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Les    Chroniques   de

  

23ème  Saison     Chroniques   23.06   à   23.10    Page  434

 

     

          

             

IL ETAIT UNE FOIS BROADWAY  © Theothea.com

   

       

   

       

CHICAGO  -  Présentation Presse © Theothea.com

     

       

   

     

     

CHICAGO  -  Présentation Presse © Theothea.com

   

     

                

     

     

     

           

     

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IL ETAIT UNE FOIS BROADWAY

Direction musicale   Loic Olivier

Direction artistique  Pierre-Yves Duchesne

avec Helene Segara, Liane Foly, Benjamin Legrand

****

     

Palais des congrès

   

© Theothea.com

       

Trois représentations de ce fabuleux concert symphonique ont été proposées les 6 & 7 octobre derniers et une quatrième est programmée pour le 25 janvier 2019 toujours au Palais des Congrès de Paris.

Sur son immense scène, 100 choristes et 60 musiciens sous la direction de Loic Olivier revisitent la fine fleur des comédies musicales, façon Broadway, à l’instar d'extraits de « Beauty and the Beast », « Cabaret », « Cats », « Chicago », « Company », « Fiddler on the roof », « Funny girl », « Grease », « Hair », « Into the Woods », « Phantom of the Opera », « Les demoiselles de Rochefort », « Les Misérables », « New York New York », « Sunday in the Park with George », « Sunset Boulevard », « Sweeney Todd », « The Hunck Back of Notre Dame », « West side story », « Les parapluies de Cherbourg », « Peau d’Âne » & « Yentl ». 

La participation de solistes prestigieux tels que Helene Segara, Liane Foly, Benjamin Legrand (fils de Michel), Fleur Mino, Yoni Amar, Cyril Niccolai, Manon Taris, Anne-Marie Muire ou encore Emilien Marion signe le caractère exceptionnel de cet événement musical à nul autre pareil.

Nous avons assisté à la troisième représentation ayant eu lieu le dimanche après-midi et nous souhaitons confirmer l’enthousiasme du public face aux performances vocales et instrumentales d’une qualité extrême.

Sous la direction artistique haut de gamme de Pierre-Yves Duchesne, ce fut un véritable plaisir que d’être ainsi confronté durant plus de deux heures à tant de chefs d’œuvre mis ainsi en exergue symphonique et chorale.

Theothea le 15/10/18

       

                 

© Theothea.com

              

FASHION FREAK SHOW

« Fashion Freak Show » Jean Paul Gaultier réalise son rêve d’enfant aux Folies Bergère

     

de  Jean-Paul Gaultier 

mise en scène  Tonie Marshall  

chorégraphie Marion Motin  

Musique  Nile Rodgers

avec  Anna Cleveland, Fanny Coindet, Lazaro Cuervo Costa, Demi Londaine, Julie Demont, Mike Gautier, Patric Kuo, Grégoire Malandain, Maud'Amour, Nacer Marsad, Marie Meyer, Mounia Nassangar, Anouk Viale, Léa Vlamos & Jean-Charles Zambo

****

     

Théâtre Les Folies Bergère

   

© TS3 Boby

               

Au vu de l’affiche officielle, une batterie d’aiguilles semblent pénétrer la tête de Jean Paul Gaultier regardant droit dans les yeux le spectateur.

Là où d’autres pourraient y voir une pseudo méthode d’acupuncture destinée à soulager l’artiste de ses démons, celui-ci, bien au contraire, revendique « être accro » à ces stimuli de « fashion » ressentis dès l’enfance et dont, sous la bienveillance de sa grand-mère, son nounours a été le principal dépositaire dans une envie inextinguible de faire défiler la beauté, toutes les formes de beauté.

En effet, ce spectacle créé aux Folies Bergère relève directement d’un rêve d’enfant contracté lors de deux ou trois chocs émotionnels d’ordre cinématographique (« Falbalas » de Jacques Becker, « Lola Montès » de Max Ophüls, « French Cancan » de Jean Renoir) ou télévisuel (Revue des Folies Bergère & « Rose de Noël » opérette de Maurice Lehman).

Que ce soit via l’immense écran en fond de scène ou par celui qui la surplombe, que ce soit grâce à la quinzaine d’artistes faisant Music-Hall sur les planches des Folies Bergère, le petit Jean-Paul va donc grandir durant les deux heures de show en faisant école au travers d’un demi-siècle de culture pop et de mode tout en s’affichant à son compte avec son ami Francis dès 1976 et apparaître comme l’un de ceux les plus en résonance d’avec les tendances sociétales en évolution (Palace, Sida, Bdsm, LGBT +, Transgenre…)

Depuis son entrée dans la cour des grands, le couturier parisien aura su surfer sur les courants paradoxaux tout en côtoyant les personnalités sulfureuses avec le plaisir du démiurge en quête de concepts transversaux symboliques.

