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Les    Chroniques   de

  

26ème  Saison     Chroniques   26.45   à   26.50    Page  471

     

     

       

                   

                 

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L'AVARE

"L'Avare" de Lilo Baur en métaphore bancaire ironique à La Comédie-Française

         

de Molière

mise en scène  Lilo Baur

avec Alain Lenglet, Françoise Gillard, Jérôme Pouly, Laurent Stocker, Serge Bagdassarian, Nicolas Lormeau, Anna Cervinka, Jean Chevalier, Élise Lhomeau, Clément Bresson, Adrien Simion et le comédien de l’académie de la Comédie-Française Jérémy Berthoud

****

     

Comédie Française; salle Richelieu

      

© Brigitte Enguérand, coll. Comédie-Française

             

Dès sa première relecture de L'Avare sous l'incitation d'Éric Ruf, Lilo Baur perçut l'angle scénographique qui la dirigerait, il s'agirait en l'occurrence d'une pelouse verte en pente douce entourée de montagnes à l’arrière-plan avec, pour l'agrémenter, des joueurs de golf en compagnie de leurs voiturettes électriques, synthétisant ainsi les marqueurs ostentatoires de la grande bourgeoisie dont son pays natal, La Suisse, est adepte.

Mais au-delà, bien entendu, ce sont les banquiers dont elle en stigmatise l'entrisme ainsi que l'indifférence totale à l'égard de ce qui est hors du club.

C'est donc dans ce schéma clanique que la metteuse en scène pourrait susciter d'éventuels récalcitrants à une vision un tantinet critique du territoire Helvète quand bien même qu'il faille comprendre cette métaphore à l'échelle de la planète.

En tout cas, elle a décidé de nous faire rire avec Molière mais également avec un malicieux décalage ambiancé situant l'enjeu juste après la seconde guerre mondiale à une époque où il semblerait que l'outrance et le ridicule pouvaient ne pas tuer.

En choisissant Laurent Stocker pour le rôle d'Harpagon, elle savait que le comédien monté sur ressorts saurait donner à cette comédie toutes les couleurs d'une truculence qui ravit et d'un burlesque qui subjugue.

A la manière de Louis de Funès, dans ce même emploi, moulinant ses bras pour méduser l'interlocuteur, le comédien du Français, lui, utilise prioritairement ses jambes pour sautiller, bondir et rugir d'effarement hystérique.

Force est de constater, néanmoins, que cet avare ainsi personnifié ne cherche pas à déclencher l'antipathie du spectateur tant on ressent à quel point il est victime de ses propres pulsions et de ses démons récurrents.

Il s'agit à ce stade paroxysmique d'une véritable pathologie que l'on peut considérer comme une étrangeté phénoménale voire même éprouver de la compassion pourvu que soi-même l'on ne soit pas l'objet de ses foudres et de ses injustices.

Ce qui, de toutes évidences, ne sera pas le cas de ses enfants, de leurs prétendants et de sa domesticité qui, néanmoins tous, avec un peu de ruse, finiront pas avoir gain de cause, au moins en ce qui concerne leurs amours en échange des retrouvailles du thésauriseur avec sa cassette un temps subtilisée et que Lilo Baur évaluera, en clin d'œil actualisé, à la somme de 350.000 euros à défaut de Francs suisses.

Si le maniérisme des personnages qui évoluent autour d'Harpagon n'hésite pas à se teindre de surréalisme tout en les différenciant pleinement les uns des autres, c'est bel et bien la performance de Laurent Stocker qui, en affichant un ton et un style délibérément saugrenus, mène le bal au diapason de l'esprit et l'humour de Molière servis de facto jusque dans des retranchements les plus inattendus.

C’est ainsi que la discrète Elise (Elise Lhomeau), l’ingénue Mariane (Anna Cervinka), l’entremetteuse Frosine (Françoise Gillard) s’acoquinent pour le meilleur, à défaut du pire redouté, avec le tacticien Valère (Clément Bresson), le lunaire Cléante (Jean Chevalier), le rusé La Flèche (Jérôme Pouly) ainsi que le subtil Maître Jacques (Serge Bagdassarian) pour amener Harpagon à devoir limiter ses ambitions à son unique obsession existentielle « sa chère cassette » !

