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JE NE SERAI PLUS JAMAIS
VIEILLE
de Fabienne Perineau
mise en scène Jean-Louis
Martinelli
|
****
Théâtre des Mathurins
Tel
01 42 65 90 00
|
La pièce de Fabienne Périneau est, par essence, non critiquable
car son texte dramaturgique est avant tout un monologue intérieur
prêt à susciter toutes les empathies solidaires mais
également, voire surtout, un manifeste militant destiné à
éveiller les consciences sur le sort des femmes
dépossédées delles-mêmes par des compagnons
dominateurs et intransigeants.
Pour sa création, au Théâtre des Mathurins, la mise
en scène de Jean-Louis Martinelli visualise lenfermement
psychologique progressif à laide de panneaux coulissants, laissant
de moins en moins de place au seul refuge dAdèle, à savoir
son rocking-chair dans lequel elle se balance toute la sainte
journée.
Mais voilà soudain que son époux doit sabsenter durant
trois jours pour des raisons professionnelles.
Le monologue récurrent va alors avoir lopportunité
de se transformer en confidences intimes auprès de Luba, la femme
de ménage, disposée à lécoute de sa patronne
désemparée et même, à linsu des deux femmes,
à un transfert psychanalytique !
La problématique théâtrale étant ainsi posée,
reste à savoir sil faut linterpréter comme une
parabole métaphorique ou bel et bien comme un témoignage
psychosocial quasi réaliste ?
Car, à linstar du rocking-chair, il faut dire que
lentendement balance dun point de vue à lautre,
en passant aisément de la « victimisation » à
la « schizophrénie », sans jamais être sûr
de pouvoir poser le juste diagnostic faute de connaître objectivement
lensemble de cette situation psycho-conjugale, forcément
spécifique.
Alors de deux choses lune, soit lon suit fidèlement
lauteur dans sa démonstration compassionnelle, sans se poser
dautres questions, soit lon sinterroge concrètement
:
« Comment est-il possible davoir effectué des
études supérieures poussées, den avoir acquis
un métier libéral créatif dans une grande autonomie
de conception et de pensée par soi-même pour, peu à peu,
basculer du côté de linertie en sombrant, suite aux affres
de lamour passionnel possessif, dans un asservissement total et un
déni de soi intégral précédant une immense
détresse morale ? »
Il y a nécessairement de la pathologie lourde quelque part, cela
le spectateur en est convaincu mais de là à décréter
demblée, sans autre analyse, que, médicalement et
juridiquement, le mari incarne le mal absolu à lui seul, il y a un
pas que, malgré les convictions induites par le récit, les
seuls éléments rapportés par Adèle, ne permettent
pas de franchir sans une connaissance plus approfondie de lhistoire
de ce couple.
Alors, enquête psychosociale ou parabole ?
Choisissons donc délibérément la seconde et
plaçons-nous sur un plan artistique beaucoup plus confortable. Ainsi,
nous pouvons confirmer que la performance de Christine Citti est absolument
remarquable. Quant au texte de Fabienne Périneau, il a limmense
mérite de sensibiliser le spectateur, avec tact, à une
tragédie relationelle, à la fois fréquente mais souvent,
effectivement, bien dissimulée.
Theothea le 23/10/14
|
LE DINER DE CONS
de Francis Weber
mise en scène Agnès
Boury
|
****
Théâtre de La
Michodière
Tel
01 47 42 95 22
|
Ils ont osé sapproprier, pour une énième reprise,
la pièce cultissime de Francis Weber et, de toutes évidences,
ils ont eu bigrement raison.
Dabord, Agnès Boury a eu lintuition de
lhumilité face à ce chef doeuvre patrimonial, en
réalisant une mise en scène fidèle à lesprit
et au texte originaux.
Ensuite, le tandem composé par Patrick Haudecoeur et José
Paul savère être une véritable rencontre au sommet
de lart théâtral.
