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Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.026   à   20.030    Page  384

 

          

   

     

             

Gospel sur la Colline -  Les Folies Bergère 2015    -   photo © Theothea.com

   

       

     

       

Gospel sur la Colline -  Les Folies Bergère 2015    -   photo © Theothea.com

     

   

     

                

Gospel sur la Colline -  Les Folies Bergère 2015    -   photo © Theothea.com

     

     

           

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ÇA IRA (1)  FIN DE LOUIS

    

de &  mise en scène  Joël Pommerat   

****

Théâtre des Amandiers

Tel   01 46 14 70 00

           

       photo ©   Elisabeth Carecchio   

         

En représentation aux Amandiers de Nanterre, c’est un véritable plébiscite critique qui accompagne la première partie de « Ça ira » intitulée plus prosaïquement par Joël Pommerat « Fin de Louis ».

D’aucuns y verraient une sorte d’écho à distance aux deux spectacles 1789 & 1793, créés respectivement au Théâtre du Soleil en 1970 & 72.

Toutefois là où, à l’époque, Ariane Mnouchkine donnait aux spectateurs l’opportunité de revivre de l’intérieur les étapes successives de la Révolution Française, la création de Pommerat se focalise ici, davantage, sur le processus maïeutique faisant émerger des idées et des directives ambivalentes sur lesquelles les évènements eux-mêmes viennent surfer et sans cesse interférer.

Comme si, en quelque sorte, à la Cartoucherie, les spectateurs avaient été pris à partie alors qu’aujourd’hui, aux Amandiers, ils sont pris à témoins.

En effet, rien n’étant écrit d’avance, les prises de parole s’y succèdent à la fois sur scène et dans la salle en une sorte d’immersion totale du public qui écoute, médusé, la bonne et mauvaise foi des uns et des autres se répliquer en un pugilat dialectique d’où devrait émerger la « Res Publica ».

Sur une durée totale de quatre heures et vingt minutes selon trois séquences interrompues par deux entractes de 10 minutes, Louis XVI & Marie-Antoinette effectuent leur chemin de croix, sans aucunement avoir conscience d’une échéance fatale.

Bien au contraire, régnant à vue et à l’instinct, le couple se partage charges et responsabilités, de telle façon qu’en permanence toutes les options restent ouvertes, quel que soit le premier ministre en poste.

Face à eux, les assemblées du Tiers Etat, du Clergé et de la Noblesse se livrent à une guerre de tranchées où, mues par leurs intérêts subjectifs, celles-ci n’accepteront en définitive de siéger en Assemblée Nationale que convaincues de la légitimité pour chacune d’entre elles d’en devenir, à moyen terme, le leader objectif.

La mise en perspective de ces évènements historiques et fondateurs de notre démocratie se réalise donc, en temps réel, sous forme d’un ample débat contradictoire par lequel les spectateurs acquièrent l’impression sensible de participer réellement, non en fonction d’une quelconque interactivité latente organisée par le metteur en scène, mais, bel et bien, parce que leur jugement critique est sans cesse sollicité.

Cette prouesse conceptuelle du spectacle est à mettre sur le compte d’une scénographie transparente où il apparaît clairement que les quatorze comédiens sont en charge d’un jeu de rôles où ceux-ci prennent tour à tour des fonctions idéologiques complètement opposées et qu’en conséquence le recours à la rescousse du public ne serait d’aucune utilité et même contre-performant.

Il faut dire que la sonorisation des voix, absolument indispensable dans ce capharnaüm, est particulièrement bien réglée. D’une manière générale, le vaste dispositif technique son et lumière se fait complètement oublier alors même qu’il est constamment sollicité.

En off, les échos des émeutes urbaines et du canon viennent se rappeler à la conscience des débatteurs qui peuvent en venir aux mains à quelques reprises mais finissent toujours par être séparés par la toute puissance opportune du verbe modérateur.

De toutes façons, ça ira… non à la lanterne comme le chante le peuple des barricades, mais ça ira de mieux en mieux, comme le pronostique lui-même Louis XVI se confiant à l’un de ses principaux collaborateurs en toute fin d’épisode n° 1.

