Les
Chroniques
de
 |
 |

19ème
Saison
Chroniques 19.26
à
19.30 Page
362
KINSHIP - photo © Theothea.com
photo © Theothea.com
photo © Theothea.com
Cirque Alexis Gruss avec Compagnie Les Farfadais - Pégase et Icare
- photo © Jacques Gavard
Cirque Alexis Gruss avec Compagnie Les Farfadais - Pégase et Icare
- photo © Jacques Gavard
Cirque Alexis Gruss avec Compagnie Les Farfadais - Pégase et Icare
- photo © Jacques Gavard
67ème
Festival de
Cannes
2014
La Croisette 2014
Les Molières
2014
Le retour réussi
R E V I V A L
Wight ! + 40 années
après
Toutes
nos
critiques
2013 -
2014
Les
Chroniques
de
Theothea.com
sur
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
KINSHIP
de
Carey
Perloff
mise en scène
Dominique Borg
|
****
Théâtre de Paris
Tel
01 48 74 25 37
|
|
photo © San Bartolomé
|
Entre deux représentations de « Kinship »,
le samedi 22 novembre, Isabelle Adjani donnait une conférence de presse
confidentielle dans un studio appart au 1er étage du Théâtre
de Paris.
La comédienne était détendue, enjouée et
néanmoins directe dans lexpression orale; ses deux partenaires
de jeu venaient la rejoindre en fin dinterview, sous forme de
questions-réponses spontanément posées par une quinzaine
dheureux élus à ce « rare »
exercice.
Étant désormais dégagée dobligations
familiales contraignantes, la comédienne entend démarrer avec
« Kinship » un nouveau cycle dans sa vie dartiste;
elle a soif de Théâtre et se verrait bien volontiers devenir
prochainement metteuse en scène, à linstar de ses
créations dadolescente dont elle garde une satisfaction nostalgique
émue.
Mais pourquoi pas également revenir par la grande porte à
La Comédie Française où Isabelle a récemment
pu admirer avec enthousiasme Le Lucrèce Borgia et alors même
quà lissue de la représentation, en présence
de Guillaume Galienne sur la Place Colette, Eric Ruf lui suggérait
: « Rejoins-nous ! » ?
En outre, alors donc que la dernière de
« Kinship » devrait avoir lieu au Théâtre
de Paris fin janvier 2015, lactrice verrait également dun
bon il quil en soit tiré, par la suite, une création
cinématographique quelle aurait lintention de conceptualiser
à sa manière.
Mais avant cela, Isabelle Adjani confirme quun projet avec Luc Bondy
est en préparation top secret. Nous nen saurons pas plus à
ce sujet mais de toutes évidences, elle y tient grandement.
Pour lheure, cest-à-dire aux environs de 19h, alors
que sapprochaient les préparatifs de la 2ème
représentation du samedi, Isabelle expliquait quil est tout
à fait normal quil y ait des ajustements voire des changements
de titulaires lors des répétitions dun spectacle et
quainsi la mise en scène confiée en cours de route à
sa costumière Dominique Borg nest quun
épiphénomène très habituel dans de telles
créations.
Laspect positif de cet aléa artisanal, selon elle, est une
scénographie plus abstraite avec un décor simplifié
rendant mieux compte du ressenti interactif entre les trois personnages,
Lui (Niels Schneider), Elle & La Mère (Vittoria Scognamiglio).
Dailleurs, si Isabelle Adjani a jeté son dévolu sur
ce texte de Carley Perloff, cest notamment parce que ce rôle
lui permet dincarner une femme daujourdhui confrontée
à un questionnement de toutes les époques.
Bien sûr, cela lui procure le plaisir, forcément délectable
vu ses tribulations médiatiques passées, dinterpréter
une directrice de News Magazine, mais cest principalement cette histoire
damour contrarié par les codes sociaux au point de sen
brûler les ailes qui la attirée.
Comment, en effet, une femme mature vivant avec mari et enfants, tous
ensemble en harmonie, pourrait-elle se laisser entraîner dans une aventure
de séduction réciproque avec un jeune homme placé sous
son pouvoir hiérarchique ?
Bien sûr, « Phèdre » est bien là,
tapie dans lombre tel un fantôme ou une danseuse (Blandine Laignel),
réactualisant le mythe classique et cest bien dans ces tiraillements
entre le prosaïque et lidéal dabsolu que voulait,
a dessein, se glisser limmense comédienne, en mal, ces derniers
temps, de spectacle vivant.