Ces deux acteurs, par ailleurs, eux-mêmes metteurs en scène
de grande expérience au service de la comédie, constituent,
de fait, une référence pérenne du divertissement à
la française de très haute qualité.
Et pourtant, ils ne sont pas encore connus du grand public car, constamment
sur les planches depuis le début de leurs carrières respectives,
ils nont pas eu, jusquà ce jour, lopportunité
médiatique de succomber aux sirènes de laudimat.
Et dune certaine façon, cest tant mieux pour le
Théâtre qui bénéficie conséquemment de
leur disponibilité actuelle en se régalant de leur parfaite
complémentarité.
A ce jeu de rôles, dailleurs quasiment inconcevable à
inverser, Patrick Haudecoeur est donc forcément le Pignon de service
et José Paul ne peut être que le Brochant
« con »descendant.
Cette évidence amènerait aisément à induire
que le duo Lhermitte-Villeret au cinéma naurait dégal
que celui de Paul-Haudecoeur au Théâtre.
Dans les deux cas, sans jamais forcer leurs interprétations mais
simplement en sadaptant aux codes techniques spécifiques de
lécran dune part et des planches dautre part, les
deux duos apparaissent comme en état de grâce, lun
définitivement gravé sur la pellicule du 7ème art,
lautre remettant chaque soir leur complicité professionnelle
au service dun savoir-faire exceptionnel !
Au rendez-vous de la Michodière, lélégance
distanciée de José se reflète dans la tendresse gaffeuse
de Patrick et de cette précieuse alchimie semble sépanouir
la jubilation mutuelle de se percevoir réciproquement comme le sosie
radicalement opposé du partenaire.
Cependant parmi les rôles secondaires gravitant en faire-valoir
assumés comme tels, Grégoire Bonnet réussit à
provoquer un véritable électrochoc en osant, lui, le surjeu
et, ainsi, à tirer son épingle dun jeu pourtant largement
dédié à nos deux comparses
poursuivis par leur
destinée momentanément indissociable.
A voir et à revoir par tous
notamment par lensemble
des aficionados anticipant les répliques et connaissant la pièce
par cur !
Theothea le 24/10/14
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LA
COLERE DU TIGRE
de Philippe Madral
mise en scène Christophe
Lidon
|
****
Théâtre Montparnasse
Tel
01 43 22 77 74
|
Depuis deux mois quils sont en piste au Théâtre
Montparnasse, Georges Clemenceau et Claude Monet ne sont pas prêts
à troquer la peau de lamitié pour celle de la
notoriété, fût-ce au prorata de lexposition des
nymphéas à lOrangerie !
Et pourtant, telle est bien lorigine de la colère du Tigre
qui sétait porté garant dun considérable
investissement de lEtat afin de parvenir à réaliser ce
magnifique projet artistique alors que concomitamment le peintre impressionniste,
lui, se sentait peu à peu perdre la vue, au point de ne plus pouvoir
discerner les couleurs.
Face à cette problématique pathologique, lenjeu ne
serait pas tant la fidélité de la parole donnée que
le renoncement devant le handicap.
Et donc sil devait y avoir « colère »,
celle-ci ne serait que feinte et stratégique car, en définitive,
« lon ne devient vieux que si on le décide ».
Ainsi, Clemenceau naurait eu quun seul but, celui de maintenir
motivé son ami de longue date, en le forçant à admettre
que le déni de sa dégradation oculaire pourrait fort bien lui
faire retrouver une partie de sa vision potentielle, en tout cas, suffisamment
pour terminer la réalisation de ses immenses panneaux attendus, depuis
des mois, aux Tuileries.
Et cest effectivement ce quil va advenir en rendant enfin
ces deux amis, sereins face aux échéances du grand âge
!
