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Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.101   à   20.105    Page  399

 

           

           

     

             

OHLALA - Folies Bergere - photo © Theothea.com

   

       

     

       

OHLALA - Folies Bergere - photo © Theothea.com

     

   

     

                

OHLALA - Folies Bergere - photo © Theothea.com

     

     

           

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LA BOHEME

de  Giaccomo Puccini 

mise en scène  Jacques  Attali   

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Opera En Plein Air     

Château de Vincennes

   

photo ©   Theothea.com

                                       

C’est sous le signe du « sablier » dont il est collectionneur dans sa vie privée que la mise en scène de Jacques Attali fait de « La Bohème » de Puccini, un hymne au temps qui passe… cheminant vers sa résolution inexorable.

En effet, sous la conception du dessinateur Enki Bilal en charge du décor et des costumes, le rôle de Parpignol, marchand ambulant et néanmoins « ténor », a été envisagé comme un personnage de clown toujours prêt à brandir un sablier pour rappeler à chacun des protagonistes la durée par essence éphémère de l’instant présent, qu’il soit vécu de façon satisfaisante ou problématique.

Dans cette perspective, au quatrième acte, l’objet jusque-là portatif changera de dimensions au point de devenir la référence symbolique témoignant de la santé de Mimi qui ne cessera de se dégrader au regard de la bande des quatre amis, Rodolphe, Marcel, Schaunard & Colline ainsi que de Musette devenue sa confidente.

C’est en raison de cet impact psychosocial que Jacques Attali a choisi « La Bohème » en la situant, avec l’assentiment du célèbre auteur de BD devenu son alter ego artistique, dans un « avenir proche » et par conséquent délibérément prospectif.

     

photo ©   Theothea.com

     

Pour sa première mise en scène lyrique, l’intellectuel défricheur du monde contemporain, entend être présent à chacune des représentations, de juin à septembre 2016, sur l’ensemble des sites prestigieux parcourus par la tournée estivale de « Opéra en plein air » de manière à rester vigilant en permanence sur les modifications ou corrections à apporter à sa collaboration créatrice nécessairement non figée dans cet espace temps inéluctablement évolutif.

C’est ainsi que « Mimi », la grande Histoire d’Amour de Rodolphe partagée initialement dans les émois de la passion, ayant peu à peu subie les assauts de la jalousie pathologique en surcroît de ceux de la maladie rongeante, va devenir parallèlement l’histoire de l’ensemble de leurs amis, tous concentrés sur l’objectif d’enrayer la destinée en marche vers l’agonie programmée.

Forcément poignants, tous leurs efforts seront à l’image d’une humanité en lutte viscérale avec les forces hostiles tentant de la détruire à la fois de l’intérieur et de l’extérieur.

Dans la spectaculaire cour du Château de Vincennes, Le Music Booking Orchestra, sous l’impulsion de son premier violon, Anne Gravoin, ainsi que sous la direction musicale de Patrick Souillot, va développer, à l’instar d’une chaîne productrice d’humanité solidaire tels les sopranos, ténors, barytons, basses et le chœur, tous ensemble réunis en symbiose sur cette scène structurée à plusieurs niveaux de nuances symphoniques bien éclairées par Jacques de Rouveyrollis, un message ô combien lyrique symbolisant le salvateur « Carpe diem » lancé telle la bouteille à la mer… où pourrait fort bien se trouver dans les hauts-fonds le fameux sable grâce auquel serait conceptualisé le secret alternatif du « sablier » selon son verre protecteur validant l’écoulement à jamais…

Theothea le 25/06/16

   

          

 photo ©   Theothea.com

   

OHLALA

     

de & mise en scène Grégory & Rolf Knie  

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Folies Bergère

Résa en ligne  

   

photo ©   Theothea.com

   

Depuis fin juin, Les Folies Bergère accueillent, en leur sein, un spectacle estival d’origine helvétique totalement « décoiffant » et à nul autre pareil.

En effet, à la manière du célèbre Cirque du Soleil, des numéros acrobatiques époustouflants s’y enchaînent dans une quête esthétique et artistique empreinte d’exigence perfectionniste par laquelle la modernité circassienne s’est complètement renouvelée ces dernières années.

Cependant l’originalité de ce show se campe dans une tonalité habituellement spécifique aux spectacles de Music-hall « dédiés » à l’instar du Lido ou du Crazy Horse où l’érotisme classieux y règne, de tradition, en valeur « maîtresse ».

C’est d’autant plus avec humour, espièglerie et farce que la mise en scène de « Ohlala » se distingue dans la mythique salle du « French Cancan » faisant ainsi contrepoint aux accessoires et atours censés évoquer un sadomasochisme « chic et choc » de latence transgressive mais conceptuellement soft.

Au gré d’un jeu chorégraphique de pulsions en « tous sens », le bon goût n’y est jamais trahi et c’est effectivement au diapason d’un univers fellinien fantasmatique qu’une pléiade d’artistes internationaux s’y succèdent au rythme d’une quasi comédie musicale orchestrée live selon des tubes à dominante punchy.