Elle a conscience que son choix, assumé pleinement en tant que
directrice artistique de cette création, peut être plus ou moins
apprécié par la critique mais elle souhaite quen retour
celle-ci, au moins, lui laisse la satisfaction si non la liberté de
se projeter en des rôles la faisant vibrer avec une passion intacte,
celle dêtre à nouveau et, pour longtemps désormais,
sur les planches.
Selon notre propre perspective de spectateur, nous pensons que le thème
principal de cette pièce pourrait se résumer à celui
dun jeune homme écartelé entre, dune part, une
mère possessive et, dautre part, une directrice séduite
mais pratiquant labus de pouvoir.
Lapprenti journaliste devenant peu à peu le jouet de ces
forces occultes envahissantes finirait, néanmoins, par trouver la
force de renvoyer chacune des deux femmes lune dans ses frustrations
régressives, lautre dans ses illusions adulescentes, avant
quun éternel recommencement les ramène tous trois au
statu quo voire à la banalité du désenchantement.
Sans doute Isabelle Adjani ne serait-elle pas en réel accord avec
notre vision de la pièce mais quimporte, puisque nous en avons
apprécié linterprétation duelle comme la
scénographie virtuelle utilisant avec pertinence la vidéo ainsi
que la mise en scène non figurative bien quune division spatiale
en trois parties eût peut-être été plus judicieuse
quune suite de fondus au noir.
De plus, quelques réserves sur larticulation et la fluidité
des dialogues qui, au vu de deux représentations à des emplacements
différents de lorchestre, nous ont fait constater une audition
quelquefois défectueuse sur certaines répliques de chacun des
trois protagonistes.
Enfin, il nous plaît, pour conclure ce compte-rendu, de faire appel
à des évocations inspirées selon le déroulement
dun tel spectacle dAmour Passion en forme de bain de jouvence
:
En effet, dans ce « Kinship » sous création
mondiale, il nous a semblé y avoir du Diable habillé en Borg,
du Lauréat en Schneider alias Roméo mais que pour un oui ou
pour un non, Adjani en serait et pour toujours La Reine, chère à
nos coeurs.
Theothea le 23/11/14
|
|
NEIGE NOIRE
de &
mise en scène
Christine Pouquet
|
****
Théâtre de La Tempête
Tel
01 43 28 36 36
|
|
photo © Theothea.com
Dans l'obscurité absolue, d'agiles mains voltigent au-dessus d'un
clavier invisible. Partition d'un pianiste ? Bruitage d'une machine à
écrire. Simulacre d'un écrivain ?Mystère ! Et si devant
nous allaient se jouer les bribes fragmentées d'une autobiographie
" Lady sings the blues" !
Lorsque la lumière tamise la salle, est dressé un mur de
valises et de malles empilées les unes dans les autres, des petites
à l'intérieur des grandes. Telles des boîtes gigognes,
les multiples tiroirs vont s'ouvrir et laisser échapper des morceaux
de vie, égrenés au diapason des souvenirs et de la mémoire
fracassée de Billie Holiday.
Ici pas de chronologie linéaire mais des épisodes
entrelacés où on va la suivre à différents
âges, accompagnée d'un double masculin, aux multiples rôles,
du père, à l'amant, ou l'ami adulé, le saxophoniste
Lester Young qu'elle appelle "Président".
Ces fragments cabossés tentent de s'assembler tel un patchwork
pour parvenir à dresser le portrait de celle qui est devenue, à
force d'opiniâtreté et de détermination, miss Billie
Holiday, chanteuse de jazz.
Cette quête d'identité et de reconnaissance est d'abord celle
d'une petite fille prénommée Eleonora, abandonnée dans
un train, atterissant sur un quai à New-York, un carton autour du
cou portant nom et adresse, partant à la recherche d'un père
inconnu, mais qui est musicien, le clarinettiste Clarence Holiday. A l'âge
de 13 ans, Eleonora sait qu'elle veut chanter à tout prix quelles
que soient les embûches. "Personne ne m'empêchera de
chanter".
Le kaléidoscope de sa vie s'étire devant nous,
émaillé par des chants langoureux. Ici, la voix sublime de
naturel est portée par une chanteuse de gospel Samantha Lavital, grande
fille solaire au timbre rauque et doux. Son jeu sobre est contrebalancé
par son partenaire, à la fois faire-valoir, clown blanc et bouffon.
Duo insolite dans lequel Philippe Gouin endosse les multiples rôles
masculins comme des sketchs où il cherche un peu trop à faire
rire au détriment de son propre talent de chanteur musicien.
