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AU SCALPEL
"Au Scalpel" Bruno Salomone & Davy Sardou Rivalités
fraternelles
de &
mise en scène
Thierry Harcourt
avec
Davy Sardou & Bruno Salomone
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****
Théâtre des
Variétés
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© Stephane Parphot
Deux comédiens à la fois populaires, sympathiques et performants
jouent, sur la scène des Variétés, aux frères
ennemis version Caïn & Abel à « couteaux tirés
» mais stylisés façon scalpel.
Il faut dire que l'un des deux est chirurgien face à l'autre
photographe.
Ils ont eu toute l'enfance pour se détester ou plus exactement
se jalouser réciproquement mais, moderato, de façon à
respecter la bienséance familiale.
Cependant aujourd'hui ou plus exactement ce soir, le plus jeune venant
chez son frangin à l'improviste, voici que pourrait être venu
le temps de régler les contentieux accumulés... si toutefois
le docteur n'était pas sur le point de se coucher car il doit opérer
à l'aube.
Ça tombe bien le cadet, lui, a tout son temps
L'emprise mutuelle va pouvoir débuter son compte à rebours
maléfique jusqu'au prochain renversement de tendance libérant
à retardement la vindicte de l'aîné oubliant alors
complètement son planning chirurgical programmé.
Si Bruno Salomone & Davy Sardou s'entendent si bien pour se défouler
à tour de rôle dans une querelle à fleurets mouchetés,
accompagnée d'un bon vin sorti de la cave pour la circonstance, c'est
qu'en arrière-plan, ils auraient négligemment entrecroisé,
à deux, des relations féminines devant être mises au
clair voire même, engendré, une paternité à identifier
durgence.
Bref, les rivalités de jeunesse pourraient avoir bon dos au vu
de leur réactualisation potentiellement lourde de conséquences
conjugales et affectives en cet instant présent.
Thierry Harcourt, tout à la fois auteur et metteur en scène
de ce dilemme à suspens, s'inquiète néanmoins du fait
que les deux acteurs restent bien dans leurs postures conflictuelles
dédiées pour que l'on ne puisse point déceler leur
camaraderie professionnelle en coulisses.
C'est donc bien de subtils dosages et des montées en puissance
psychologiques qu'il va leur falloir maîtriser, en dualité complice,
pour atteindre à l'intensité dramaturgique fusant de ce pugilat
soi-disant fraternel qui, rassurons les spectateurs, n'ira point jusqu'au
meurtre comme dans "La légende des siècles" de Victor Hugo
où la mauvaise conscience poursuivait le frère survivant jusque
sous-terre avec le sentiment de culpabilité qui le rongeait : "Et
l'il était dans la tombe et regardait Caïn".
Se contentant ici de dialectique enflammée, Bruno Salomone &
Davy Sardou, eux, excellent à se fustiger par répliques
interposées bien balancées... avec l'objectif de faire plaisir
au public à tel point qu'au final, Bruno, s'adressant en clin d'il
au 4ème mur, le prendra à témoin afin de l'inciter à
tenter de déceler le vrai du faux.
Comme s'il s'agissait pour les spectateurs, à leur tour, de peaufiner
à l'aide du scalpel d'enquêteur bien aiguisé, leur propre
et intime conviction, forcément empathique.
Theothea le 14/12/22
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LES FOLIES GRUSS
"Les Folies Gruss" La Formidable Famille Circassienne... label
Master Classe
de
Stephan Gruss et Gregory
Antoine
mise en scène
Gregory Antoine et Eloïse
Vene
avec
Alexis
GRUSS, Stephan GRUSS, Firmin GRUSS, Gipsy GRUSS, Maud FLOREES, Svetlana GRUSS,
Erica BAYLEY, Olivia GRUSS, Charles GRUSS, Celestine GRUSS, Venecia FLOREES,
Tony FLOREES, Kaylie GRIFFITHS, Alexandre GRUSS, Jeanne GRUSS & Gloria
FLOREES
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 ****
Cirque Alexis Gruss / Paris Bois de
Boulogne
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© Eloise VENE
Depuis que la génération de Firmin & Stéphan
est aux manettes créatrices, le spectacle Alexis Gruss se
révèle plus que jamais en excroissance existentielle de leur
famille emblématique ne cessant de proliférer selon des dons
partagés au diapason des valeurs d'un monde en quête de sens.
