Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

27ème  Saison     Chroniques   27.11   à   27.15    Page  478

     

     

       

                   

                 

  © Theothea.com

   

     

   

     

 

   

       

   

       

    © Theothea.com

     

     

   

            

           

   

     

                

     

© Theothea.com

     

           

     

75ème Festival de Cannes 2022

La Croisette 2022

   

Les Molières 2022

Les Lauréats 2022

Les Molières 2022

           

R E V I V A L

Stones No Filter

Wight ! 50 années après

     

Toutes nos  critiques   2022 - 2023

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

AU SCALPEL

"Au Scalpel" Bruno Salomone & Davy Sardou Rivalités fraternelles

          

de & mise en scène  Thierry Harcourt 

avec  Davy Sardou &  Bruno Salomone 

   

****

     

Théâtre des Variétés 

      

© Stephane Parphot

                     

Deux comédiens à la fois populaires, sympathiques et performants jouent, sur la scène des Variétés, aux frères ennemis version Caïn & Abel à « couteaux tirés » mais stylisés façon scalpel.

Il faut dire que l'un des deux est chirurgien face à l'autre photographe.

Ils ont eu toute l'enfance pour se détester ou plus exactement se jalouser réciproquement mais, moderato, de façon à respecter la bienséance familiale.

Cependant aujourd'hui ou plus exactement ce soir, le plus jeune venant chez son frangin à l'improviste, voici que pourrait être venu le temps de régler les contentieux accumulés... si toutefois le docteur n'était pas sur le point de se coucher car il doit opérer à l'aube.

Ça tombe bien le cadet, lui, a tout son temps…

L'emprise mutuelle va pouvoir débuter son compte à rebours maléfique jusqu'au prochain renversement de tendance libérant à retardement la vindicte de l'aîné oubliant alors complètement son planning chirurgical programmé.

Si Bruno Salomone & Davy Sardou s'entendent si bien pour se défouler à tour de rôle dans une querelle à fleurets mouchetés, accompagnée d'un bon vin sorti de la cave pour la circonstance, c'est qu'en arrière-plan, ils auraient négligemment entrecroisé, à deux, des relations féminines devant être mises au clair voire même, engendré, une paternité à identifier d’urgence.

Bref, les rivalités de jeunesse pourraient avoir bon dos au vu de leur réactualisation potentiellement lourde de conséquences conjugales et affectives en cet instant présent.

Thierry Harcourt, tout à la fois auteur et metteur en scène de ce dilemme à suspens, s'inquiète néanmoins du fait que les deux acteurs restent bien dans leurs postures conflictuelles dédiées pour que l'on ne puisse point déceler leur camaraderie professionnelle en coulisses.

C'est donc bien de subtils dosages et des montées en puissance psychologiques qu'il va leur falloir maîtriser, en dualité complice, pour atteindre à l'intensité dramaturgique fusant de ce pugilat soi-disant fraternel qui, rassurons les spectateurs, n'ira point jusqu'au meurtre comme dans "La légende des siècles" de Victor Hugo où la mauvaise conscience poursuivait le frère survivant jusque sous-terre avec le sentiment de culpabilité qui le rongeait : "Et l'œil était dans la tombe et regardait Caïn".

Se contentant ici de dialectique enflammée, Bruno Salomone & Davy Sardou, eux, excellent à se fustiger par répliques interposées bien balancées... avec l'objectif de faire plaisir au public à tel point qu'au final, Bruno, s'adressant en clin d'œil au 4ème mur, le prendra à témoin afin de l'inciter à tenter de déceler le vrai du faux.

Comme s'il s'agissait pour les spectateurs, à leur tour, de peaufiner à l'aide du scalpel d'enquêteur bien aiguisé, leur propre et intime conviction, forcément empathique.