Par touches impressionnistes, le passé de Billie est revisité
vers cette grand-mère esclave chez un propriétaire blanc d'une
plantation. Cette incursion prendra toute sa force poignante quand éclatera
un blues "Strange fruit" qui fut la première chanson contestataire
sur le lynchage des Noirs.
Dans la mise en scène de Christine Pouquet, on ne sombre jamais
dans le pathos et le misérabilisme, le burlesque s'immisce en contrepoint
des chants lancinants et douloureux. Cela donne un spectacle touchant et
poétique mais peut-être un peu trop candide pour
célébrer au mieux cette grande dame qui s'est brûlée
les ailes et que Lester Young surnommait "Lady Day".
Cats / Theothea.com le 26/11/14
|
|
LES CARTES DU
POUVOIR
de
Beau
Willimon
mise en scène
Ladislas Chollat
|
****
Théâtre
Hébertot
Tel 01 43 87 23 23
|
Près de trois mois que la mise en scène de Ladislas Chollat
fait « un tabac » au Théâtre Hébertot
alors que lensemble de la critique est aux anges encensant les
comédiens, ladaptation, la scénographie et, par
conséquent, la réalisation de cette comédie
dramatique.
Bien entendu, tous ces commentaires avisés ont grandement raison
de manifester leur enthousiasme, à ceci près que lenjeu
du rapport de forces nous a paru quelque peu tourner à vide, comme
si la performance des acteurs se conduisait en pilote automatique.
En effet, si le duo masculin réunissant lattaché de
presse (Raphaël Personnaz) et le directeur de campagne (Thierry Frement)
focalise nécessairement lattention des spectateurs dans une
interprétation extravertie très punchy, il nous a semblé
que celle de leurs partenaires se situait sur des orbites parallèles
comme sils accompagnaient cette démonstration de testostérone
mais sans vraiment être impliqués viscéralement dans
le jeu des confrontations.
Ainsi, par exemple, Elodie Navarre et Roxanne Duran jouent effectivement
très bien leur partition mais de manière plus
intériorisée, donnant ainsi limpression dun spectacle
à plusieurs vitesses, chacune pertinente mais sans être
réellement interactive avec les autres.
Par ailleurs, il ne sagirait pas tant, ici, des cartes du pouvoir
que de lart et la méthode pour y accéder;
cest-à-dire, en fait, du ou des plans de communication à
adopter pour gagner lélection à La Maison Blanche, à
adapter en fonction des aléas ou des opportunités de campagne
présidentielle voire à les modifier complètement.
Bref, le texte original de Beau Willimon plonge le public dans un panier
de crabes où de jeunes loups se font les dents à partir de
plans médias destinés à conquérir
lopinion.
Durant cette période dintenses tractations, tous les coups
sont permis, y compris notamment avec les armes de la séduction, de
la trahison et des atteintes à la vie privée.
Dans ce jeu de rôles à couteaux tirés, lun
dentre eux tire particulièrement les marrons du feu en cherchant
par des manigances dinfluence à retourner les atouts de
ladversaire pour tenter de se les approprier !
Cest Francis Lombrail qui hérite, comme un fait exprès,
de cette fonction charnière destinée à mettre de
lhuile sur le feu; ce comédien nest autre, lui-même,
que le directeur du Théâtre Hébertot, nécessairement
fort heureux du plébiscite général quemporte cette
pièce américaine dont il a contribué, avec succès,
à ladaptation francophone.
Theothea le 20/11/14
|
ET MÊME SI JE ME
PERDS
de & mise en scène Shiro
Maeda
|
****
Maison du Japon
|
|
photo ©
Theothea.com
|
A la Maison du Japon, le spectacle vivant est à lhonneur
sous limpulsion dAya Soejma, la responsable culturelle attitrée
de la MCJP qui, pour la plupart des pièces de théâtre
invitées, effectue lors de lune des soirées, la
présentation du metteur en scène à loccasion
dun débat quelle mène et traduit vice versa en
temps réel dans les deux langues, japonaise et française.
Ce jeu de questions réponses nécessite une très bonne
connaissance en amont de la galaxie du spectacle vivant nippon ainsi que
bien des compétences synthétiques pour parvenir à assurer
la compréhension immédiate entre les deux cultures.
Ce samedi 22 novembre, assis tous deux sur un lit trônant sur
scène, Aya intervenait après la représentation de
« Et même si je me perds
» en présence
de Shiro Maeda ayant tenté dobjectiver, au beau milieu dun
régiment de chaises alignées, linconscient de Michuru
Suzuki son personnage phare se posant les questions existentielles au sein
dune activité onirique intense !