C'est bien sûr l'univers équestre qui focalise l'attention
de tous ces artistes constituant l'arbre généalogique
côté Alexis Gruss qui, au début des années
soixante-dix, innova avec le label de "Cirque à l'ancienne" auquel
Sylvia Monfort fut la première mécène à ouvrir
l'hospitalité dans son bastion du Marais à Paris.
Avec le jonglage servant de liant à toutes ces performances où
le cheval et l'homme se complètent pour faire vibrer poétiquement
leur association naturelle tout en prenant des tournures d'exploits grâce
à la passion de l'ensemble d'une équipe acquise à la
cause fédératrice de faire briller le dépassement de
soi au sein d'une réalisation collective s'appuyant sur un pinacle
de valeurs élaborées en perspective de spectacles haut de
gamme.
Excellant dans les trois domaines traditionnels à savoir "La haute
école", "l'acrobatie équestre" et enfin "le travail en
liberté", ces artistes, qu'ils soient humains ou équidés,
se conjuguent dans une sorte de défi permanent où ils se doivent
néanmoins de rester en deçà de la main de façon
à maintenir la maîtrise des numéros exécutés
et la sécurité nécessaire à tous.
Adoptée récemment par la famille Gruss, Candice Parise
transforme grâce à son charisme spontané ce spectacle
immanent en forces débridées par sa voix soul, accompagnée
d'un formidable orchestre dédié, vers un Panthéon Musical
à vocation universelle.
En cette édition qualifiée de "Folies", la branche
féminine obtient d'ailleurs une part artistique fort belle et très
représentative de toutes les générations depuis Gipsy
(épouse d'Alexis) jusqu'à Gloria Florees (fille de Maud &
Tony) qui culmine actuellement du haut de ses 11 ans tant à la
présentation initiale de ses ascendants que jusqu'à la pointe
d'un allégorique chevron figuratif lors des saluts fraternels du
final.
La traditionnelle résidence d'automne-hiver au bois de Boulogne
proche de Passy se voit agrémentée désormais d'un vaste
espace de restauration convivial où se déroulent des animations
de pré-spectacle précédant la ou les représentations
du jour.
Ce rendez-vous festif annuel durant près de six mois en région
parisienne s'affiche comme un repère essentiel du spectacle vivant
évoluant sous les yeux des spectateurs telle une boussole
intergénérationnelle en mutation permanente selon sa panoplie
récurrente de prouesses sensorielles jusque dans les tréfonds
de son âme mystique tellement émouvante.
Theothea le 09/01/23
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BLACK LEGENDS
« Black Legends » La Soul Music en perspective
existentielle à Bobino
de &
mise en scène
Valéry Rodriguez
chorégraphie Thomas
Bimaï
avec
Guillaume
Etheve, Barry Johnson, William Saint-Val, Meggy Sebeloue, Anandha Seethanen,
Amalya Zemmour, Khady Ba, Momo Bellance, Cynthia MPouma, Christian
Schummer, William Alberi, Yann Brelle, Thomas Garcia Alejo & Virgine
Hombel
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Théâtre Bobino
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© Theothea.com
Véritable hymne à la musique noire américaine, ''Black
Legends'' le musical est de retour dans une version écourtée
mais tout aussi dense. Après avoir subjugué le public des Folies
Bergère en 2015, la troupe époustouflante s'éclate depuis
le 29 septembre 2022 dans la légendaire salle de Bobino et ce jusqu'au
26 mars 2023 - prolongations dues au plébiscite de l'auditoire - pour
finir en apothéose les 8 et 9 avril au Zénith la Villette.
Le prolifique metteur en scène Valéry Rodriguez comédien
et chanteur lui-même sur le plateau, formé au Conservatoire
de musique de Toulouse puis au London studio center à Londres, s'est
très tôt intéressé à la culture
afro-américaine et à l'injustice dont était victime
la population noire. Son rêve était d'honorer tout un peuple
qui n'a cessé de souffrir de la ségrégation et du racisme
et de le célébrer par la musique et la danse. C'est ainsi qu'est
né le spectacle Black Legends.