Le public prend beaucoup de plaisir à apprécier le jeu des comédiens d'autant plus qu'il ne peut s'empêcher de s'esclaffer comme s'il était à guignol.

Eh oui, cela fait vraiment du bien à tout le monde de rire de bon cœur à La Salle Richelieu !

Theothea le 17/04/22

   

         

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LE MONTESPAN

« Le Montespan » L'Irrémédiable ombrageux du Roi Soleil à La Huchette

      

de  Jean Teulé  

adaptation Salomé Villiers

mise en scène  Etienne Launay

avec  Salomé Villiers, Michaël Hirsch & Simon Larvaron 

****

     

Théâtre de La Huchette

      

© Fabienne Rappeneau

   

En étant nominée aux Molières 2022 en révélation comédienne, Salomé Villiers attire l’attention artistique au moins de triple manières.

Tout d’abord en étant appréciée à l’aune de trois consœurs interprètes à l’affiche de pièces également fort remarquées durant la saison en cours, ensuite en suscitant une notoriété que même son rôle en alternance dans « Adieu Monsieur Haffman » n’avait pas été suffisant à déclencher précédemment, enfin en distinguant implicitement son talent d’adaptatrice qu’elle aura su mettre au service d’un best seller d’écrivain à la mode bien que celui-ci soit plutôt en marge du sérail littéraire.

En effet « Le Montespan » de Jean Teulé est en soi une œuvre romanesque à part entière tellement originale qu’il fallait une intuition de magicienne pour déceler le profit scénographique que ces 26 personnages sur 21 lieux et 44 années de 1663 à 1707 allaient pouvoir conjuguer dans un imaginaire poétique au travers de trois comédiens sur la scène miniature du Théâtre de La Huchette.

C’est tout d’abord Etienne Launay qui, d’emblée, à la première lecture du script, comprit le parti que sa mise en scène pourrait valoriser dans la distanciation des personnages guidés selon une narration en temps réel régissant leurs confrontations entrecroisées.

Tel un théâtre de marionnettes ayant installé ses tréteaux face au public, les protagonistes seraient tout à la fois acteurs et conteurs des mésaventures auto-provoquées ne cessant de survenir à l’antihéros que Jean Teulé aura si bien su dénicher dans les coulisses de la Grande Histoire.

En effet, si tout un chacun a entendu parler des frasques de La Montespan au sein de la Cour de Louis XIV, peu savaient que Françoise de Rochechouart de Mortemart avait auparavant contracté un mariage d’Amour, si rare à l’époque, sur un véritable coup de foudre dont l’heureux prétendant, Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, Marquis de Montespan, ne s’en remettrait pourtant jamais.

Si donc les tourtereaux vécurent une première période nuptiale passionnée tout en étant désargentée, vint le temps où le marquis crut bon de s’engager dans le régiment royal armé, à la fois pour se faire bien voir du monarque mais également afin de renflouer le budget conjugal.

Mais voilà qu’au retour de ses finalement piètres exploits militaires, il découvre que son épouse est devenue, en moins de temps qu’il n’aurait fallu pour le dire « Athénaïs » la favorite du Roi.

D’abord très flatté de cette distinction maritale quasiment honorifique, il déchanta assez rapidement en s’apercevant que, non seulement, il serait exclu de toute reconnaissance du souverain mais surtout que son épouse désormais se détournerait de lui.

A partir de cette prise de conscience psychodramatique, il n’aura de cesse de se manifester publiquement ainsi qu’auprès de la Cour en cherchant à créer le scandale tout en ne récoltant, en retour, que la risée générale sans cesse croissante.

C’est donc en cocu exaspéré et néanmoins amoureux transi qu’il traversa une bonne partie du règne de Louis XIV jusqu’à ce que tardivement, alors que son épouse fut à son tour bannie, il finit par renoncer, diminué par sa propre vieillerie, à la revoir de crainte de la décevoir.

