light show, les représentations fantasmagoriques que pouvait et peut encore susciter la créativité psychédélique et graphique du Floyd original.

En effet, du célébre « More » marquant cinématographiquement l’avènement musical du Pink Floyd, sous l’agrément de l’époque opiacée l’ayant suscité, jusqu’à un prochain éventuel nouvel album du groupe recomposé, manière Vingt et unième siècle autour des précurseurs survivants, ces morceaux envoûtants autant que lancinants n’en finiront jamais de hanter la mémoire collective, alors clamons-le toujours plus fort et sans cesse : « Encore Floyd » !

Theothea le 20/07/14

   

             

          CriTweet Theothea.com

         

ON N'ARRÊTE PAS LA CONNERIE

de Jean Yanne

mise en scène  Jean-François Vinciguerra 

****

Théâtre du Petit Montparnasse

Tel   01 43 22 77 74

                    

       

Selon l’aptitude de « Tout le monde » à se sentir « beau » et « gentil », l’empathie pour Jean Yanne est forcément toujours plus ou moins intéressée mais il n’en demeure pas moins qu’avec le recul du temps, l’auteur n’apparaît pas tant pour un linguiste de première bourre que pour un kamikaze de la transgression des bonnes manières et de ce que l’on appelle, depuis sa disparition, « le politiquement correct » si cher à notre époque !

Rendons donc grâce à Jean Yanne d’avoir su, à son heure, se libérer du carcan de toutes conventions et rendons simplement à l’artiste ce qui lui appartient, à savoir ce toupet, à nul autre pareil, de proclamer, voire de vociférer « sans masque »… et surtout, avec un humour dévastateur !…

Depuis quelque temps, il tardait à Eric Laugérias de reprendre à son compte « in situ », cette disposition naturelle du chansonnier Yanne à « oublier » de se censurer, tout en construisant un style cabaret kitsch & vintage autour des sketchs cultes du « Maître » à ne pas penser en rond, de ses chansons « surréalistes » façon Vian, de ses manifestes culturels ou sociétaux à l’emporte-pièce et, en général, de tout ce qui « bouge » hors du champ de contrôle en "utopie-pessimisme" !…

Bardé de ce projet ô combien ambitieux, le "Prince Eric" prit, alors, son bâton de « débauchage » des Théâtres parisiens qui lui offrirent une résistance fort sympathique durant des mois avant que l’un d’eux ne cède enfin sous le coup de la séduction spontanée, celle de Myriam Feune de Colombi !

En cet instant mémorable, celui des deux qui, intuitivement, avait décroché le « gros lot » est fort probablement la directrice du Montparnasse l'engageant d'emblée en son "petit" satellite !

En effet, depuis la première estivale en juin, l’impact du bouche à oreille est tel que même la critique rapporte avec « opportunités » l’engouement à rebours pour cette inclination libertaire salvatrice tellement bienfaisante aux neurones hyper connectés !…

Bref, entouré de cinq comparses, tous plus brillants les uns que les autres au point que le baryton basse Jean-François Vinciguerra en signe une mise en scène quasiment "lyrique", Eric Laugérias enfile donc les bottes de Jean Yanne au sein d’un jeu de rôles où, alternativement, deux d’entre eux l’accompagnent à chacune de ces représentations véritablement "en-chantées" !

Bien sûr, seuls à trois, ils n’arrêteront pas la connerie mais puisque le trio persiste sur scène en se relayant avec tant de brio, qui sait si, avec l’afflux du public ?…

Theothea le 20/07/14

       

               

          CriTweet Theothea.com

         

Recherche   par mots-clé