Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

26ème  Saison     Chroniques   26.61   à   26.65    Page  474

     

     

       

                   

                 

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JEAN-BAPTISTE, MADELEINE, ARMANDE ET LES AUTRES

 « Jean-Baptiste, Madeleine, Armande… » Molière-Team pour Théâtre-Réalité à La Comédie-Française

      

de  Molière

mise en scène   Julie Deliquet      

avec   Florence Viala, Elsa Lepoivre, Serge Bagdassarian, Hervé Pierre,

Adeline d'Hermy, Sébastien Pouderoux, Pauline Clément,

Clément Bresson  et  Paula Achache, Marceau Adam Conan, Amalia Culiersi,

Viggo Ferreira-Redier, Louisa Jedwab, Raphaël Sebah

   

****

     

Comédie Française / Salle Richelieu

      

© Brigitte Enguérand, coll. Comédie-Française

           

Julie, Grand reporter téléportée pour la circonstance au cœur de la troupe de Jean-Baptiste Poquelin, emmène le spectateur de La Comédie-Française contemporaine en apnée dans cet emblématique vivier de création théâtrale que le XVIIème siècle a inventé conforme à sa propre image sociétale.

En effet, répondant à l’invitation d’Eric Ruf secrétaire du Français, Julie Deliquet l’actuelle directrice du TGP, y réalise sa troisième mise en scène après « Vania » au Vieux-Colombier ainsi que « Fanny et Alexandre » déjà sur le plateau de la salle Richelieu et donc, désormais, elle vient parachever l’hommage du 4ème centenaire de Molière en cette fin de saison 21-22 avec « Jean-Baptiste… & les autres »

Envisagée, en quelque sorte, comme une dynamique de groupe s’intégrant entre le collectif et l’intime, la réalisatrice entend privilégier l’écoute entre tous les comédiens là où l’improvisation travaillée au plateau se concevrait dans l’objectif d’une maturation finale.

Ainsi au jour de la Première, le public assiste à l’aboutissement de la version scénographique qui se sera imposée d’elle-même entre plusieurs répétées à partir du même texte.

Celui-ci aura été préalablement extrait et agencé par Julie Deliquet, Julie André et Agathe Peyrard à partir de trois œuvres créées par Molière dans leur simultanéité successive entre 1662-1663.

Devant un décor d’auberge en coupe frontale avec mezzanine enveloppant intégralement le volume de l’avant-scène tout en suggérant un arrière-plan de lieux domestiques mêlant, des coulisses jusqu’au plateau, vie privée en intimité et vie de troupe en créativité...

voici que surgissent comme les bons diables d’une boîte à musique Mlle Madeleine Béjart (Florence Viala), Mlle Du Parc (Elsa Lepoivre), Mlle Molière (Adeline d'Hermy), Mlle De Brie (Pauline Clément ), Du Croisy (Serge Bagdassarian), Brecourt (Hervé Pierre), La Grange (Sébastien Pouderoux) et Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (Clément Bresson) qui vont se donner la réplique à l’emporte-pièce, là où d’autres choisiraient de mandater leurs doubles pour se protéger d’intrusions adverses dans leur domaine de prédilection que serait Le Théâtre en train de se construire sous le regard médusé des spectateurs.

Mais pas n’importe quels spectacles de tréteaux mais bel et bien ceux dont l’auteur allait être prochainement nommé par Louis XIV « responsable des divertissements de la Cour ».

Le Roi a d’ailleurs fait annoncer dans « L’impromptu de Versailles » qu’il allait venir en personne pour apprécier le filage de ce spectacle où Jean-Baptiste Poquelin dresse une sorte d’autoportrait de la fonction du metteur en scène dirigeant les répétitions de sa troupe.

Ce point de vue focal jouxtant les mises en miroir et en abîme s’offre à Molière comme une heureuse opportunité de se stigmatiser lui-même en se moquant par ricochet de ses détracteurs.