C’est donc bien d’une fabuleuse histoire d’amour à laquelle sont conviés les lecteurs de Jean Teulé et, aujourd’hui, les spectateurs de Salomé Villiers qui, de facto, trouve un statut à hauteur de « révélation » alors que, de surcroît, elle y joue des rôles multiples à l’instar de son autre partenaire, le jovial Michaël Hirsch.

Délibérément seul dans cette histoire exemplaire, Simon Larvaron endossant en exclusivité celui de « Le Montespan » effectue, superbe, son chemin de croix jusqu’à la lie du sublime autant que du ridicule.

Les spectateurs rient beaucoup, étant sensibles au comique de situation, aux bons mots, à la subtilité d’interprétation de cette farce si romantique et tellement burlesque autour de « Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, époux sépare´ quoique inséparable. »

Theothea le 09/04/22

           

         

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OÙ JE VAIS LA NUIT

« Où je vais la nuit » De la Pop au Lyrique Orphée & Eurydice aux Bouffes du Nord

      

de  Christoph Willibald Gluck

mise en scène   Jeanne Desoubeaux

avec Jérémie Arcache, Benjamin d’Anfray, Cloé Lastère & Agathe Peyrat

****

     

Théâtre des Bouffes du Nord

      

© Theothea.com           

     

Quand nous pénétrons dans l'antre aux lambris ocres des Bouffes du Nord dans le quartier cosmopolite de la Chapelle, nous sommes happés par une musique de variété que quatre ''énergumènes'', vestes à paillettes, jouent à tue-tête. L'ambiance est celle d'une fête estivale de village. Plutôt surpris par ce spectacle insolite qui se présente comme un opéra sur le mythe grec d'Orphée, nous sommes un tantinet dubitatifs. Un rapport avec la salle s'établit, les interprètes parlent et s'adressent au public.

La célébration d'un mariage d'aujourd'hui justifie cette pétillante excitation. La scène est festive. Sur une estrade encadrée par un portique décoré de lampions, de ballons colorés et de guirlandes de fleurs, un orchestre de bal populaire entonne des tubes phares tels ''Retiens la nuit'' d'Aznavour ou ''les yeux revolver'' de Marc Lavoine.

Le quatuor est composé de deux chanteuses et de deux musiciens multi-instrumentistes, claviers-violoncelle-guitare. Les chansons sont entrecoupées par les traditionnels discours émis en hommage à l'union du couple, ici, féminin (Odette/Eugénie ) par l'une des chanteuses se présentant comme la soeur de la mariée. On est loin des airs tragiques de l' Opéra en trois actes de Christoph Gluck.

Cette dernière va subitement quitter la scène. Et c'est en revenant après un long moment d'obscurité qui a marqué l’arrêt brutal des réjouissances suivi par l’intervention de deux figurants revêtus de maillots rouges agrémentés d'un bandeau ''sécurité incendie'' emportant la mariée sur un brancard mortuaire que s’articule le lien avec l’histoire d’Orphée, poète et musicien, endeuillé le jour même de ses noces alors que sa jeune épouse Eurydice, mordue par un serpent, finit dans les limbes des Enfers. Le corps exposé d'Eugénie sur lequel est déposé le bouquet de la mariée se transpose subrepticement en celui d'Eurydice au cours de la cérémonie devenue funèbre.

La lumière s'est éteinte sur un vaudeville débridé aux rythmes pop. En la rallumant, c'est la mort qui plane. On retire à vue un à un les éléments de la cérémonie, lampions, fleurs, estrade. L'espace se fait nu, le vide causé par la perte soudaine est bien palpable. D’épaisses volutes de fumée et des voiles de tulle aériennes d'une blancheur fantomatique figurent le Royaume des morts. Un piano noir est tiré comme un lourd corbillard. Les amis sont partis. Orphée (ici figure féminine comme Odette) invoque les dieux dans son cruel émoi.

Un étonnant glissement s'est effectué d'une situation ancrée dans une banale réalité au mythe légendaire où le héros doit affronter la catabase pour délivrer son aimée. Concomitamment, le registre musical change pour donner place à la musique baroque du 18ème siècle.