La chanteuse Aurore Delplace, accoutumée à ces disciplines cantiques, excelle, de surcroît, à y jouer la maîtresse de cérémonie en fascinante conductrice ainsi que sensitive accompagnatrice de ce savoureux happening tellement excitant et réellement jubilatoire, inspiré selon ses auteurs par le film « Black Swan ».

Aux manettes de cette réalisation transalpine ayant donc débarqué à Paname aux prémices de l’été comme un ovni inattendu, se profile une production filiale à deux têtes, Rolf et Gregory Knie, descendants d’une longue lignée circassienne centenaire et c’est donc dans le cadre de la compagnie « Salto-Natale entertainment » initialisée quinze ans auparavant par le père que le fils eut, en 2011, l’idée de concevoir ce spectacle labellisé « Sexy, Crazy et Artistic » jonglant avec le succès immédiat sans cesse plébiscité depuis par leurs concitoyens qui pourront d’ailleurs apprécier cette version 2016 dès l’automne à Dübendorf.

En France, à raison de quatre représentations par semaine jusqu’à début septembre, le public ne peut que sortir « enchanté » des Folies Bergère. « Ohlala » se positionne assurément au Top du divertissement « sensuel » et « performant » de l’été 2016 à Paris.

Theothea le 31/07/16

   

         

 photo ©   Theothea.com

UNE FOLIE

de Sacha Guitry  

D'après mise en scène  Francis Huster  

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Théâtre  Rive Gauche 

Tel    01 43 35 32 31

   

photo ©   Fabienne Rappeneau

     

Sacha Guitry, au Rive Gauche, sous la direction de Francis Huster et sous les auspices d’Eric-Emmanuel Schmitt, voilà donc en soi « une folie » bien sympathique à portée de main durant tout l’été 2016 !

Qui plus est, l’inénarrable Olivier Lejeune en est le Maître « Loyal » alors que, de surcroît dans la distribution avec « fils & filles de… », ces comédiens déjà fort bien aguerris aiguisent d’emblée la curiosité du futur spectateur en quête de bonus escompté pour ce divertissement estival.

Mais de fait l’ensemble de cet attrait subliminal ne sera éclairci qu’au final de la pièce lorsque, dérogeant soudain aux convenances en cours, Olivier Lejeune prendra la liberté, à la suite des premiers rappels, d’expliquer a posteriori au public réjoui le « pourquoi et le comment » de cette Comédie, les motivations de l’écriture de Guitry, les interactions avec sa vie privée, le contexte de l’époque, 1930 à l’origine puis 1950 pour sa réadaptation, et enfin sa modernité pérenne tant la notion de « divorce » serait devenue au fil du temps dans la société bourgeoise occidentale quasiment plus « institutionnelle » que celle du « mariage ».

Une « dinguerie » de vaudeville iconoclaste et pourtant si symbolique… « Tu meurs ! »... de rire bien entendu.

Et donc tant qu’à faire, pan sur la psychanalyse et la déontologie fiscale ! Cela n’a aucun rapport d’évidence et pourtant ça fait tellement du bien !

Les sentences et le ton de Guitry, tout le monde connaît ou croit connaître. Si la tentation de désuétude guette au détour de phrases tellement bien balancées qu’elles pourraient alerter le système critique défensif, celui-ci est immédiatement inhibé par une sorte d’effet boomerang dont l’impact rebelle s’avère de loin plus puissant et si fascinant que cette éventuelle première impression sournoise s’évanouit comme par « enchantement »… le mot n’est vraiment pas trop fort !

Et, ainsi de suite, nous voilà pris dans un manège dont le Maître va tirer les ficelles à hue et à dia, pour la plus grande satisfaction du spectateur « repenti » tendance désormais complètement addicte.

Mettez alors en présence un psychiatre farfelu (Olivier Lejeune) revenu de telles bizarreries de ses congénères qu’il est sur le point d’anticiper sa retraite sur la Côte d’Azur, une secrétaire-infirmière (Alice Carel) ancienne malade pas encore vraiment guérie (c’est un euphémisme!), introduisez un couple « pour la vie » (Lola Dewaere & Manuel Gélin) en rupture pour cause de duo quotidien devenu insupportable et ajoutez-y pour pimenter les quiproquos d’une tapissière (Marianne Giraud en alternance avec Mathilde Hennekinne) ciblant à qui mieux mieux les diagonales façon modus vivendi délirant, puis agitez et secouez sans vergogne…

Ainsi vous n’aurez pas la moindre idée de ce qui vous attend au Rive Gauche, cet été… à moins que le énième degré de votre intuition vous fasse prendre « la vie partagée à deux » pour une véritable partie de plaisir… ou de poker menteur facétieux ! C’est au choix !

Theothea le 08/07/16

       

     

 photo ©   Theothea.com

A VOS SOUHAITS

de   Pierre Chesnot 

mise en scène   Luq Hamett   

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Théâtre du Gymnase

Tel  01 42 46 79 79   

   

photo ©   Theothea.com

     

Alors que beaucoup de théâtres parisiens ont profité de l’Euro de Football pour déserter la programmation estivale, quelques-uns ont préféré, au contraire, prendre leurs quartiers d’été et s’installer au long cours avec un spectacle destiné à satisfaire le divertissement de la Capitale de manière différenciée.