Ainsi les scènes de découverte du monde, se télescopant
dans le désordre cognitif, sassociaient librement au chaos apparent
du rêve.
De lexploration vaginale à celle de la Tour de Tokyo, dans
un dédale de repères indifférenciés, la
comédienne en recherche de sens sur la vie et son contraire, y multipliait
les rencontres avec lopportunité humaine, au travers de ses
partenaires de jeu, sans que sa quête ne trouve de réel
aboutissement autre que celle descalader à linfini le
mystère de la connaissance de soi et des autres, fût-ce sur
une corde à nuds grimpant vers linvisible.
Le bel ordonnancement dialectique allait pourtant trouver, ce soir-là,
son noyau de résistance ponctuel ou son épilogue avec une question
sur la dimension métaphorique éventuelle entre la démarche
dramaturgique de Shiro Maeda et une théorie citée par lun
des spectateurs concernant la physique quantique.
Puisque la découverte réciproque entre Orient et Occident
peut ainsi secréter à linfini un tel royaume
détrangeté, cest donc également pour ces
raisons ésotériques que la démarche culturelle de la
MCJP nous ravit, en offrant à chacune de nos visites, cette zone
dexotisme délicieusement déconcertante avec laquelle
nous devenons, finalement, familier et même, osons le, addict.
Theothea le 23/11/14
|
|
PEGASE ET ICARE
de
&
mise en scène
Stephan Gruss & Stéphane
Haffner |
****
Cirque Alexis Gruss
Tel
01 45 01 71
26
|
|
photo © Jacques Gavard
|
Cest toujours un immense plaisir que de se diriger vers le Bois
de Boulogne, de sarrêter à la station Ranelagh, puis de
parcourir à pied le chemin qui sépare alors du chapiteau Alexis
Gruss y prenant ses quartiers dhiver annuels.
Bien entendu, à la station Porte dAuteuil, aurait pu nous
attendre la navette traditionnelle mais rien ne vaut le charme de passer
de la ville à la scène circassienne en effectuant ce rituel
pédestre à laune dun tel pèlerinage toujours
plein de promesses oniriques.
En effet, avec la famille Alexis Gruss, le spectacle est, par essence,
thématique et cest donc à chaque fois la découverte
dun univers nouveau qui attend le spectateur fidèle, tout en
sachant que le monde équestre sera nécessairement au centre
du programme proposé.
Cette année, le projet a pris la forme dun binôme
dévidence et, pourtant, cest presque le hasard qui en
aura décidé ou plus exactement une intuition féminine.
En loccurrence celle de lépouse de Stephan Gruss, le
metteur en scène attitré, suggérant à son mari
la compagnie des Farfadais pour effectuer les quelques numéros
aériens nécessaires aux premières Equestriades
dOrange en mai dernier puisque la réalisation lui en
incombait.
Immédiat « coup de foudre artistique » avec
Stéphane Haffner, son homologue chez les Farfadais, dont accouchera
quelques mois plus tard, le spectacle 2014 : « Pégase et
Icare » ainsi présenté actuellement à Paris.
Chorégraphie équestre pour les Gruss, aérienne pour
les Farfadais et acrobaties pour tous, voilà une une ligne directrice
initiale qui amènera les uns et les autres à toutes les
complémentarités culturelles, les échanges
scénographiques voire les rôles inversés que leurs
disciplines respectives ne partagent que dans louverture universelle.
En pratique, cette collaboration aboutit à un résultat
absolument prodigieux pour le spectateur éberlué devant tant
de talents, de compétences, de savoir-faire concomittants mais, surtout,
tant de plaisir à donner et recevoir.
Ce spectacle agit sur limaginaire comme un rêve
éveillé où les lois de la pesanteur deviendraient abstraites
et où les regards sentrecroiseraient dans la jubilation de
linstant présent.
Pour envelopper ce cadeau du ciel, lorchestre dirigé depuis
de multiples années par Sylvain Rolland accompagne, pour cette
circonstance duelle exceptionnelle, la chanteuse des Farfadais Barbara Nicoli
qui enchante, envoûte, subjugue, durant la quasi-totalité du
show, dune voix suave et lancinante toute cette féerie dont
elle devient la magicienne de fait et donc
de fêtes.
A partir de fin novembre jusquà la mi-décembre
« Pégase et Icare » vont laisser place, durant
une quinzaine, à la reprise de « Sylvia », le
spectacle de lédition Gruss précédente, mais y
reviendront accompagner la période de Noël-Nouvel an du 20
décembre au 4 janvier 2015.
Theothea le 24/11/14
|
|
Recherche
par
mots-clé
 |

|
|