La partition de Gluck composée en 1762 est largement resserrée et épurée. Les arrangements musicaux audacieux interprétés par une troupe de chanteurs lyriques et comédiens-chanteurs non lyriques sont signés Jérémie Arcache, Benjamin d’Anfray et Agathe Peyrat de la Compagnie limougeaude ''Maurice et les autres'' fondée en 2015.

L' Opéra de Gluck a déjà été incarné par deux cantatrices dans les rôles principaux. Ici, Orphée est interprétée par Cloé Lastère, comédienne. Ce n'est pas une chanteuse lyrique mais elle chante avec une belle voix chaude dans un micro à fil toute la douleur infligée par la séparation.

La soprano Agathe Peyrat chante Eurydice avec de ravissantes envolées lyriques. L'univers lyrique est réservé aux Enfers. L’équilibre se maintient entre ses voix si différentes dans leur texture qui font pleinement entendre les accents poignants de l’œuvre.

Cette pièce, mise en scène par Jeanne Desoubeaux, joue sur de multiples confrontations et le public est pris dans cette confusion entre réalité et imaginaire, entre le monde des vivants et celui des morts, entre amour et désamour, entre deux styles de musique, la pop et la classique, deux voix, la lyrique et la naturelle. Elle mêle tragique et comique car le burlesque n’est pas absent, à voir comment l’amour se métamorphose sous les traits de deux naïades nues chantant leur madrigal. Naviguant entre théâtre et concert, la pièce souffre de quelques maladresses et semble chercher par moments la marche à suivre, ce qui fait perdre un peu le fil.

A la fin, Eurydice meurt une seconde fois à cause d'un regard porté sur elle par Orphée, ce qui lui était interdit par les dieux, lesquels avaient permis d'aller la chercher aux enfers à la condition de ne pas porter les yeux sur elle. Pleurant à nouveau cette disparition dont elle se sent coupable Orphée/Cloé, déchirante, chante ''Où je vais la nuit'' de Philippe Katerine qui donne le titre à ce spectacle hétéroclite revisitant le mythe grec et l'opéra de Gluck avec une énergie enthousiaste et follement moderne.

        Cat’S / Theothea.com le 11/04/22  

         

     

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MON DINER AVEC WINSTON

« Mon Dîner avec Winston » Gilles Cohen en tête à tête Churchillien à L’Atelier

      

de  Hervé Le Tellier

mise en scène  Gilles Cohen

avec  Gilles Cohen 

****

     

Théâtre  de L'Atelier

      

© Olivier Roset

           

En ce printemps 2022, le théâtre de l'Atelier présente ''Mon dîner avec Winston'' un Seul en Scène insolite qui avait été programmé au Théâtre du Rond-Point au mois de septembre 2020 au sortir provisoire d'une période de confinement.

Dans un décor austère à l'esthétique sobre et élégante (Jean Haas), tout le mobilier jusqu'au frigidaire est d'un noir jais, l'homme qui surgit s'affaire aussitôt, visiblement excité à l'idée de dresser la table pour un visiteur d'exception. Nouant un tablier sur son costume cravate, il pose avec beaucoup de soin une nappe sur le coin gauche de la table, deux assiettes, deux verres - des verres à Bourgogne - tout en alléchant le public en évoquant un jambon qui rôtit dans le four, accompagné d'un gratin de pommes de terre, une bouteille de champagne repose au frais dans son sceau en inox et nous précise-t-il 5 autres bouteilles de marque seront prêtes à satisfaire son hôte. Apparemment un buveur invétéré et un fin gourmet !

Un épais plaid recouvre un fauteuil prêt à recevoir l'invité. La jubilation de Charles est à son comble à l'idée de partager ce dîner avec ce convive qui se fait attendre et notre homme ne cesse de soliloquer sur ces préparatifs qui doivent être dignes pour ce retardataire qui, en définitive, n'arrivera pas ! Pour cause, il est mort depuis plus de 50 ans !

