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Les    Chroniques   de

  

22ème  Saison     Chroniques   21.46   à   21.50    Page  429

 

     

          

             

ATLANTIS - Holiday on ice 2018 - Aren'Ice © Theothea.com

   

       

   

       

ATLANTIS - Holiday on ice 2018 - Aren'Ice © Theothea.com

     

     

       

     

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EN ATTENDANT BOJANGLES

d'après Olivier Bourdeaut

mise en scène  Victoire Berger-Perrin

avec  Anne Charrier, Didier Brice et Victor Boulenger

****

     

Théâtre de La Pépinière  

   

©    Evelyne Desaux

           

En attendant le film en cours de préparation, c’est la pièce de théâtre qui, sous la lancinante et nostalgique musique de Nina Simone intitulée « Mr. Bojangles », focalise l’attention des spectateurs parisiens se pressant, depuis janvier 2018, à La Pépinière pour y découvrir un formidable happening surréaliste ou bien se remémorer le plaisir initié par la lecture du roman publié début 2016.

Dans les deux cas, le bouche à oreille aura été tellement communicatif que rarement un auteur totalement inconnu auparavant n’avait réussi à déclencher, ex nihilo, un tel engouement magistral.

Olivier Bourdeaut, puisque c’est de lui dont il s’agit, pourrait fort bien se vanter d’être à lui seul un phénomène d’édition, de théâtre et peut-être prochainement de cinéma mais surtout, disons-le, un véritable phénomène « à part entière ».

En effet, les conditions dans lesquelles l’écrivain a accouché de cette histoire d’amour fou, à l’instar de son premier roman non édité « Le Syndrome du cyprin doré ou l’intérêt du crépuscule », constituent en soi une particularité atypique sans laquelle le romancier n’aurait probablement jamais éclos à la notoriété.

De son propre aveu, le jeune homme a, pendant ses 35 premières années, navigué à vue, allant d’échecs en fiasco général, tout en progressant dans la conviction intime de sa vocation littéraire.

Que ce soit sur le plan scolaire, professionnel ou même organisationnel, chaque étape de son vécu se soldait par un constat de capotage qui néanmoins échappait, plus ou moins, à la sphère relationnelle puisqu’il se trouvait toujours une bonne âme pour l’aider à surmonter les revers.

C’est, dans cette perspective, qu’eurent lieu, sur des durées plus ou moins longues, ses multiples tentatives d’écriture exacerbant son ambition d’écrivain.

Et puis soudain l’état de grâce se répandit sur l’antihéros pourtant parti, désappointé, se réfugier chez ses parents dans le sud de l’Espagne.

En sept semaines de travail bien planifié, émerge un second roman court, en totale opposition avec le premier non publié car trop long, sombre, cynique et violent alors que, cette fois-ci, l’écrivain se laissera guider par un imaginaire poétique, charmant et passionné sous l’inspiration dansante et jazzy de Nina Simone donnant naissance à ce fameux « En attendant Bojangles » qui, par ricochets magiques, inondera la planète de traductions et de publications plébiscitées à la manière d’une réaction en chaîne devenue quasiment incontrôlée.

La légende d’Olivier Bourdeaut avait ainsi quitté sa rampe de lancement incertaine pour atteindre les étoiles d’un conte des mille et un enchantements.

C’est ainsi qu’ensuite le fameux trio, le Fils (Victor Boulenger), la Mère (Anne Charrier) et le Père (Didier Brice) prenait place sur les planches de la Pépinière Théâtre pour revivre chaque soir la douce folie d’une famille décidée à faire la part belle à la vie rêvée en protégeant leurs fantaisie et utopie des assauts de la raison et de la lucidité.

Ainsi appliquant, de manière jusqu’au-boutiste, l’adage « Quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir », tous les efforts de ce triumvirat visent à maintenir le statu quo d’une pathologie rampante dont la mère est le porte-drapeau asocial mais dont personne ne cherchera à enrayer la dégénérescence.

Pas davantage qu’il ne serait prouvé que Madame Bovary ce serait « l’Autre » qu’elle-même, l’auteur a ici bonne grâce de se tenir à distance de cette troïka en folie mais il faut néanmoins reconnaître que la complicité narrative est totalement partagée entre lui, ses lecteurs et autres spectateurs…. au profit du contentement de tous.