Il s’était déjà essayé précédemment à cet exercice qu’il affectionne particulièrement tant il fait mouche sur les rieurs en rédigeant « La critique de l’école des femmes » répondant avec pertinence à « L’école des femmes » pour laquelle d’aucuns lui cherchaient mauvaises querelles et procès d’intention.

C’est donc ce binôme dialectique qui occupe la première partie de la création de Julie Deliquet qui, après l’entracte, peut laisser la maîtrise et le charisme de Molière se développer façon « impromptu » à l'égard de ses comédiens, en installant une mise en perspective contradictoire de chacun y compris de lui-même.

Ce happening a la vertu de susciter, dans un aller et retour incessant entre les artistes et leurs propres vécus, un débriefing récurrent et salutaire qui pourrait s’instaurer comme une méthode de travail enjambant allégrement les hommes et leurs époques, confortant par là-même la troupe actuelle de La Comédie-Française dans sa légitimité héréditaire.

C’est ainsi que Serge Bagdassarian peut déclarer: « Je n’ai aucune pression ni aucun trac à interpréter mon confrère Du Croisy par-dessus les 4 siècles qui nous séparent car nous ne formons implicitement qu’une seule et même personne avec des motivations similaires »

En élaborant donc ce théâtre « documentaire », Julie Deliquet acquiert l’immense vertu de renforcer les liens occultes qui unissent de part et d’autre de la scène tous ceux qui font exister l’âme du spectacle vivant de par leurs présences autant charnelles que spirituelles.

Theothea le 29/06/22

   

       

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LA DERNIERE BANDE

« La Dernière Bande » Performance Beckettienne de Denis Lavant

      

de  Samuel Beckett

mise en scène Jacques Osinski  

avec  Denis Lavant

   

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Théâtre  14

      

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Le théâtre 14 a fait peau neuve avec sa nouvelle direction. Les deux trentenaires Édouard Chapot et Mathieu Touzé, pleins d'enthousiasme, l'ont fraîchement rénové et y ont instillé un souffle revigorant grâce à une programmation alléchante et le désir de faire partager le théâtre à tous les publics autant par des talents émergents que des comédiens confirmés comme Charles Berling '' Dans la Solitude des champs de coton '' de Bernard-Marie Koltès et, en ce mois de juin 2022, Denis Lavant dans '' La Dernière bande '', pièce en un acte écrite en 1957 pour l'acteur nord-irlandais Patrick Magee et jouée au Royal Court Théâtre de Londres.

Samuel Beckett adapta son monodrame en français et celui-ci fut mis en scène par Roger Blin en 1960. Serge Merlin sous la direction d'Alain Françon et Jacques Weber sous celle de Peter Stein furent tous deux de fabuleux interprètes de Krapp au crépuscule de sa vie.

Après une entrée par le petit jardin situé à l'arrière du théâtre 14, sous une ardente clarté estivale, les spectateurs sont plongés dans une totale obscurité pendant de longues minutes, de quoi faire cogiter sur ce qui les attend.

Méditation, réflexion, légère inquiétude le noir nous imprégnant et influençant notre perception. Progressivement, une lumière blafarde émerge au-dessus d'un bureau encombré de boîtes en carton et d’un magnétophone à bande, éclairant un visage impassible aux traits figés, telle une statue de cire. Pas d'autre mobilier. L'homme est seul avec lui-même.

Denis Lavant, face public, nous offre l'arrêt sur image d'un vieil homme déjà hors du temps. Son immobilité devient envoûtante tant elle dure longtemps accompagnée d'un interminable silence, pas un mot n'est prononcé, instaurant ainsi la profonde solitude et le mutisme terrifiant dans lesquels se noie Krapp, écrivain raté qui va tenter, à l'occasion de son anniversaire, de raconter sur des bandes magnétiques son année passée.

Alors, le corps avachi va très lentement sortir de sa prostation. Comme engourdi par son état apathique, tel un pantin désarticulé, il se lève, contourne son bureau, fourbu par l'effort, ouvre un tiroir, en extrait une banane qu'il caressera avant un épluchage méticuleux pour la déguster avec une volupté certaine.

