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HÔTEL
PARADISO
de
Familie Flöz
mise
en scène Michael Vogel
avec
Anna Kistel ou Marina
Rodriguez Llorente, Sebastian Kautz, Daniel Matheus, Nicolas
Witte |
****
Théâtre
Bobino
|
Comment imaginer que les comédiens de la photo ci-dessous, prise
lors des saluts, correspondent à ceux-là mêmes sur
laffiche du spectacle dautant plus quapparemment au nombre
de quatre, ils apparaissent de fait une quinzaine durant la représentation,
dûment masqués selon les personnages interprétés
?
Car dans lhôtel Paradiso, niché quelque part au cur
des Alpes suisses, le turn over est vraiment impressionnant et au moins aussi
intriguant que dans un roman dAgatha Christie.
Les caractères y sont dautant plus exacerbés que pas
un mot ne sera prononcé durant la totalité du show
sapparentant aisément aux tribulations du cinéma muet
lorsque Laurel & Hardy pouvaient aisément se confondre avec deux
inspecteurs de police style Dupont & Dupond sortis dun Hergé
anachronique.
Ce langage international du mime se plaît à ravir les spectateurs
fort amusés de considérer la mauvaise humeur chronique du personnel
en place qui ravive de fait lhistoire de la famille Flöz où
chacun des membres finit par ne plus souffrir ceux des
générations suivantes ou précédentes et ce
malgré le culte rituel dévolu aux fondateurs encadrés
et accrochés en plein milieu du hall daccueil.
Les clients de cet hôtel thermal soi-disant quatre étoiles
obsolètes ne feront pas long feu au contact de cette ambiance à
couper au couteau du cuisinier spécialiste des plats à
digérer radicalement.
Les séjours pouvant ainsi être écourtés selon
la rapidité rotative de la porte à tambour, il surgira cependant
de ce maelström un formidable souffle de poésie romanesque où
les masques en latex viennent sublimer les bons sentiments tellement caricaturaux
que toutes les émotions successives viennent sy résoudre
en lindicible nostalgie nous plongeant au sein dune empathie
universellement familière.
Theothea le 24/01/18
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LE MENTEUR
de Pierre
Corneille
mise
en scène Julia Vidit
avec
Joris
Avodo, Aurore Déon, Nathalie Kousnetzoff, Adil Laboudi,
Barthélémy Meridjen, Lisa Pajon, Karine Pédurand &
Jacques Pieiller |
****
Théâtre de La
Tempête
|
Avec la « Java de Broadway », le chanteur Michel Sardou
avait su dantan séduire un public qui ne lui était pas
acquis davance car il effectuait alors un pas dansant de
côté
serait-ce sur cette démarche intuitive que
Julia Vidit calque aujourdhui sa « Java
Vérité » qui, au travers dune boule à
facettes malicieuse, pourrait en faire éclore des parcelles
forcément bonnes à investir en un temps où tout discours
embellit leffet trompe-lil tellement plaisant à
lentendement de nos contemporains ?
Mais quid alors de cette Java supportant « Le Menteur »
de Pierre Corneille tel un trophée à faire étinceler
une armée de miroirs demblée disponibles à renvoyer
lauto-reflet des spectateurs pris en cobayes dans lattente des
huit comédiens coachés à la manière de ressorts
compressés devant subitement libérer toute leur énergie
contenue ?
Lauthenticité de cette Java tiendrait donc en une Compagnie
éponyme de très bon aloi tenue de mains de maîtresse
en scène, percutant ici les alexandrins pour les faire articuler et
porter en voix en une psalmodie thématique où le mensonge
généralisé ne serait que larrangement consensuel
de la réalité éclatée en mille points de vue
aussi légitimes les uns que les autres.
Tout dabord, en gentleman cambrioleur de la bien-pensance
retournée à son profit de provincial mal expérimenté
mais certain à deux cent pour cent de vouloir conquérir Paris
avec ses curs à saisir par vol à larrachée,
voici donc Dorante qui fait son entrée remarquée dans le Grand
Monde, celui où la mythomanie pourrait régner en despote
amusé pourvu quelle ne se fasse point prendre à son propre
jeu des versions remaniées du factuel consciencieusement
mémorisé par ses contradicteurs !