Christophe Jambois en assure la direction musicale. Au piano et claviers,
accompagné de cinq excellents musiciens en live, Alex Poyet à
la batterie, Aurélien Meunier à la trompette, Gérald
Grandman au saxophone, Christophe Borilla à la basse, Jean-François
Bourasin à la guitare, perchés sur un échafaudage
métallique en fond de scène, ils enflamment magiquement la
scène et communiquent leur punch à quatorze chanteurs et danseurs
qui se déchaînent avec une énergie euphorisante pour
exprimer par le groove et un rythme endiablé les détresses
d'un peuple qui sest affirmé et défendu avec ses chansons,
depuis les esclaves jusquaux rappeurs, porte-parole des jeunes issus
des ghettos.
Trente-six tableaux composent ce show et les plus grands tubes de la soul
music déferlent pendant 2 heures à vive allure. Chaque titre
dans le spectacle est relié à son époque et son contexte
social, retraçant dans l'ordre chronologique l'évolution de
la condition des Noirs, de l'édiction du Code Noir au XVIIe siècle
clamé par des hommes blancs pendant que, sur scène, le rideau
s'ouvre sur un homme rampant à terre qui tente de se relever sans
succès, écrasé par le poids du racisme, en passant par
la prestation de ''Minnie The Moocher'' de Cab Calloway en pleine prohibition
dans le célèbre Cotton Club des années 30 à Harlem,
les exactions du Ku Klux Klan, les marches des militants des droits
civiques...jusqu'à l'élection en 2009 de Barack Obama à
la '' Maison Blanche ''.
On entend les titres mythiques poignants d'émotion tels ''Strange
fruit'' première ''protest song'' chantée par Billie Holliday,
dénonçant les lynchages et les exécutions sommaires
pratiqués aux Etats-Unis à l'encontre des afro-américains
durant la période de la ségrégation (1865-1960) ; ''A
Change is Gonna Come'' écrit et chanté par Sam Cooke après
s'être vu refusé l'accès à un hôtel
réservé aux Blancs en Louisiane, ici brillamment
interprété par l'Américain Barry Johnson ; ''I Wish
I Knew How It Would Feel To Be Free'' cri de révolte d'une diva dont
le rêve était de devenir concertiste, Nina Simone.
Des petites transitions entetrecoupent les chants pour raconter les
épreuves endurées. En 1954, Rosa Parks refuse de céder
sa place à un Blanc dans un bus. Martin Luther King et Malcom X
défendent les minorités ethniques, le droit de vote, organisent
des marches pour la liberté et abolir les discriminations. Sont
évoqués les Black Panthers, les émeutes raciales, les
lois Jim Crow ségrégationnistes appliquées jusqu'en
1965. La séquence qui accompagne ''No More Drama'' de Mary J. Blige
témoigne de la violence conjugale dun couple du Bronx. La danse
particulièrement forte seffectue dans un état de tension,
de coups portés, de mouvements aériens mimant les corps qui
se repoussent dans un élan de hargne. La direction chorégraphique
du spectacle réglée au couteau est assurée par Thomas
Bimaï, artiste pluridisciplinaire.
Ce sont là des pages d'histoires tragiques qui défilent
mais une grande place est conférée aussi à l'humour,
la joie festive, la danse. On assiste à d' impressionnantes exhibitions
de saltos, de bonds, de cadences effrénées, de rythmes explosifs.
Le Jazz des années 1920-1930 vit à lère du swing
jusquau seuil de la seconde guerre mondiale. Avec larrivée
du be-bop dans les années 1940, lassise rythmique devient plus
débridée. Les années 1960-1980 de la musique
afro-américaine donnent à entendre tous les styles, du negro
spiritual, au RnB, en passant par le blues, le jazz, le
rocknroll, la soul, le disco, le funk, le pop-rock et le
hip-hop.
Le registre des morceaux entendus est large, de Cab Calloway, Billie Holiday,
Ray Charles, Marvin Gaye, Ella Fitzgerald, Ottis Redding, The Supremes, James
Brown, Tina Turner, Aretha Franklin, Whitney Houston, Michael Jackson, Prince,
jusqu'à de nos jours Beyoncé et le rap.
Les interprètes hors pair souvent polyvalents excellent dans leur
prestation magistrale : tessiture et puissance vocales stupéfiantes,
souplesse corporelle, énergie, rythme chaloupé, élocution,
ils sont tous formidables. Le casting est vraiment de premier ordre, avec
des ex-membres des comédies musicales comme Sister Act ou le Roi Lion,
Mamma Mia. Danseurs et chanteurs enfièvrent le public par leur talent
et leur enthousiasme communicatif.