Un rituel méthodique commence. Il sort une bobine, la regarde, semble hésiter et la remet en place, contourne à nouveau son bureau, répète les mêmes gestes avec la même obsession, ouvre et referme un tiroir, ressort une banane choyée à nouveau, l'épluche et, après une pause, la range dans sa poche.

Il se rasseoit, enclenche le gros magnétophone, éjecte les cassettes encombrantes, arrête la bande, revient en arrière. Il va commenter, contester, grogner, soupirer et déclamer les mots enregistrés dans sa 39ème année, celle qu'il a sélectionnée et qu'il réécoute en boucle. Le tout entrecoupé d'interruptions où il ira boire une gorgée d'alcool dans les coulisses ou chercher, en traînant, un dictionnaire délabré afin d'y chercher un mot comme '' viduité '', état de veuvage marmonne-t-il en lisant sa définition.

'' La Dernière bande '', c’est une relation intime entre un homme et son magnétophone où les mots du passé s'entrechoquent avec ceux du présent. Un vrai duel s'installe entre lui et l'appareil plutôt ancien qui prend la place d'un journal confidentiel.

Ainsi, la voix d'antan de Krapp et celle du présent se juxtaposent et n'ont pas la même tonalité. Celle de ses 39 ans raconte avec une jouissance évidente son grand amour et le plaisir procuré par une promenade en barque « elle était couchée sur les flancs...l'eau clapotait ...je me suis penché sur elle...». Celle d'aujourd'hui éructe des bribes de monologues vindicatifs presque inaudibles « Viens d'écouter ce pauvre petit crétin...».

Le parti pris est centré sur le personnage avec son débit, ses digressions, ses intonations. Denis Lavant, tel un musicien à la partition impeccable, maîtrise parfaitement ce cheminement entre le passé qu'il tente de raviver en écoutant la voix de sa jeunesse et le présent d' un homme meurtri et accablé à la voix chevrotante qui, bien qu'acrimonieux, se moque de lui-même « ... difficile de croire que j'aie jamais été con à ce point-là ...». Le langage est réduit au strict nécessaire dans une forme d’insolence ricaneuse et d’implacable ironie.

C'est dans cet éternel retour à sa vitalité d'autrefois entre la force du souvenir heureux et la solitude actuelle, qu'il cherche à ranimer le feu presque éteint mais encore frémissant. « Sois de nouveau, sois de nouveau », « Be again, be again », répète-t-il. Le comédien maintient la flamme, il y a encore de l'espoir, avant l'extinction finale.

Dans une mise en scène sobre et épurée créée en 2019 puis en tournée en 2022, Jacques Osinski a suivi les didascalies de Samuel Beckett au pied de la lettre réussissant à les faire vivre sur le plateau. Denis Lavant interprète avec brio toutes les notations et les silences imposés par l'auteur. Tel un funambule en équilibre précaire, dans la pénombre de la scène, il est la luciole éclairant une œuvre sèche, aride, difficile à mettre en lumière.

Cat’S / Theothea.com le 01/07/22        

                   

     

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VERNON SUBUTEX 1

      

de  Virginie Despentes

mise en scène  Thomas Ostermeier  

avec  Thomas Bading, Holger Bülow, Stephanie Eidt, Henri Maximilian Jakobs, Joachim Meyerhoff, Bastian Reiber, Ruth Rosenfeld, Julia Schubert, Hêvîn Tekin, Mano Thiravong, Axel Wandtke, et Blade AliMBaye (en vidéo) et les musiciens Henri Maximilian Jakobs, Ruth Rosenfeld, Taylor Savvy, Thomas Witte

   

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Odéon Théâtre de L'Europe

      

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prochainement

       

                 

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QUE LA FÊTE RECOMMENCE

      

de & avec  Marc Jolivet

   

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Salle Gaveau

      

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SUPERSONIC À PARIS JAZZ FESTIVAL

Sextet « Supersonic » a embrasé Paris Jazz Festival

      

de  Thomas de Pourquery 

avec  Laurent Bardainne, Fabrice Martinez, Arnaud Roulin, Frederick Galiay, Edward Perraud & Christine Salem - Jacky Malbrouck       

   

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Parc Floral Vincennes

      

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Et oui le sait-on, Paris a aussi son Festival de Jazz estival !.. Le Parc floral de Vincennes a, en effet depuis de nombreuses années, développé une riche programmation de Jazz, en journée (accès libre) ainsi que plusieurs nocturnes.