Mais avant que de parvenir à laccomplissement de leur vie,
il leur restait à tous deux, le temps de la subtile pièce de
Philippe Madral, à parcourir encore quelques étapes de la carte
du Tendre, les plus belles, celles où labandon des défenses
face à lêtre aimé ou même simplement celui
qui vous écoute, se présente comme le plus beau des cadeaux
du ciel.
Deux femmes, en loccurrence lune éditrice, lautre
gouvernante, vont constituer ce véritable relais du coeur qui en apprend
plus sur les résonances de lamour que toutes les théories
démonstratives généralement admises.
Bref, à quatre comédiens sur la scène du
Théâtre Montparnasse, ils vont re-jouer toute la palette des
sentiments amoureux lorsque ceux-là ne se trompent point sur le temps
décompté quil reste pour ressentir cet étrange
agrément tellement confus et pourtant si bien partagé par
lespèce humaine.
La mise en scène de Christophe Lidon est à lunisson
de cette belle rencontre au sommet de leur art que Claude Brasseur et Michel
Aumont savourent en maintenant un constant détachement dans leur
interprétation au point de rendre tangible ce basculement sans cesse
possible entre ce qui les rattache aux forces de vie et ce qui tente de les
en éloigner.
A leur tour, Sophie Broustal et Marie-Christine Danède incarnent
leurs rôles avec un tel naturel confondant que serait débusquée
toute tentation saugrenue de posture
en imposture hors sujet.
Dans cette villa vendéenne au bord de lAtlantique, les quatre
comédiens ont rendez-vous chaque soir avec cet impressionnisme rendant
quasiment transparents les sentiments de chacun au sein dun décor
(Catherine Bluwal) pictural imaginaire respirant lui-même, en phase
pastel translucide, ce même trouble vertigineux : Lexcellence
saluée par le public !
Theothea le 05/11/14
|
SI ON RECOMMENCAIT
de
Eric-Emmanuel
Schmitt
mise en scène
Steve Suissa
|
****
Comédie des Champs Elysées
Tel
01.53.23.99.19
|
Eric-Emmanuel Schmitt est un adepte des entre-deux non identifiés,
tel que le serait le purgatoire, permettant à ses personnages de
sinterroger sur le sens à donner au passage mystérieux
de la vie vers lau-delà et vice versa.
Ainsi, par exemple, son « Hôtel des deux mondes »
faisait sas de décompression, dans les deux sens, entre Ciel et Terre
!
Étrangement à La Comédie des Champs-Elysées,
la duplication de Michel Sardou avec son double Félix Beauperin quasi
clonique si ce nest le décalage de la jeunesse à la
maturité, pourrait relever de ce même phénomène
supranaturel.
En effet, les deux Alexandre, junior et senior, vont se retrouver en face
à face dans la maison de leur grand-mère tout en
nétant visibles et audibles quà eux-mêmes
!
Ce lieu de rendez-vous familial va donc constituer un espace-temps secret
partagé à deux où la réflexion sur la destinée
va devoir faire des choix de vie, de carrière, et damour, alors
que ces derniers ont déjà été vécus plusieurs
dizaines dannées auparavant.
Le destin serait-il donc écrit à lavance, sans que
lon puisse y apporter la moindre modification ou relèverait-il
au contraire dune conscience en liberté délaborer
le meilleur pour elle-même ?
A linstar dune master class où, de
lélève au maître, la dialectique personnelle serait
en quête de pragmatisme vis-à-vis des différentes options
soffrant à lavenir du jeune homme, sa démarche
interrogative va se trouver confrontée à des êtres de
chair et daffect ayant tous de bonnes raisons de vouloir
linfluencer.
Le vécu dAlexandre va ainsi croiser celui de quatre femmes,
en premier lieu Mamie Lou, la grand-mère chérie à
laffection pleine de bienveillance à légard de
son petit-fils retrouvé pour la circonstance, suite au choc dun
carillon tombé sur le crâne dAlex senior !
