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19ème
Saison
Chroniques 19.21
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19.25 Page
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AMEN - LES PRÊTRES - Palais des Congrès 14 nov - photo
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LA
MISSION
de Heiner Müller
mise en scène Michael
Thalheimer
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****
Théâtre de La Colline
Tel
01 44 62 52 52
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photo © Elisabeth Carecchio
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A la sortie dune pièce de théâtre, lorsque le
doute sempare du sens et de lappréciation à porter
au spectacle vu quelques instants auparavant, la magie peut alors quelquefois
semparer de la réflexion, momentanément
désemparée, à la simple lecture de la note dintention
du metteur en scène : Soudain tout séclaire ! Euréka
! Mais cest « bien sûr » !
Effectivement, ce qui aurait été perçu, ressenti,
intuitionné précédemment sur le plateau, correspond
en tous points à ce que souhaitait induire dans limaginaire
du spectateur, la lecture dun texte à portée universelle
à la lumière dune interprétation subjective
délibérément artistique et donc légitime de la
part dun metteur en scène certainement visionnaire !
Et donc, dans cette perspective, il devient immédiatement pertinent
de considérer La Mission de léquipe créative non
seulement atteinte mais de surcroît réussie !
Ainsi, entre embarras et clairvoyance, la pertinence de votre pensée
se jouerait à presque rien, en loccurrence cette fameuse
« note dintention » !
On connaît ici le contexte; deux émissaires de la
Révolution Française sont envoyés en Jamaïque pour
initier le soulèvement des esclaves mais voilà quentre-temps
la contre-révolution a pris le pouvoir ! Faut-il résister à
ce retournement ? Faut-il abandonner la motivation initiale ? Faut-il ou
non poursuivre la mission ? De ces interrogations sur le sens idéologique
et éthique des révolutions trahies et sur les dictatures engendrant
de nouvelles dictatures, Michael Thalheimer a décidé
dutiliser le texte spéculatif dHeiner Müller pour
en restituer une psychanalyse expressionniste de linconscient colonisateur
en le confrontant aux refoulés de tous les démons de
lHistoire.
Sur scène, une immense roue dont la moitié inférieure
invisible au public est censée déterrer tous les fantômes
de la mauvaise conscience et ainsi racler tous les scories encombrant la
mémoire du surmoi, tourne au gré des acteurs pris du vertige
de la responsabilité collective !
Soudain la langue allemande aux intonations gutturales fascistes va resurgir
dans un atavisme primal, accompagnant un ascenseur devenu fou, au rythme
dun conte à rebours se rapprochant inexorablement du moment
où, définitivement, il sera trop tard !
Ainsi comme dans un cauchemar éveillé, la prise de conscience
occidentale davoir engendré un monstre fantasmatique prêt
à lui exploser en boomerang vient illustrer, de manière
spectaculaire, ce texte dédié aux révolutions avortées
! Pourquoi pas ? Il suffisait den décoder lintention !
Theothea le 11/11/14
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photo © Elisabeth
Carecchio
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SPLENDOUR
de
Géraldine
Maillet
mise en scène
Catherine Schaub
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****
Théâtre de Paris /
Réjane
Tel
01 42 80 01 81
|
De « Ring » au Petit Saint-Martin à
« Splendour » au Petit théâtre de Paris,
il y a Catherine Schaub, la metteuse en scène du couple moderne, vu
du côté combat de boxe sans concession.
Là-bas, il y avait Audrey Dana en performeuse jusquau boutiste,
ici il y a Elsa Zylberstein en séductrice assumée.
Là-bas, il y avait un partenaire masculin cultivant la tempête
intime à son haut niveau du chacun pour soi, ici il ny a
quElsa jouant tous les rôles depuis celui de Nathalie Wood
jusquà ceux qui croisèrent sa destinée en cette
nuit de noyade du 29 nov. 1981 demeurant inexpliquée !
Cependant Nathalie Wood, cest dabord et avant tout La mythique
« Maria » de West Side Story tombant amoureuse de
« Tony » le chef de bande des
« Jets ».
Comment concevoir que cette très jolie jeune femme y incarnant
à lécran un idéal de perfection en phase avec
les sixties débutantes puisse de lautre côté du
miroir intime y apparaître comme le symbole dune vie privée
émaillée de dépression, de scandales & de drogues,
style Hollywood Studios ou autre mauvaise fréquentation ?
Ainsi, plus proche dune image originelle
« clean » façon Jackie Kennedy, plutôt que
dune diva manière Marylin Monroe, Nathalie Wood pourrait
aisément faire figure dégérie de linconscient
collectif.