Le créateur impose alors ses propres signifiants stylistiques avec éventuellement valeur identitaire ajoutée tels que le corset à seins coniques, la marinière pour deux, la veste asymétrique ou la jupe déstructurée au masculin tout en se mettant au service exclusif de clients connotés « précurseurs décalés » dont le feed-back sera sans limite pour la renommée du visionnaire transgressif.

Serait donc venu maintenant le jour où, en quelque sorte, il faut savoir honorer et rendre au patrimoine collectif tout ce qu’il a su vous inspirer en synthétisant, sous la forme d’une œuvre globale, le spectacle d’une vie rêvée pour le profit de tous.

Alors s’entourant, par la magie du clip vidéo, de « guests » familiers comme Line Renaud, Micheline Presle, Rossy de Palma, Catherine Ringer, Amanda Lear, Cristina Cordula ou Catherine Deneuve ne pouvant, bien entendu, être présents à chaque représentation, Jean-Paul, co-auteur avec Raphaël Cioffi ainsi que co-metteur en scène avec Tonie Marshall, s’attelle à construire une narration composée de tableaux vivants liés à des séquences mémorielles significatives des époques successivement traversées depuis l’avènement de Joséphine Baker et sa célèbre ceinture de bananes.

Il en confie la chorégraphie à Marion Motin, la direction musicale à Nile Rodgers et la production à Thierry Suc.

Après trois années de travail créatif, voilà donc toute cette fine équipe prête à livrer un show à nul autre pareil… que viendra sublimer une pléiade de danseurs-chanteurs-comédiens-circassiens dûment sélectionnés selon leurs talents et leurs performances, tous au top de leur Art, quelquefois niché dans des spécialités à peine connues du grand public, à l’instar du « Voguing » installé depuis plus de quatre décennies aux Etats-Unis et faisant désormais une percée remarquable en France sous l’expertise présente de Léa Vlamos.

Citons par ailleurs, Anna Cleveland ayant, notamment par sa filiation, une vocation de mannequin leader, Patric Kuo jeune comédien australien interprétant avec pertinence Jean Paul Gaultier, Lazaro Cuervo Costa fascinant par son charisme spontané ainsi que Demi Mondaine chantant avec sa voix profondément soul quelques titres de la playlist du show.

Vu de la salle, ce voyage festif est perçu avec grand bonheur dans la distanciation qu’apporte l’humour implicite de chaque plan, aussi bien dans sa conception scénographique que dans son interprétation.

A la manière d’un défilé ininterrompu ou d’une revue s’auto-régénérant, et selon une suite de tubes décoiffant le vintage à l’instar de « Light my fire », « Smaltown » Bronski beat ou « Relax » Frankie Goes to Hollywood, les incarnations emblématiques s’enchaînent de Madonna à Lady Gaga en passant par Mylène Farmer, Amanda Lear ou Catherine Ringer… pour ne nommer ici que des « Reines » endossant selon la circonstance les costumes que Le Maître leur avait confectionnés jadis ou, a contrario, créés à dessein pour le Fashion Freak.

Alors y aurait-il meilleure perspective pour fantasmer en paillettes, plumes et strass que ce fabuleux Show exceptionnel de JPG « L’enfant terrible de la mode » qui en rêvait depuis ses premiers émois… afin de fêter, au final, les 150 ans des Folies Bergère dont le mythique anniversaire aura lieu effectivement en 2019 ?

Theothea le 22/10/18

   

                  

© TS3 Luke Austin

              

LA LEGENDE D'UNE VIE

« La Légende d’une vie » Nathalie Dessay & Macha Méril rivalisent au Théâtre Montparnasse

     

de Stefan Zweig

mise en scène  Christophe Lidon  

avec  Natalie Dessay, Macha Méril, Bernard Alane, Gaël Giraudeau & Valentine Galey  

****

     

Théâtre  Montparnasse

   

©    J. Stey

                                   

Comment grandir sous l’ombre tutélaire du géant paternel gérée sans faille par l’épouse pleinement acquise à la gloire de feu son époux, tout en étant persuadée que leur fils devrait nécessairement recueillir les profits et une légitime reconnaissance à être le digne héritier de son père ?