Pour ce rôle de jeune premier pouvant se déguiser par
opportunité en un Scapin, Barthélémy Meridjen domine
son sujet avec une maestria digne dune révélation
communicative sachant mettre en valeur lensemble de ses partenaires,
de par sa conviction à exceller dans lenthousiasme forcené
quels que soient la fortune et ses revers.
Laccompagnant en duplicata dun Sancho Panza de circonstances
mais effaré par limagination de son champion hors catégorie,
voilà Cliton interprétée de manière ambivalente
par Lisa Pajon redoublant sans cesse le désir de réussite alors
même quil ou elle en visionne en permanence la perspective de
limpasse.
Face à ce tandem de conquête, saffiche fièrement
un duo de résistance Clarice (Karine Pédurand) & Lucrèce
(Aurore Déon) où le rôle de cette dernière est
lui-même fusionné avec celui de sa suivante synthétisant
ainsi le mensonge au féminin à hauteur et à parité
du masculin.
De cette confrontation au sommet senchaînera un jeu de
faux-semblants où la variété des masques sempilera
au gré des stratégies et de la duplicité de chacun des
protagonistes appréciant au coup par coup lingéniosité
de la partie adverse.
Démultipliées par les miroirs renvoyant léchiquier
de lattraction mutuelle au sein de limaginaire collectif, les
phases de malignité se nouent successivement dans un imbroglio que
Géronte (Jacques Pieiller) pense pouvoir arbitrer de par son
autorité patriarcale mais cest davantage la parodie du Cid et
plus précisément celle de Don Diègue qui induira la
tonalité humoristique au cur dune résolution finale
en bonne intelligence.
Au demeurant, quid de la véracité des arguments
évoqués ainsi que de la sincérité des engagements
prononcés ?
A chaque spectateur le soin de sarranger avec léthique
des sentiments et la bonne ou mauvaise foi de ceux qui les auront
exprimés.
Theothea le 21/01/18
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UNE ADORATION
de Nancy
Huston
mise
en scène Laurent Hatat
avec
Océane
Mozas, Emma Gustafsson, Jeanne Lazar & Yann Lesvenan |
****
Théâtre de La
Tempête
|
La représentation de " Une Adoration " adaptée par Laurent
Hatat à partir du roman de Nancy Huston fut suivie, le mardi 23 janv,
d'un débat avec le metteur en scène et sa troupe.
Celui-ci introduisit la causerie en expliquant qu'il affectionnait le
travail d'adaptation car il permet de rester plus longtemps en contact avec
luvre choisie alors que le temps des répétitions
ne cesse de se raccourcir.
Ceci dit, il précisa qu'il ne savait pas si cette motivation
était en soi une bonne ou une mauvaise raison.
En tout cas, ce roman de Nancy Huston permet de convoquer les spectateurs
à une sorte de jury où les protagonistes s'adressent directement
à ceux-ci pour expliciter leurs points de vue respectifs au sujet
de la disparition de Cosmo, très célèbre clown
comédien fort clivant dans les sentiments et ressentiments qu'il suscitait
de son vivant et qu'il continue post mortem de faire perdurer.
Les passions se confrontent brutalement jusqu'à provoquer
l'intervention des espèces végétales et même celle
des objets inanimés se mettant à participer à ce
déballage généralisé jusqu'à faire parler
l'arme du crime supputée.
Océane Mozas interprétant le rôle de Elke, la mère
de Fiona & Franck, est la plus grande supportrice de son ex-partenaire
si charismatique à ses yeux qu'elle pense avoir intégré
une grande part de son âme.
Désormais elle constate qu'elle rencontre l'ensemble des qualités
qu'il possédait en de nombreuses personnes affichant chacune une partie
de ces caractéristiques valorisantes.