Quant aux trois autres, Betty, Cassandre et Moira, elles sont jeunes,
belles et se partagent lamour dAlex junior ou plus exactement
voudraient chacune ne lavoir que pour elle-même !
On le comprend aisément; ainsi, le « revenant »
Michel Sardou est aux anges, ceux dEric-Emmanuel bien entendu ayant
confectionné au chanteur comédien un paradis à sa mesure
!
Félix Beauperin, lui le double junior dAlexandre ainsi que
faire-valoir du senior, est une véritable révélation
pour tous !
Quant à leurs quatre partenaires féminines (Anna Gaylor,
Dounia Coesens, Florence Coste & Katia Miran), elles ont toutes des
rôles bien différenciés leur permettant de séduire
chacune à leur tour, lAlexandre de maintenant et celui davant
!
Michel Sardou a bel et bien trouvé son Pygmalion des planches;
ainsi lartiste peut apparaître heureux comme lamoureux
en plein épanouissement de sa libido !
Theothea le 09/11/14
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LA DANSE DU DIABLE
de
&
par Philippe Caubère
|
****
Théâtre de
L'Athénée
Tel
01 53 05 19 19
|
« Une chaise, un banc et un chiffon » : LArt
du Théâtre réduit à sa plus simple abstraction
mais aussi de fait à sa plus grande expression !
Trente trois ans après sa création en Avignon, le diable
revient avec sa danse originelle et pour la première fois à
LAthénée où ce spectacle fondateur navait
jamais réussi à être joué, à
lépoque !
Ainsi, à lâge de la maturité, Philippe Caubère
revient aux sources après avoir visité tout le parcours de
sa formation artistique dans un premier temps quasiment sous forme de
« happening » pour ne pas dire « stand
up » puis ensuite en gravant le texte de manière
structurée et pérenne !
A ce moment de sa carrière, lauteur-acteur invite
dailleurs tous ses jeunes « collègues »
et autres compagnies à semparer de ses textes ainsi mis à
disposition (constitués principalement par « Le roman dun
acteur » & « Lhomme qui danse »)
pour en faire autant de performances atypiques, originales et surtout très
drôles !
Dailleurs lui-même, en quelque sorte, donne lexemple,
en même temps quun signal fort, en actualisant sa propre
création selon une silhouette bien affinée et une grande forme
physique tout en démontrant, sil le fallait, que le public jeune
et branché est plus que jamais au rendez-vous à linstar
des nostalgiques de ces années-là
. elles-mêmes
toujours à la mode !
En suscitant des vocations, lacteur donne également toutes
ses chances à lauteur de passer à la postérité,
ce qui bouclerait complètement son projet pharaonique
dépopée des temps modernes, à la fois assumée
dans une subjectivité totale et paradoxalement véritablement
universelle, tant chacun aurait en soi quelque chose de Ferdinand.
Effectivement toute la saga des Claudine la mère envahissante,
Micheline la professeur de Théâtre sensuelle, Bruno le nouveau
Gérard Philipe, Johnny Hallyday déjà lidole des
jeunes, le Général de Gaulle en commandeur épaulé
par le duo inénarrable Mauriac-Malraux, idem avec Sartre et Gaston
Defferre etc
. défile dans ce 1er tome des aventures et autres
tribulations dune enfance choyée mais dune adolescence
contrariée à la croisée des fifties et des sixties.
Philippe Caubère est, comme à laccoutumé, funambule
de ses pérégrinations vivifiées dans le rond de
lumière éclairant sur scène le saltimbanque faisant
son numéro
tout à la fois si stéréotypé
et paradoxalement tellement subtil et brillant !
Lovation au bout de trois heures et demie de spectacle interrompu
par un entracte est à la mesure de la reconnaissance sans cesse
grandissante que le public a à légard de ce génial
passeur renvoyant en miroir le miracle chorégraphique de
lintelligence humaine confrontée à sa candeur
pathétique !
Theothea le 14/11/14
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