Entretenant ainsi le culte du grand poète disparu avec l’aide de Hermann Bürstein, son biographe attitré, Leonor Franck organise des évènements mémoriels à la dévotion artistique du Grand Homme dans la maison familiale jusqu’à se permettre une soirée thématique spéciale autour de l’œuvre littéraire de Friedrich, leur fils chéri destiné à reprendre le flambeau.

Cette réception festive constituera en soi la goutte d’eau déclenchant l’ire filiale, rejetant d’un seul tenant l’ensemble des efforts réunis pour son entrée solennelle dans le gotha culturel.

De plus, cette ruée dans les brancards trouvera sa justification concomitante dans le surgissement inopiné de Maria Folkenhof qui s’avéra être l’ancienne maîtresse de Franck père, détentrice de secrets et même d’une correspondance pouvant remettre en question la réputation du grand poète.

Maria et Friedrich vont d’emblée se sentir en affinités de révolte, elle ayant dû abdiquer autrefois devant l’épouse, lui rejetant présentement les faux-semblants organisés par sa mère, elle et lui portés par le sentiment d’être écrasés par une légende partiellement factice ou fallacieuse.

La mise en scène de Christophe Lidon qui, par ailleurs, affectionne particulièrement l’œuvre théâtrale de Stefan Zweig, retrouve d’emblée ses automatismes en laissant les enjeux contradictoires prendre forme et leur permettre de s’exposer pleinement au regard du public… pour finir par se dénouer au mieux de l’intelligence humaine.

Cette première création en France de « La Légende d’une vie » désormais tombée dans le domaine public est une ode au relativisme s’essayant à questionner et tester les différentes options de vie pour parvenir tranquillement, par la force des choses, à la paix des âmes.

Un casting de premier choix préside à cette réalisation en place actuellement au Théâtre Montparnasse, en ayant réuni trois comédiennes déjà bien célébrées, Nathalie Dessay ex-cantatrice de renommée internationale, Macha Méril Molière Comédienne 1988, Valentine Galey nominée révélation féminine aux Molières 2015 ainsi que deux comédiens tout aussi réputés Bernard Alane nominé Molière Comédien en 93 / 97 et Gaël Giraudeau qui ne peut méconnaître les avantages et inconvénients d’être né « fils de ».

Dans le magnifique décor de Catherine Bluwal, constitué de lignes asymétriques quasi labyrinthiques, cette équipe remarquable se positionne avec humilité dans chacun des rôles respectifs ainsi calibrés sur mesure.

Le happy end relève du soulagement général car, en effet, il aurait été vraiment regrettable que la bonne volonté, exprimée de part et d’autre bien que souvent maladroite, ne finisse point par trouver, en total respect des ambitions et fiertés identitaires, son chemin de lumière.

Theothea le 16/10/18

             

     

© Theothea.com

              

LE BANQUET

« Le Banquet » Mathilda May régale Le Rond-Point

     

de &   mise en scène   Mathida May  

avec : Sébastien Almar, Roxane Bret, Bernie Collins, Jérémie Covillault, Lee Delong, Stéphanie Djoudi-Guiraudon, Arnaud Maillard, Françoise Miquelis, Ariane Mourier, Tristan Robin

****

     

Théâtre du Rond Point

   

© Theothea.com

     

Cinq années après son « Open Space », Mathilda May revient sur les planches avec son « Banquet », en tant qu’auteure et metteuse en scène à la tête d’une troupe de dix comédiens, chanteurs, danseurs et mimes focalisant de nouveau sur le « vivre ensemble » dans une durée et un lieu donnés pour en observer la variété des comportements issus d’une situation intriquant individualisme et collectif.

Précédemment, dans le bureau sans cloison où le relationnel obéissait à la fois à des règles de savoir-vivre en même temps qu’à des codes propres à l’entreprise, chacun tentait d’exister à part entière tout en devant composer avec des servitudes plus ou moins explicites… sous la menace tacite du chômage sans cesse en arrière-plan.

A contrario, en 2018, les apparences semblent a priori plus légères, car le contexte festif du mariage n’engage que, pour l’espace d’une journée et d’une soirée sous un chapiteau, la présence de deux familles sans doute partiellement recomposées avec le cortège d’amis plus ou moins proches des deux époux.

Toutes les modalités des réjouissances vont être, comme il se doit, distillées au fur et à mesure du banquet, discours, jeux, vidéos, danses etc… mais vont prendre nécessairement, avec l’aide notamment de l’alcool, des tournures inattendues et entraîner des réussites décalées et surtout des échecs à taille humaine déréglée.

En effet, la maladresse aidant, la réalisation souvent approximative de ces animations pleines de bonne volonté pourraient éventuellement tourner au cauchemar si une certaine tension psychologique devait commencer à poindre au sein des nouveaux mariés et de leurs entourages.