On comprend, photos à l'appui sur les murs et écran élevé sur des tréteaux montrant en continu le portrait de Churchill faisant le fameux V Victory ! Victory ! Victory ! que l'illustre Anglais devient une projection imaginaire qui polarise tous les sentiments de Charles ressentis dans sa solitude extrême et dans le but de sortir d'une situation émotionnelle intolérable.

Car Charles est surtout un homme seul, sa femme est partie et il a sombré dans l'alcool. « Après le départ de Solange, je me suis mis à boire. Le Martini, la vodka, les deux ensemble. Ça s'appelle du ''Vodkatini''. Je faisais moitié-moitié. »

Aussi, Winston Churchill, à la bonhomie truculente aimant la bonne chère et fumant le cigare, connu pour la puissance de son verbe et ses saillies inoubliables, est-il le parfait modèle pour opérer un transfert d'identification jusqu'à endosser une combinaison d'aviateur semblable à celle de son héros.

La boisson aidant, Charles libère les mots comme d’autres ont libéré les peuples. Il se lance dans une conversation imaginaire avec cet homme qu’il admire autant pour ce qu’il a été que pour ce qu’il a accompli. Il le prend à témoin.

Dans un état d'ébriété avancé au coeur de la nuit, il hurle les tonitruants discours du 4 juin 40 qu'il connaît par coeur aussi bien en français qu'en anglais debout sur un tabouret « Nous ne nous rendrons jamais, nous n’abandonnerons jamais...We shall defend our Island, whatever the cost may be, we shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills. We shall never surrender ! » au grand dam de son voisin polonais du dessous ou aux interlocuteurs impromptus qui viennent le déranger au bout du fil, puisque, le soir, Charles télé-travaille pour le service client d’une entreprise de dépannage automobile.

Il s'oublie dans la peau de son mentor. La fiction prend le pas sur la réalité. Son travail prend des allures surréalistes lorsqu'il tente d'aider un conducteur en panne perdu en Bavière près de Berchtesgaden. Ne parvenant toujours pas à redémarrer, et rappelant encore une énième fois, il finit par prendre le client se trouvant sur le lieu de villégiature d' Hitler pour un ancien nazi. Quand ce dernier lui dira qu'il se prénomme Abraham et non pas Adolfo, l'esprit embrumé et cédant à la panique, il lui conseillera de quitter au plus vite l'Allemagne « Abraham j'ai peur pour vous ! »

Pendant une heure, ''Mon dîner avec Winston'' passera par l’entremêlement de la petite et de la grande histoire où s’invitent Daladier, Chamberlain, Hitler pour évoquer l' Europe d'hier et d’aujourd’hui, secouée de crises, démocratiques, sociales, climatiques.

La performance de Gilles Cohen qui est aussi le metteur en scène du spectacle est à la hauteur du potentiel théâtral du grand personnage auquel il s'identifie et qu'il nous restitue avec humanité dans toute sa complexité. Fêlé, mélancolique et drôle, il faut le voir imiter Zorro, danser le tango et s’abîmer dans l’alcool qu’il ingurgite par litres.

Sans artifices, et dans une mise en scène mettant en valeur le quotidien, ''Mon dîner avec Winston'' alterne monologue et extraits de discours qui, sous l'effet de l'alcool, s'entrechoquent et s'entremêlent. Gilles Cohen a cette voix puissante qui rehausse l’éclat des mots s'égrénant au gré de sa dérive verbale.

L'homme paumé et dépressif qu'il incarne à merveille va puiser, à travers ces longues déclamations souvent teintées d'humour écrites par Hervé le Tellier (couronné par le prix Goncourt 2020 pour L’Anomalie) la matière à s'élever et, last but not least, à être le héros d'un soir devant un public conquis.

Cat’S / Theothea.com le 25/04/22

           

       

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UN PRESIDENT NE DEVRAIT JAMAIS DIRE CA

      

de  Gérard Davet & Fabrice Lhomme

mise en scène  Charles Templon

avec  Thibaut de Montalembert, Hélène Babu, Scali Delpeyrat & Lison Daniel

 

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Théâtre Bobino

      

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