Tout se passe comme si un grand souffle d'Amour à la fois
poétique et cérébral envahissait peu à peu
l'entendement collectif que son fils, lui, ne cessera de neutraliser et
dannihiler en démontant toutes les arguties fallacieuses.
Toutes choses étant égales par ailleurs, Cosmo pourrait
être à Godot cet être tellement obsédant que chacun
pense (re)connaître faute d'être sûr de son existence.
L'adaptation de cette pièce pourrait fort bien être perçue
comme un premier maillon pour une attirance inéluctable à lire,
relire et approfondir l'écriture de Nancy Huston...
Theothea le 24/01/18
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NOS EDUCATIONS
SENTIMENTALES
d'après
Gustave Flaubert
de &
mise en scène Sophie Lecarpentier
avec
Stéphane
Brel, Anne Cressent ou Valérie Blanchon, Xavier Clion, Vanessa Koutseff,
Solveig Maupu, Julien Saada et la voix de Frédéric
Cherboeuf.
|
****
Théâtre 13 Jardin
|
De Frédéric Moreau à Antoine Doisnel, de Flaubert
à Truffaut, du XIXème siècle au XXIème, il y
a donc Sophie Lecarpentier qui nous raconte cette histoire entrecroisée
damitiés de jeunesse, parties initialement à la
conquête de la capitale en perspective de lamour idéal
mais qui, quinze années après, sapprochant désormais
du bilan de la quarantaine, sefforcent symboliquement dêtre
en phase avec le rendez-vous improbable sur la « Place des grands
Hommes ».
A la manière dun portrait générationnel où
ladulescence aurait pris le pas face aux risques inhérents à
tous les revers et autres désillusions rencontrés inexorablement
au long du périple, la metteuse en scène met donc ses propres
pas dans le sillage du romancier de « Léducation
sentimentale » dont elle privilégie les
pérégrinations suscitées dans la spécificité
relationnelle homme-femme tout en se recommandant du maître de La Nouvelle
Vague selon sa distanciation narrative en voix off.
Ainsi, armée de ses deux cautions artistiques de référence,
la fondatrice de la compagnie Eulalie élabore une scénographie
impressionniste où la suggestion fait corps avec les sentiments et
ressentiments que les six jeunes gens à parité
masculine-féminine vont se disputer sur le registre
délibérément nostalgique du : « Nous nous
sommes tant aimés ».
Autour de lantihéros Moreau-Doisnel dont le personnage
incarné par Jean-Pierre Léaud pourrait assurer limaginaire
sur toile de fond, façon revival, voici donc Frédéric
(Julien Saada), entouré de ses camarades de scène,
réinventant de manière fantasmatique « Baisers
volés », « Domicile conjugal » ou
« Lamour en fuite » au sein de sa quête
récurrente à séduire linaccessible Marie Arnoux
mais cest cependant « Jules et Jim » qui planera
avec le plus demprise poétique sur ce « Tourbillon de la
vie » entre Amour et Amitié partagée pour le meilleur
mais sans doute aussi pour le pire
Dailleurs « Quavons-nous eu de meilleur dans la
vie ? » telle pourrait être la question flash-back faisant
loi à cette course effrénée menée la tête
dans le guidon et toujours en proie à la hâte de satisfaire
la pulsion à venir forcément supérieure à la
précédente.
Et cest surtout en se demandant sous constat dune frustration
générale avérée : « Est-ce que vous trouvez
normal que la vie déçoive ? » que lun dentre
eux va fustiger, amer, que celle-ci, à peine donnée, est
déjà programmée pour tout vous reprendre ».
Et cela, ce nest vraiment pas gentil, n'est-ce pas ?
Theothea le 28/01/18
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MACBETH
de
William Shakespeare
mise
en scène Stéphane Braunschweig
avec
Christophe
Brault, David Clavel, Virginie Colemyn, Adama Diop, Boutaïna El Fekkak,
Roman Jean-Elie, Glenn Marausse, Thierry Paret, Chloé Réjon,
Jordan Rezgui, Alison Valence & Jean-Philippe Vidal |
****
Théâtre de L'Odéon
|
A laune du souvenir latent dun couple maudit faisant figure
tyrannique au regard de lopinion mondiale, le label
« Ceausescu » pourrait faire force de focus universel
tant il a marqué les esprits en fin de XXème siècle,
se soldant pour tout compte par lassassinat des conjoints le jour de
Noël 1989, à la suite dun procès aussi fantoche
quexpéditif.