Nous n’oserions pas, nous-mêmes, jusqu’à prévoir une issue royale heureuse au terme de la future saison 2 de « Ça ira » mais sachons-le, quant à lui, le Monarque s’affiche optimiste sur la sortie de crise !

Theothea le 09/11/15

   

                           

        photo ©   Elisabeth Carecchio

         

FIN DE L'HISTOIRE

d'après Witold Gombrowicz

texte & mise en scène  Christophe Honoré

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Théâtre de La Colline

Tel   01 44 62 52 52

           

       photo © Jean-Louis Fernandez   

     

Cette « Fin de l’Histoire » se présente comme une « carte blanche » que s’autoriserait l’Artiste metteur en scène, décidé à s’appuyer sur une œuvre déjà existante mais de fait inachevée, de façon à l’interpréter, la modifier, la tronçonner, l’augmenter et la réduire tout à la fois, bref la réécrire à sa main, qui plus est, directement sur le plateau d’un Théâtre et en fonction des comédiens se distribuant au mieux les multiples rôles, en l’occurrence, ici, ceux d’une saga universelle concernant le siècle précédent.

Si l’histoire du XXème siècle est, de fait, bel et bien close, il est néanmoins manifeste qu’elle continuerait ainsi de hanter ses héritiers…

Dans toutes les familles, il y a toujours un empêcheur de tourner en rond; dans celle des Gombrowicz, c’était Witold qui faisait office de « vilain petit canard », bien décidé à s’expatrier en Argentine en prenant le train en gare de Varsovie; c’est ainsi que sa famille au grand complet l’y accompagne pour un dernier au revoir qui va durer toute une nuit en salle d’attente.

Quoi, alors, de plus réconfortant, qu’un jeu de rôles pour passer ce temps nocturne en appelant à un vaste débat dialectique quelques éminents penseurs modernes à savoir Hegel, Marx, Kojeve, Derrida, Fukuyama lui-même auteur d’une fin de l’histoire ?

Et ensuite, tant qu’à faire, pourquoi précisément ne pas réécrire l’histoire avec un grand « H » en lui déniant l’évènement fondamental à l’origine de ses cauchemardesques malheurs, tel que fut celui de l’envahissement de la Pologne ?

En convoquant ainsi au banc de l’Histoire Hitler, Mussolini, Staline, Daladier, Chamberlain… de façon à imaginer de substitutifs accords de Munich s’arrogeant symboliquement la place de ceux de Yalta, la révision de l’histoire prend une forme de nature tellement transgressive que sur scène la farce, la dérision, la satire, le sarcasme s’épanouissent a volo dans des envolées incessantes de plus en plus grandiloquentes !

Et pourquoi pas, se dira-t-on ?

En effet, la création artistique a raison de s’offrir tous les droits de repenser le réel à sa manière théâtrale, d’autant plus qu’ici l’ensemble des comédiens se révèlent extrêmement brillants voire très drôles.

A ce jeu du superlatif en action, Marlène Saladana fait figure performante de chef de bande azimutée; Annie Mercier est tout à fait à la hauteur d’une Mama exaltée régnant sur sa tribu !

Quant à Erwan Ha Kyoon Larcher incarnant Witold, c’est en idéaliste radical qu’il s’oppose frontalement à toute sa famille de « pieds nickelés ».

Bref, quand la Tragédie de l’Histoire fait place à la Comédie des Familles, pourquoi ne pas se laisser à rire avec tous, façon « Guignols de l’infos », par un pied de nez généralisé à tout ce qui devrait nous rendre sérieux et grave ?

Une seule objection pourrait se faire aussi influente et persuasive que cette création signée et assumée Christophe Honoré :

En brassant et en mettant tous les éléments fictionnels et documentaires de sa pièce au même niveau, est-il vraiment possible de penser de manière critique cette expérience ?

Et en corollaire à cette question, les rires incessants suscités au premier degré, en fonction des pitreries des protagonistes ainsi que de leurs provocations gratuites, ne sont-ils pas le signe manifeste, à rebours, que tout se vaudrait et que, par conséquent, rien n’aurait de valeur, même pas la pensée réflexive ?