La ressemblance physique est assez bluffante pour certains qui ont un
plaisir évident de se glisser dans la peau de leur idole. On croit
entendre de visu Aretha Franklin ou voir Beyoncé en chair et en os
se trémousser au son d'un orchestre exalté. Grâce aux
costumes flashy - au moins 200 - signés Sami Bedioui et un soin
apporté aux perruques, les artistes peuvent se travestir à
ravir. Ils changent de tenues très rapidement au cours de la
représentation contribuant à la rendre très dynamique.
Avec une coupe afro et des pantalons pattes d'eph, le disco fait son
entrée, sublimé par lapparition dun drag queen
vêtu de paillettes embrasant la piste par un voguing endiablé.
Le show est rondement mené et les tubes emblématiques cultes
qui s'enchaînent en font sans doute un musical zapping mais il donne
la parole à des voix qui chantent avec passion lhistoire de
cette communauté pleine de résistance et despoir.
Telle une aventure humaine palpitante pour affirmer son identité
et revendiquer sa couleur de peau comme le résume la chanson '' Im
Black And Im Proud '' du roi de la soul James Brown.
CatS / Theothea.com le
22/01/23
Set
list
1. Minnie The Moocher Cab Calloway 2. Summertime Louis Armstrong &
Ella Fitzgerald 3. Strange Fruit Billie Holiday 4. Tutti Frutti Little Richard
5. Hit The Road Jack Ray Charles 6. Dancing In The Street Martha Reeves &
The Vandellas 7. My Guy, My Girl The Supremes & The Temptations 8. A
Change Is Gonna Come Sam Cooke 9. Medley The Supremes 10. You Make Me Feel
(Mighty Real) Sylvester 11. Its A Mans, Mans, Mans,
World James Brown 12. Shake Sam Cooke 13. Say It Loud - Im Black And
Im Proud James Brown 14. Sitting On The Dock Of The Bay Ottis Redding
15. Proud Mary Ike & Tina Turner 16. Whats Going On Marvin Gaye
17. You Are So Beautiful Billy Preston 18. ABC The Jackson Five 19. Think
Aretha Franklin 20. Medley Disco 21. Boogie Wonderland Earth, Wind &
Fire 22. Purple Rain Prince 23. Smooth Criminal Michael Jackson 24. Free
Stevie Wonder 25. The Message Grandmaster Flash & The Furious Five 26.
Fight The Power Public Enemy 27. California Love 2Pac 28. No More Drama Mary
J. Blige 29. I Will Always Love You Whitney Houston 30. How I Got Over Mahalia
Jackson 31. I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free Nina Simone 32. Crazy
In Love Beyoncé & Jay-Z 33. Run The World (Girls)
Beyoncé
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DANSE N'SPEAK EASY
Chorégraphie Njagui
Hagbe
mise en scène
Philippe Lafeuille
avec
La Compagnie Wanted Posse
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****
Théâtre Libre
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LA MORT DE DANTON
« La Mort de Danton » à La
Comédie Française -
De La Révolution à La République via
léchafaud
de
Georg Büchner
mise en scène
Simon Delétang
avec
Guillaume
Gallienne, Christian Gonon, Julie Sicard, Loïc Corbery, Nicolas Lormeau,
Clément Hervieu-Léger, Anna Cervinka, Julien Frison, Gaël
Kamilindi, Jean Chevalier, Marina Hands & Nicolas Chupin ainsi que les
comédiennes et les comédiens de lacadémie de la
Comédie-Française Sanda Bourenane, Vincent Breton, Olivier
Debbasch, Yasmine Haller, Ipek Kinay & Alexandre Manbon
|
****
Comédie Française / Salle
Richelieu
|
|
© Christophe Raynaud de Lage, coll.
Comédie-Française.
Sil sagissait dune fable ou dun conte moral, la
pièce de Georg Büchner aurait la vertu intellectuelle dune
prise de distance germanique davec la révolution française
renforcée du parti-pris rétroactif de Simon Delétang
de la maintenir dans son époque sous lapanage des points de
vue subjectifs de ses meneurs.