Parmi ceux-là, voici « Le Gymnase » qui présente en tête d’affiche « Bernard Menez ».

Inclassable mais très souvent iconoclaste, l’acteur a le don rare de se positionner en marge du « main stream », tout en cultivant une attraction culte sur ses aficionados dont le nombre d’adeptes ne cesserait de croître.

En effet, la « petite entreprise Menez » se profile souvent où on ne l’attend pas, juste à la lisière du « politiquement incorrect » flirtant néanmoins avec un cynisme de bon aloi.

En outre, l’étrangeté s’y présente sous les apparences du « bon sens » que d’aucuns taxeraient de « désuet » voire de « ringard » car c’est peu de dire que le personnage ne cherche guère à se valoriser au regard d’autrui.

Bref, Bernard Menez a donc emménagé pour l’été sur les Grands Boulevards, en compagnie d’une équipe plutôt « raccord » avec l’ingénieuse idée que le « pognon » mènerait le monde des vivants… au moins jusque dans l’au-delà.

En effet, puisque même l’autorité médicale serait peu compétente pour certifier le passage de la vie en son contraire, se révèle dans cette « opportunité existentielle » une brèche grande ouverte pour dénier le réel et anticiper les gains d’un héritage dont on forcerait l’avènement.

Aussi, dans cette perspective conjoncturelle, comment faire croire à l’entourage proche et surtout au banquier de la famille que l’heure est venue de se répartir le capital du patriarche alors même que celui-ci navigue, au gré de la rumeur, entre deux mondes ?

A l’instar d’un vaudeville avec portes qui claquent, une course contre la montre s’instaure entre les différentes versions de la vérité… que personne, bien entendu, ne détient.

Sous la tension d’un suspense noir, certains protagonistes se prennent aisément leurs mensonges dans la clairvoyance hébétée des autres, et ainsi voguerait donc tout ce petit monde si peu reluisant… jusqu’au moment où justice serait faite mais à quel prix ?

Donner une portée philosophique au texte de Pierre Chesnot mis en scène par Luq Hamett serait sans doute forcer le trait à la bienséance mais néanmoins prendre le risque de décoder l’insondable humour de Bernard Menez vaut sans doute bien celle de s’autoriser, spirituellement, ce « de profundis » vénal à forte tendance estivale.

Theothea le 11/07/16

   

           

 photo ©   Theothea.com

DIVORCE AU SCALPEL

de Frédérique Fall & Alain Etévé

mise en scène  Jean-Philippe Azéma 

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Théâtre Le Grand Point Virgule

Tel  01 42 78 67 03 

   

photo ©   Alain Étévé

                                           

Séparation « au scalpel » mais désormais « à la carte » depuis que le Théâtre de Jean-Marc Dumontet offre à son public parisien le loisir de prolongations estivales jusqu’en septembre avec une brochette de comédiens en alternance autour de cinq rôles bien campés style « parodie des mœurs ».

Un couple en rupture consommée contraint de vivre en cohabitation faute d’opportunité immobilière, voilà bien une formidable idée d’embarras et gênes en tout genre déclinés façon « modernité branchée »!

Ainsi, Aurélien (Pierre Khorsand) & Oriane (Laurence Oltuski ou Marie Le Cam), chaperonnés d’une belle-mère (Hélène Derégnier), d’une ex (Karine Lyachenko ou Emmanuelle Galabru) et d’un psy (Loïc Blanco ou Sébastien Nivault) vont-ils s’exercer, à l’instar de leurs poissons rouges en bocal, à tourner en rond à la recherche d’une quadrature domestique quasiment impossible à résoudre.

Davantage que les situations elles-mêmes scabreuses à souhait, ce sont les comportements, les dominantes caractérielles, les états d’âme indicibles qui vont être pris à partie dans une sorte de mælstrom où chacun des protagonistes révèlera la dimension la moins glorieuse de sa personnalité.

Les répliques cinglantes (Frédérique Fall & Alain Etévé), fusant au gré des frustrations subjectives successives, impliqueront une scénographie (Jean-Philippe Azéma) de plus en plus rapide invitant à démultiplier les points de vue, forcément contradictoires.

Assistant début juillet à une représentation sous distribution « originelle » à l’exception de l’ex « ravageuse », force était d’apprécier le « rentre-dedans » systématique et spécifique à chacun, contraignant en permanence les quatre autres à se remettre en question… comme aspirés dans une thérapie accélérée.

En effet, au-delà du couple responsable de ses propres vicissitudes, tout se passe comme si l’intérêt immédiat d’autrui impliquait l’autodestruction du profit de ses partenaires qui, comprenant le piège infernal, n’avaient d’autres objectifs que l’implosion générale !

Au Grand Point Virgule, en cet été 2016, la ligne de démarcation conjugale devra nécessairement trouver des « arrangements » avec les forces occultes internes et externes poussant l’orgueil universel à la faute rédhibitoire.

Ce pourrait être dramatique, c’est juste hilarant !

Theothea le 11/07/16

     

       

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