C’est donc, selon un calendrier multiple et varié, qu’il est possible d’y effectuer l’été de passionnantes découvertes musicales dans un cadre bucolique, verdoyant et fleuri.

Sur un espace surélevé pérenne, tel un immense kiosque à musique, son attrayante structure métallique pleinement recouverte d’une vaste toiture arrondie accueille le public grâce à ses multiples rangées de chaises disposées façon amphithéâtre et bien protégées d’éventuelles intempéries.

En ouverture du cycle des nocturnes, ce jeudi 7 juillet se produisait le Sextet « Supersonic » entourant son fondateur Thomas de Pourquery.

Cette formation ouvrant délibérément le Jazz à la pop music et autres variantes électro-acoustiques s’est constituée depuis dix ans autour de six musiciens chevronnés pour moitié de cuivres, en l’occurrence deux saxophones et une trompette laissant l’autre part à se partager entre batterie, basse et piano… enveloppés des voix essentielles aux envolées sidérales du « Band ».

Thomas apparaît d’emblée comme un showman fort expérimenté et particulièrement charismatique entrant aisément en communication avec les spectateurs dans une sorte de transe instinctive faisant corps et âme avec le feeling de l’instant présent.

Trois albums (« Sun Ra », « Sons of love » & « Back to the moon ») ont marqué cette décennie pour laquelle Laurent Bardainne, Fabrice Martinez, Arnaud Roulin, Frederick Galiay, Edward Perraud & donc Thomas ont l’intention de fêter leur groupe début novembre en programmant la plupart des titres de leur discographie dans un concert anniversaire qui sera forcément mémorable au Trianon.

De toute évidence, le public présent à cette première session nocturne 2022 au bois de Vincennes apparaissait très coopératif et fort disposé à accompagner les musiciens dans leurs souhaits de partage spontané.

A telle enseigne qu’une déprogrammation de dernière minute du groupe américain qui aurait dû précéder la performance de Supersonic a été accueillie non seulement sans aucune réticence mais encore avec un encouragement manifeste à la prestation « Maloya » de la chanteuse Christine Salem instrumentiste du « Kayamb » et surnommée par ses aficionados « La Reine » qui, en la circonstance, avait donc sympathiquement accepté un remplacement au pied levé.

Celle-ci étant accompagnée par Jacky Malbrouck son percussionniste, leur duo réunionnais aura, de surcroît, bénéficié d’un super rappel fort enthousiaste.

Ce bon esprit tellement communicatif est souvent consubstantiel à la musique de Jazz mais il est indéniable qu’il est fort plaisant de le ressentir en live.

Quant à Thomas de Pourquery étant né le O7/07/77, c’est par conséquent sous le signe emblématique du chiffre « 7 », on s’en doute fort symbolique pour cet artiste, que son anniversaire perso, ce soir-là précisément, fut entonné d’un spontané happy birthday durant le show par une partie du public bien renseignée.

Il est à noter que, star incontestée de la performance, ce leader a notamment l’art de mettre en valeur ses partenaires de jeu, de les nommer et de les faire applaudir chaque fois que l’opportunité lui en est donnée… dans une atmosphère hyper sidérale.

En extra, un jeune percussionniste fort talentueux, invité en fin de concert, viendrait parachever la convivialité ambiante en prélude fervent aux saluts successifs.

Et puis à minuit cinq, le 8 juillet, la navette Festival ramènerait les spectateurs au Château de Vincennes… Cette soirée musicale & festive aura bel et bien été Royale pour tous !

Theothea le 09/07/22

         

                     

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