Si, de surcroît, ce double mouvement de perception, diamétralement
inverse, se focalisait sur les deux têtes daffiche à la
fois sur la scène de la Comédie Française mais surtout
au cur de cet évènement sociopolitique majeur de dimension
mondiale, un duel dialectique pourrait sy inscrire en tant que modèle
pédagogique ayant suscité des comportements à proscrire
mais ayant néanmoins abouti, via la déclaration universelle
des droits de lhomme, à linstauration de la République
Française parvenue jusquà aujourdhui sous la
cinquième du nom.
Si donc Danton & Robespierre, ces deux amis ayant initialement
milité pour la conquête dune organisation humaine idéale
auront, eux, finalement sombré tour à tour sous le boomerang
de forces antagonistes quils avaient contribué à susciter,
cest néanmoins à lissue de cette décade
révolutionnaire violente et sanguinaire quaurait été
initiée la maïeutique de cette première
République.
Sur les planches de la Salle Richelieu, voici Loïc Corbery &
Clément Hervieu-Léger choisis notamment par le metteur en
scène parce quils sont amis au-delà de leur activité
artistique mais « sans bien sûr leur vouloir du mal »
(Sic DP) qui, plus ou moins à contre-emploi de leurs physionomies,
viennent se coltiner avec les figures des deux héros notoires ayant
mis fin, de facto, à lancien régime monarchique.
Lun étant guidé par sa volonté de rester
coûte que coûte bon vivant, lautre étant épris
dun radicalisme jusquau-boutiste, alors même quaurait
pu être écrit que leur amitié ne survivrait point à
tant dambitions et de haines déclenchées en interne &
autour deux.
Dans le cadre magistral dun décor unique mais évolutif,
la troupe du Français va se scinder en deux factions rivales de toute
évidence point complètement étanches
puisque certains
comédiens joueront plusieurs rôles au sein des deux groupes
comme pour signifier que la destinée pourrait être volontiers
aléatoire, voire farceuse ou cynique.
Ainsi nous retrouverons au casting de ces journées
précédant les conflits, procès, condamnation et
exécution de Danton, plusieurs membres du Comité du Salut Public
(Saint-Just, Barrère, Robespierre, Collot dHerbois, Billaud
Varennes
), des députés (Legendre, Lacroix, Camille
Desmoulins, Hérault-Séchelles, Philippeau,
Fouquier-Tinville
), des citoyen(ne)s, des grisettes ainsi quun
accusateur public, un geôlier, un bourreau
et d'autres.
Julie Sicard, Anna Cervinka, respectivement femmes de Danton & Camille
Desmoulins ainsi que Marina Hands grisette, ont limmense tâche
émotionnelle de rééquilibrer le déficit féminin
de cette épopée pour laquelle la direction dacteurs
précise quil ny a, en loccurrence, pas de petits
rôles.
Ce nest dailleurs pas Guillaume Galienne qui affirmerait le
contraire lui qui, en charge du discours de Saint-Just face à La
Convention nationale, va en effet accuser de conjuration les ennemis de La
République avec conviction et détermination.
Si Loïc Corbery et Clément Hervieu-Léger auront, eux,
lopportunité ponctuelle dune rencontre au sommet en
tête-à-tête, nous assisterons, au cours de la
représentation, davantage à un chassé-croisé
où se succèderont tour à tour sur scène une suite
de conciliabules stratégiques ou de concertations spéculatives
dans chacun des deux camps opposés doù il ressortira
que, les tensions sexacerbant, aucun compromis ne pourrait advenir.
Cest bel et bien cette impasse existentielle que Simon Delétang
nous donne à considérer comme fait acquis dune telle
entreprise de destruction massive dont il savérerait que plus
personne ne tienne les gouvernes jusquà la décapitation
de tous ses protagonistes.
Tel un leitmotiv incantatoire venu dailleurs,
voici alors que se déclame en psalmodie lancinante :
« La Révolution est le masque de la mort !
La mort est le masque de La Révolution !
»
Cest ainsi que La Guillotine érigée sur la scène
de Richelieu tel un phallus triomphant se rendra disponible pour fonctionner
à plein « Régime »
en attendant
effectivement que « lAncien » puisse faire place,
à juste titre, au « Nouveau ».
Theothea le 25/01/23
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