C’est donc, au énième degré de l’ironie, qu’Olivier Bourdeaut peut ainsi commenter son propre succès dans la plaquette de présentation : - Si je suis toujours surpris et flatté d’apprendre que les gens ont ri et pleuré en lisant mes « âneries », j’ai été étourdi de les voir réellement rire et pleurer en regardant mes « bêtises » magistralement interprétées. -

Selon la mise en scène de Victoire Berger-Perrin, rappelons qu’ Anne Charrier y est nommée, pour les Molières 2018, Comédienne dans un spectacle de Théâtre privé.

Theothea le 09/04/18

                 

     

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ADIEU MONSIEUR HAFFMANN

   

de & mise en scène  Jean-Philippe Daguerre  

avec en alternance Grégori BAQUET ou Charles LELAURE, Alexandre BONSTEIN, Julie CAVANNA, Franck DESMEDT ou Jean-Philippe DAGUERRE, Charlotte MATZNEFF ou Salomé VILLIERS

****

     

Petit Théâtre Montparnasse  

   

©    Evelyne Desaux

                                                       

Une pièce palpitante dont la seconde partie détricote tranquillement toutes les balises de sécurité échafaudées au cours de la première. Un suspens drolatique qui permet de rire jaune, comme l’étoile, tant que la vie est synonyme d’espoir.

A l’instar du nouveau-né qui se fait attendre jusque dans sa conception, l’ensemble des signaux du vivant, au-delà de la survie, resteront au vert par la force d’une solidarité construite au sein d’un valeureux trio préférant l’avenir radieux à celui d’otages de la destinée.

Mais, attention, la toute puissance Nazie a, semble-t-il, les cartes en main avec, bluff ou pas, plusieurs coups d’avance sur la malignité de toute forme de résistance.

Reprenons le scénario de Jean-Philippe Daguerre à ses prémisses : Le bijoutier Haffmann (Alexandre Bonstein) pressentant la poursuite de son activité en pleine impasse propose à Pierre (Gregori Baquet / Charles Lelaure), son employé de confiance, de lui céder la direction de la boutique durant cette période faisant la chasse aux juifs… pourvu qu’il le cachât dans la cave. En contrepartie, Pierre et Isabelle son épouse (Julie Cavanna) vont demander un service très intime au bijoutier.

Comme dans un roman à clef sexualisée, le spectateur est emmené au cœur d’un défi qui, en temps de paix, aurait pu paraître scabreux alors que dans cette situation de promiscuité avec le risque permanent encouru, l’enjeu semble ici quasiment héroïque à la manière d’un gigantesque « pied de nez » à toutes les humiliations infligées par les forces aléatoires du destin ajoutées à celles d’une humanité en pleine perversion.

L’insistance investie à se remettre sans cesse en position de nouvelle tentative en vue de la victoire sur l’adversité n’aura d’égale que celle à se percevoir au sommet de la dignité d’êtres humains jouant avec les seules armes leur restant entre les mains.

Viendra alors le temps de l’apothéose lorsque le haut dignitaire nazi Otto Abetz (Franck Desmedt) ambassadeur d’Hitler sera invité en table d’hôte en compagnie de son épouse ( Charlotte Matzneff / Salomé Villiers) au souper des dupes ou qui feignent de l’être.

Imaginer ce repas des cinq convives que tout sépare, de par la problématique de la guerre mondiale, se présente à la manière de la fantasmagorie d’un Charlie Chaplin tenant sa « mappemonde ballon » tel le roi des dictateurs en plein délire d’abus de pouvoir.

Ici, dans ce rapport de forces en mondanité exacerbée, c’est à mots feutrés à double sens, humoristiques ou pas, qu’il va falloir ferrailler jusqu’à ce que l’adversaire soit terrassé ou qu’au contraire les lois d’une « retraite annoncée » soit le prélude à un retour du réalisme sur l’égarement géopolitique.

Filant la métaphore avec le conte pour adultes avertis, le script de Jean-Philippe Daguerre nous amène au bord du précipice, là où, néanmoins, il est encore temps de se poser les questions élémentaires de « bon sens ».

Formidable distribution dont deux rôles sont proposés en alternance avec le même brio, tant la direction d’acteurs ne souffre aucune improvisation au sein de cette superbe mécanique cinématographique spécifiquement dédiée aux planches… en l’occurrence celles du Petit Montparnasse qui pourrait fort bien s'enorgueillir de (nominations aux) Molières 2018 fort probables.