Bref, Mathilda May, forte du succès critique d’« Open Space » réédite en un format similaire les enjeux en cours dès son premier opus.

Toute l’expressivité de ses interprètes ne passe que par la chorégraphie, la musique, les déplacements, les gestes.

Ce comportementalisme est délibérément dénué de toute phrase verbale et se traduit au mieux par une suite de borborygmes suscitant la rumeur générale qui enveloppe la perception du spectateur décodant, à l’instar d’un film muet, l’ensemble du tableau vivant dans un registre forcément comique, voire hilarant… au gré, bien entendu, des sensibilités réceptrices.

On pourrait aisément dire que Mathilda May se pose en digne héritière du travail créatif de Jacques Tati… avec, de toute évidence, sa propre petite musique et surtout une connaissance très approfondie des arts de la scène, notamment celui de la danse.

Si on ajoute à ces qualités acquises, celle de manier sans vergogne la dérision et son pendant, l’auto-dérisison, on comprendra que la comédienne emblématique, étiquetée d’origine « super-sexy », ait désormais envie de creuser ce sillon de la réalisation qui, non seulement lui réussit mais surtout lui permet de goûter à une pleine liberté de création… quasi universelle puisque l’absence de texte rationnel laisse ici place à une intuition généralisée d’emblée compréhensible par tous.

Alors, vive Mathilda & ses agapes fort opportunes !…

Theothea le 18/10/18

   

                 

© Theothea.com

              

MISERY

« Misery » L’écrivain dans les mailles perverses de sa Lectrice au Théâtre Hébertot

   

de  William Goldman 

mise en scène   Daniel Benoin  

avec  Myriam Boyer & Francis Lombrail 

****

     

Théâtre  Hébertot

   

© Nathalie Sternalsky

             

A l’approche d’Halloween, « Misery » de Stephan King pourrait s’offrir au public tel un spectacle dédié implosant les codes du vivre en bonne intelligence.

Au-delà de cette opportunité, la scénographie de Jean-Pierre Laporte attire l’anxiété du spectateur vers le hors-champ par un jeu de rétroprojection laissant transparaître quelque signifiant vidéo fantomatique dont on percevrait la violence induite mêlée à une expression sonore traumatisante.

Cultivant ainsi le paradoxe jusque dans ses retranchements métaphoriques, la mise en scène de Daniel Benoin focaliserait le suspense sur le rapport de forces instauré entre les deux personnages, Paul l’écrivain de best-sellers et Annie sa lectrice fan devenue sans crier gare son infirmière patentée.

De fait, un accident de voiture nocturne en pleine nature blessant gravement Paul a contraint Annie à le recueillir dans sa ferme et à prodiguer les premiers soins.

Mais voilà, comprenant l’identité de son protégé, celle-ci va rapidement l’isoler de tout contact personnel possible et de tout secours médical.

En effet, il se trouve que l’écrivain est parvenu à un stade de sa vie professionnelle où il souhaite en finir avec son héros récurrent de façon à pouvoir passer à une autre étape de sa créativité littéraire et qu’a contrario Annie, elle, sa lectrice emblématique, veut faire perdurer les vertus de sa propre bulle imaginaire dans les schémas qui la font rêver et fantasmer.

La tension psychologique ne va cesser de croître entre les deux protagonistes au point que d’abord la ruse, puis la violence physique vont se relayer de part et d’autre, de façon à imposer à l’autre sa raison prépondérante.

Les coups répondant au stratagème, force sera de s’interroger au-delà de la relation psychopathe présente sur les fonctions respectives de l’écrivain et de son lecteur, ainsi que sur leurs responsabilités réciproques.

Myriam Boyer assume avec classe les dérives hallucinatoires de son rôle, pendant que Francis Lombrail, lui, apprend à souffrir avec résignation apparente pour tenter une sortie saine et sauve par le haut de son charisme.

Du roman à la pièce de théâtre, en passant par le film, des générations de spectateurs ont ainsi été confrontées à l’angoisse inhérente à l’œuvre de Stephan King.

A chaque support correspond un potentiel de fascination. En ce qui concerne l’adaptation théâtrale française de Viktor Lazlo, son point fort se situe dans l’intensité relationnelle suscitée en temps réel par les deux comédiens sous la direction de Daniel Benoin.

Point de véritable terreur ici mais davantage une impression d’être submergé par une folie sans limite… comme si l’on pouvait craindre que l’esprit subversif d’Halloween revienne en boomerang sur le modus vivendi du quotidien.

Theothea le 26/10/18

             

   

© Theothea.com

              

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