En choisissant Adama Diop et Chloé Réjon pour incarner son
couple Macbeth, cest un peu comme si Stéphane Braunschweig avait
pris lexact contre-pied de cette image-écran que lhistoire
contemporaine aura pu brosser objectivement dans notre mémoire collective
en quête incessante de références signifiantes.
Le directeur de lOdéon a, en la circonstance, la volonté
de présenter des époux à la fois stables,
équilibrés et complémentaires en pleine conformité
avec la perception commune dune union conjugale réussie.
Nul besoin, à son point de vue, de recourir à la caricature
monstrueuse pour justifier le crime en lexpliquant, par avance, selon
des outrances comportementales.
Bien au contraire, son Macbeth et sa Lady saffirment comme un tandem
structuré et éclairé avec, certes, deffectives
ambitions politiques devant les mener au pouvoir royal suprême en
sappuyant sur une stratégie de conquête progressive à
la manière dun parcours disponible à toutes les
opportunités positives leur permettant darriver à leur
fin.
Aussi, quand les trois sorcières se mêlent de captiver Macbeth
avec des prédictions concernant sa prochaine carrière monarchique
et, ainsi, de lenvoûter en brossant son point faible dans le
sens du poil, il est assez compréhensible que celui-ci soit, non
seulement, intéressé par cette perspective mais quen
outre, soutenu totalement par sa chère compagne, il porte crédit
à ce présage en réunissant les moyens nécessaires
à sa réalisation.
Cest ainsi quinstrumentalisé par le destin, Macbeth
va senfoncer vers sa perte au moment même où il croit
atteindre le Graal en pleine légitimité divinatoire.
Car, en ignorance totale des forces de lesprit et du système
compensatoire qui les régente, le prétendant à la couronne
arme son poignard, de telle façon que la lame aiguisée soit
responsable à part entière dun acte dont, bien entendu,
elle ne sera que loutil.
A partir de cet instant crucial, seule la débandade mentale aura
désormais accès à lesprit du général
Macbeth, en proie à une multitude de tourments dont il ne pourra plus
se débarrasser.
Prenant le relais pour tenter de maquiller le régicide accompli,
son épouse, à son tour, aura les pires difficultés à
en effacer les traces sur sa propre intégrité.
De mal en pis, les séquences suivantes naboutiront
quà des impasses successives dans un aller-retour incessant
entre lapparence du pouvoir et ses coulisses ainsi
scénographiées sur deux cadres frontaux différenciés
quils soient concomitants ou non; ainsi, en fond de scène, la
salle dapparat où sorchestrerait la gouvernance formelle
et, au premier plan, la cuisine de linconscient où se joueraient
les manipulations tour à tour criminelles et culpabilisantes.
Ce serait donc, selon Stéphane Braunschweig, le retour du refoulé
qui aurait eu raison du ménage Macbeth a priori fusionnel selon un
amour conjugal traditionnel mais au final implosé par son propre
aveuglement et sa pusillanimité.
De là à dire que cette déviance circonstancielle
serait accessible à Monsieur et Madame Toutlemonde, il ny aurait
quun pas à franchir tant il serait aisé de se laisser
séduire par les sirènes de la flatterie et de se laisser embrigader
par des prophéties fallacieuses.
Cest sans doute les vertus de lesprit critique qui sont au
cur de la problématique exposée par Stéphane
Braunschweig proposant ainsi, sous sa direction du Théâtre de
LEurope, une démonstration interprétée par la
preuve du contraire.
Cela peut déstabiliser la vision classique que daucuns portent
à luvre de Shakespeare en nobtenant point leur dose
de monstruosité fantasque tant attendue
sous finalité
d'être confortés dans leurs a priori.
Theothea le 30/01/18
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