Theothea le 27/03/18

         

                  

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CHAGRIN POUR SOI

de  Sophie Forte & Virginie Lemoine   

mise en scène  Virginie Lemoine  

avec  Sophie Forte, Tchavdar Pentchev, William Mesguich en alternance avec Pierre-Jean Cherer

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Théâtre La Bruyère  

   

©  Karine Letellier

                                                        

Le tandem d’écriture théâtrale constitué par Sophie Forte & Virginie Lemoine a, de toute évidence, réjoui les auteures elles-mêmes, au point de les convaincre que l’amusement ressenti devrait être largement communicatif au public.

Il faut dire que, depuis la création de leur pièce en Avignon off 2017, le succès ne se dément point et entraîne même actuellement des prolongations au Théâtre La Bruyère.

Davantage qu’autobiographique, le sujet en est essentiellement universel et intemporel car leur trouvaille est d’avoir imaginé, de manière conceptuelle voire spirituelle, leur personnage principal tout en le faisant incarner par un comédien valorisant sa prise de fonction tant sur le plan charnel qu’émotionnel.

Il s’agit donc du « Chagrin » se présentant avec toutes les prérogatives que l’on est droit de lui imputer selon les circonstances que chacun peut rencontrer dans l’existence.

Grâce à ce parti pris délibéré, place à l’imaginaire, à l’utopie, à la fantaisie qu’un réalisme de façade peut prendre en charge le plus sérieusement du monde.

Ainsi donc Pauline (Sophie Forte) se retrouverait d’un instant à l’autre, sans crier gare, dépourvue de mari à domicile car celui-ci aurait subitement pris la poudre d’escampette en allant voir si l’herbe était plus verte ailleurs qu’au sein du foyer conjugal.

La surprise est totale pour la jeune femme totalement désemparée par cet accident existentiel et néanmoins sentimental, réellement imprévisible jusqu’à ce jour.

Le désarroi lui tombant sur les épaules telle une masse insoutenable, voilà que sonne à la porte un individu bon chic, bon genre et surtout extrêmement convaincant de le laisser entrer dans l’appartement pour rapidement s’y installer sous la mission d’accompagnement de cette âme en peine qu’est désormais Pauline.

C’est ainsi que le Chagrin (Tchavdar Pentchev) aura pris officiellement ses quartiers de résidence avec l’assentiment interloqué de celle qui ne comprend toujours pas ce qui lui arrive.

A partir de cet instant, le rapport de forces qui va s’établir entre la victime abandonnée et le représentant du chagrin sera inévitablement inséré dans un conflit d’intérêts à la fois privés et professionnels.

En effet, d’une part, le chagrin personnifié est forcément entraîné à défendre son job et, d’autre part, Pauline, elle, a légitimement envie de rester libre de ses affects pour diriger sa vie.

Les deux protagonistes apprendront à négocier leurs forces spécifiques pouvant s’affirmer antagonistes mais toutefois, la coexistence prendra forme peu à peu jusqu’à même devenir plaisante.

Ainsi s’organisera un drôle de voyage fantasmagorique où de place en place, les satisfactions reprendront tour à tour leur apanage au point que le chagrin devrait, le cas échéant, faire amende honorable et s’éclipser. Mais qui, en définitive, finira par céder le terrain de prédilection à son alter ego, l’âme abandonnée ou le chagrin ?

Une troisième entité constituera le Tiers, payant de sa personne (William Mesguich ou Pierre-Jean Cherer) en multipliant les rôles, les fonctions et l’interface entre soi et l’autre; sa mission sera en quelque sorte de représenter le monde tangible, garant d’une projection faisant lien avec la « vraie vie ».

Ainsi donc du « Chacun pour soi et le chagrin pour tous » il faudrait faire évoluer le modus vivendi en « Chagrin pour soi et tous pour Un(e) ». Ce qui, par la suite, pourrait fort bien se synthétiser en méthode pragmatique : « Aide-toi et le ciel t’aidera ».