Toutefois, en assistant à Splendour, il apparaît difficile
pour le spectateur de synthétiser en une seule figure mentale
« Maria », Nathalie Wood, & Elsa Zylberstein.
Et sil devait le faire, ce serait non sans réticence et
uniquement pour donner du sens et de la gratification au superbe one woman
show qu' Elsa Zylberstein développe crânement durant 75 minutes
en salle Réjane.
Ce culot, gage dune confiance en soi portée
délibérément dans la sensualité, permet à
la comédienne dafficher des postures psychologiques, physiques
et même métaphysiques, osées voire provocatrices comme
autant de signes dune volonté exacerbée de plaire et
de fasciner.
Cependant, sombrant dans le grand bleu par paliers denivrement
irréversibles, cest en remontant cette chute abyssale que
lauteur Géraldine Maillet donne lopportunité à
son héroïne den revivre les moments clefs afin,
peut-être, de discerner linstant fatal où le destin aura
définitivement basculé à son détriment.
Oui, Nathalie Wood demeure une figure mythique universelle, Oui, Elsa
Zylberstein est une superbe comédienne qui traverse allègrement
lécran du surmoi; alors peuvent-elles, de manière
crédible, le temps de la représentation théâtrale,
se fondre en une entité emblématique pour se découvrir
lune à lautre sous le regard du public ?
Theothea le 08/11/14
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DES GENS INTELLIGENTS
de
Marc
Fayet
mise en scène
Christophe Lidon
|
****
Théâtre de Paris /
Réjane
Tel
01
42 80 01 81
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En 2003, Marc Fayet obtenait le Molière de la révélation
masculine dans « Un petit jeu sans conséquence »
de Dell & Sibleyras.
Le voici, onze ans plus tard, en auteur dune pièce dont il
joue le rôle moteur qui, telle une boule de billard à trois
bandes, va donner limpulsion initiale à une ribambelle de
conséquences conjugales impliquant trois couples amis dont le sien.
Généralement dans le Vaudeville ou ses ersatz modernes,
ladultère, la tromperie, le double jeu sont des maux objectifs
qui, découverts à linsu du mensonge, entraînent
de fâcheux ressentiments et des disputes mémorables, souvent
très drôles pour le public en position dobservateur.
Ici, sur les planches de la salle Réjane, cest comme si Marc
Fayet avait retourné le gant de la farce, en mettant ses personnages
en situation de distiller de fallacieuses informations sur leurs camarades
hommes et femmes, de telle façon que le poison insinue le doute sur
la probité de chacun tout en se mettant soi-même, si possible,
à labri de la diffamation.
Tout se passe alors comme si la vraie vie des couples en question relevait,
dans la réalité, plutôt de la banalité exemplaire
et que leurs protagonistes, afin dy ajouter plus ou moins consciemment
du piment, éprouvaient le besoin de mettre en danger cet équilibre
conjugal ronronnant.
Cependant, à jouer avec le feu sans vraiment en contrôler
les tenants et aboutissants, pourrait fort bien créer des
dégâts collatéraux irrémédiables,
dautant plus que la guéguerre masculine - féminine y
trouverait aisément son terreau atavique.
En tout cas, cette perspective originale sur les tribulations imaginaires
des relations extraconjugales correspond finalement fort bien à notre
époque politiquement correcte gérant de surcroît, avec
prudence, la protection de sa population face au Sida.
En faisant une telle lecture entre les lignes de la pièce de Marc
Fayet, il pourrait être induit que le rire extraverti ny trouve
pas nécessairement sa plus grande puissance comique.
Néanmoins, cette atmosphère Rohmérienne où
les petits riens entraînent les plus grands troubles affectifs trouve
a contrario une forte empathie sur le public reconnaissant à
lauteur, à son metteur en scène et de fait à toute
la bande à José Paul, davoir mis en exergue ces projections
fantasmatiques que les uns font sur les autres sans retenue.
Mais en définitive pour le spectateur, cest le sourire subtil
qui sort grand gagnant de ce combat amoureux
tellement théâtral
!
Theothea le 09/11/14
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TROIS SOEURS
de Anton Tchekhov
mise en scène Claire Lasne
Darcueil
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****
Théâtre de La Tempête
Tel
01 43 28 36 36
|
prochainement
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IDIOT
d'après
Dostoïevski
mise en scène
Vincent Macaigne
|
****
Théâtre des Amandiers
Tel
01 46 14 70 00
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photo © Philippe Delacroix
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