Theothea le 05/11/15

   

                         

       photo © Jean-Louis Fernandez   

         

UN PICASSO

de  Jeffrey Hatcher   

mise en scène Steven Ullman & Natalia Lazarus  

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Théâtre de Nesle

Tel  01 46 34 61 04   

           

        photo © François Vila

       

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       photo © François Vila

         

LA DOUBLE INCONSTANCE

de  Marivaux 

mise en scène  Adel Hakim

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Théâtre

Tel   01 43 90 11 11

           

       photo © Nabil Boutros   

       

Alors que la mise en scène d’Anne Kessler illustrant cette même double inconstance est reprise actuellement à La Comédie-Française, Adel Hakim, Directeur du Théâtre d’Ivry, en propose concomitamment une version très différenciée et novatrice.

En salle Richelieu, il s’agit de s’appuyer sur le temps de la répétition qui, au Théâtre, permet d’accoucher très concrètement des rôles et donc, en l’occurrence, dans cette pièce de Marivaux, de cristalliser les relations amoureuses selon des schémas n’apparaissant pourtant pas évidents a priori.

Au TQI, ce sont les stratagèmes qui ont le vent en poupe car ce sont eux qui mènent le Monde, en permettant d’exercer le Pouvoir sans avoir aucunement besoin de recourir à la force, encore moins à la violence.

Deux visions, tout à fait légitimes, de metteurs en scène faisant ainsi acte de création artistique personnelle, en interprétant subjectivement la richesse du relationnel jamais manichéen chez Marivaux.

Ici donc, Adel Hakim met le Prince (Frédéric Cherboeuf) en position de donneur d’ordres diplomatiques et finement manipulateurs, ayant tout son temps et son esprit pour parvenir à ses fins,

c’est-à-dire susciter l’Amour de Sylvia totalement réticente à cet objectif d’autant plus qu’elle est déjà amoureuse d’Arlequin et que celui-ci le lui rend bien.

Mais voilà, les désirs du Prince sont parfaitement relayés par des collaborateurs efficaces tels que Trivelin (Malik Faraoun) et Flaminia (Irina Solano) qui, elle-même, ne se prive pas d’instrumentaliser sa sœur Lisette (Lou Chauvain) pour tenter de déplacer les rapports de force… amoureux.

En utilisant l’appât du gain, du standing de vie, des multiples intérêts privés, comment ne serait-on pas tenté de céder à quelques faiblesses confortables et ensuite à y prendre goût ?

Bien sûr, il y a toujours l’esprit de rébellion qui se réveille au moindre doute et puis celui des jalousies contradictoires faisant irruption là où on ne les attend pas; bref, chez Marivaux, la part des sentiments, des scrupules moraux, du psychologique est forcément primordiale mais, selon Adel Hakim, cette « tendance manifeste » est sans cesse maniée à distance par encore plus fort qu’elle, à savoir l’indéniable propension que l’humain a d’être aisément séduit par des perspectives magiques que la malignité incarnée peut ensuite saisir, fort opportunément, pour cueillir les marrons du feu.

Voilà donc pour la dynamique spécifique de cette mise en scène mais celle-ci, de surcroît, se développe au sein d’une scénographie haut de gamme sur plusieurs plans de profondeur articulés avec, en premier, des projections superbes de tableaux reflétant quelques soumissions sensuelles épanouies venant faire lien séquentiel.

Par ailleurs pour orchestrer la confrontation des classes sociales, la « banlieue attitude » façon XXIème est ici préférée à l’origine paysanne style XVIIème et c’est donc selon une mobilité, un phrasé, une dégaine hip hop très urbains que se chorégraphie le ballet des vanités en pleine effusion.

Jade Herbulot (Silvia) et Mounir Margoum (Arlequin) y composent un duo marivaldien à nul autre pareil et c’est avec un régal non dissimulé que leurs partenaires emboîtent le pas à ce marivaudage décidemment très branché.

Theothea le 10/11/15

     

                           

         photo ©   Theothea.com    

         

GOSPEL SUR LA COLLINE

de  Benjamin Faleyras 

mise en scène  Jean-Luc Moreau   

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Théâtre des Folies Bergère

& en tournée   

           

        photo ©   Theothea.com    

   

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        photo ©   Theothea.com    

         

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Gospel sur la Colline -  Les Folies Bergère 2015    -   photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

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