Theothea le 31/03/18       

               

     

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UN MOIS A LA CAMPAGNE

de  Ivan Tourgueniev   

mise en scène  Alain Françon  

avec Nicolas Avinée, Jean-Claude Bolle-Reddat, Laurence Côte, Catherine Ferran, Philippe Fretun, Anouk Grinberg, India Hair, Micha Lescot, Guillaume Lévêque & en alternance Thomas Albessard, Quentin Delbosc-Broué ou Anton Froehly

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Théâtre  Dejazet 

   

© Theothea.com

                                                           

Mis en scène en 1909 par Constantin Stanislavski, co-fondateur du Théâtre d’Art à Moscou ainsi qu’initiateur de la direction d’acteurs portant son nom, « Un mois à la campagne » est devenu rapidement l’un des emblèmes du Théâtre moderne permettant à l’âme des protagonistes de s’exprimer dans sa vérité émotionnelle.

Selon une chronologie similaire à celle du Maître russe, Alain Françon a d’abord monté les pièces phares d’Anton Tchekhov mais voilà qu’aujourd’hui, l’ex-directeur de La Colline s’intéresse à Ivan Tourgueniev en créant cette comédie encore peu affichée en France.

En effet, Anouk Grinberg ayant exprimé son souhait d’interpréter le rôle de Natalia alors que son père Michel Vinaver terminait une nouvelle adaptation française de « Un mois à la campagne », c’est tout naturellement qu’Alain Françon s’est senti dépositaire de ce nouveau projet.

La création a eu lieu au Théâtre Montansier de Versailles au début de l’année en cours donnant lieu à une tournée hexagonale qui vient se parachever au Théâtre Déjazet de Paris durant près de deux mois.

La salle est d’emblée en osmose avec la scène car, dans cette parenthèse résidentielle d’un mois, la microsociété qui y est dépeinte pourrait être le reflet des états d’âme de chacun d’entre nous divaguant, se concentrant, s’oubliant, se remémorant…

A la manière d’une histoire d’amour entrant en choc frontal avec le conflit des générations et des conventions sociales, l’enjeu se déplace au sein d’un jeu de chaises musicales, tel un mistigri dont on fait mine de se débarrasser chaque fois qu’il se révèle trop complexe à assumer mais que l’on cherche à rattraper au détour d’une alcôve dès que la pression psychologique semble s’être relâchée.

Ainsi, durant cette enclave spatiale et temporaire, la fascinante Natalia Petrovna devient l’objet de toutes les convoitises, commentaires, ressentiments et autres aspirations passionnées alors qu’autour de cette « Bovary » slave vibrionnent proches et intimes l’observant se débattre, elle-même, avec une fougue à peine dissimulée à l’égard d’Alexeï (Nicolas Avinée), jeune précepteur récemment en charge pédagogique de son fils Kolia (alternance), et ce bien que Véra (India Hair), sa pupille soit en réelle position de rivale pendant que son ami Rakitine (Micha Lescot), lui, sert de leurre à Arkady (Guillaume Lévêque) son époux crédule.

L’art ingénieux de Tourgueniev l’incite à faire se côtoyer l’insignifiant à l’existentiel, le dramatique au comique, les sentiments superficiels aux grandes envolées et même l’amitié à l’amour avec toujours en toile de fond le miracle de la Nature se démultipliant tout en se répétant à l’infini au sein d’une variété de sensations subjectives… ressenties, de fait, de façon collective.

A l’instar de chez Tchekhov, le désœuvrement y apparaît comme le principal instigateur d’un passe-temps sous forme de chassé-croisé sentimental s’étant généralisé en système sociétal.

Cependant ce marivaudage en huis-clos, d’emblée annoncé limité dans sa durée, se présente davantage comme un « jeu de société » plutôt que comme une analyse critique d’une humanité partant à la dérive…

A terme, les protagonistes devront se résoudre à se séparer, à renoncer à l’entre-soi et à la promiscuité devenus insupportables pour tous, à retrouver chacun sa raison externe d’exister au quotidien jusqu’au point de se demander comment cet entrelacs passionnel et intimiste aurait-il pu durer aussi longtemps sans imploser avant le délai programmé ?

La direction d’acteurs d’Alain Françon s’avère, au moins, aussi subtile qu’à l’accoutumé; les points de suspension scénographique y sont ou non à remplir au gré du spectateur emporté par la rêverie éveillée de planer au « Déjazet » de Jean Bouquin… ayant laissé carte blanche artistique à Jean-Louis Martinelli pour deux saisons théâtrales.

Theothea le 19/03/18

               

         

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ELLE

de  Jean genet   

mise en scène  Alfredo Arias   

avec Alfredo Arias, Marcos Montes, Adriana Pegueroles & Alejandra Radano  

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Théâtre Athénée  

   

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