Theothea le 14/12/22           

       

   

© Theothea.com

     

LES FOLIES GRUSS

"Les Folies Gruss" La Formidable Famille Circassienne... label Master Classe

          

de   Stephan Gruss et Gregory Antoine

mise en scène  Gregory Antoine et Eloïse Vene

avec Alexis GRUSS, Stephan GRUSS, Firmin GRUSS, Gipsy GRUSS, Maud FLOREES, Svetlana GRUSS, Erica BAYLEY, Olivia GRUSS, Charles GRUSS, Celestine GRUSS, Venecia FLOREES, Tony FLOREES, Kaylie GRIFFITHS, Alexandre GRUSS, Jeanne GRUSS & Gloria FLOREES

   

****

     

Cirque Alexis Gruss / Paris Bois de Boulogne

      

© Eloise VENE

                     

Depuis que la génération de Firmin & Stéphan est aux manettes créatrices, le spectacle Alexis Gruss se révèle plus que jamais en excroissance existentielle de leur famille emblématique ne cessant de proliférer selon des dons partagés au diapason des valeurs d'un monde en quête de sens.

C'est bien sûr l'univers équestre qui focalise l'attention de tous ces artistes constituant l'arbre généalogique côté Alexis Gruss qui, au début des années soixante-dix, innova avec le label de "Cirque à l'ancienne" auquel Sylvia Monfort fut la première mécène à ouvrir l'hospitalité dans son bastion du Marais à Paris.

Avec le jonglage servant de liant à toutes ces performances où le cheval et l'homme se complètent pour faire vibrer poétiquement leur association naturelle tout en prenant des tournures d'exploits grâce à la passion de l'ensemble d'une équipe acquise à la cause fédératrice de faire briller le dépassement de soi au sein d'une réalisation collective s'appuyant sur un pinacle de valeurs élaborées en perspective de spectacles haut de gamme.

Excellant dans les trois domaines traditionnels à savoir "La haute école", "l'acrobatie équestre" et enfin "le travail en liberté", ces artistes, qu'ils soient humains ou équidés, se conjuguent dans une sorte de défi permanent où ils se doivent néanmoins de rester en deçà de la main de façon à maintenir la maîtrise des numéros exécutés et la sécurité nécessaire à tous.

Adoptée récemment par la famille Gruss, Candice Parise transforme grâce à son charisme spontané ce spectacle immanent en forces débridées par sa voix soul, accompagnée d'un formidable orchestre dédié, vers un Panthéon Musical à vocation universelle.

En cette édition qualifiée de "Folies", la branche féminine obtient d'ailleurs une part artistique fort belle et très représentative de toutes les générations depuis Gipsy (épouse d'Alexis) jusqu'à Gloria Florees (fille de Maud & Tony) qui culmine actuellement du haut de ses 11 ans tant à la présentation initiale de ses ascendants que jusqu'à la pointe d'un allégorique chevron figuratif lors des saluts fraternels du final.

La traditionnelle résidence d'automne-hiver au bois de Boulogne proche de Passy se voit agrémentée désormais d'un vaste espace de restauration convivial où se déroulent des animations de pré-spectacle précédant la ou les représentations du jour.

Ce rendez-vous festif annuel durant près de six mois en région parisienne s'affiche comme un repère essentiel du spectacle vivant évoluant sous les yeux des spectateurs telle une boussole intergénérationnelle en mutation permanente selon sa panoplie récurrente de prouesses sensorielles jusque dans les tréfonds de son âme mystique tellement émouvante.

Theothea le 09/01/23

       

   

© Theothea.com

     

BLACK LEGENDS

« Black Legends » La Soul Music en perspective existentielle à Bobino

          

de & mise en scène  Valéry Rodriguez

chorégraphie  Thomas Bimaï 

avec Guillaume Etheve, Barry Johnson, William Saint-Val, Meggy Sebeloue, Anandha Seethanen, Amalya Zemmour, Khady Ba, Momo Bellance, Cynthia M’Pouma, Christian Schummer, William Alberi, Yann Brelle, Thomas Garcia Alejo & Virgine Hombel

   

****

     

Théâtre Bobino

      

© Theothea.com

                 

Véritable hymne à la musique noire américaine, ''Black Legends'' le musical est de retour dans une version écourtée mais tout aussi dense. Après avoir subjugué le public des Folies Bergère en 2015, la troupe époustouflante s'éclate depuis le 29 septembre 2022 dans la légendaire salle de Bobino et ce jusqu'au 26 mars 2023 - prolongations dues au plébiscite de l'auditoire - pour finir en apothéose les 8 et 9 avril au Zénith la Villette.

Le prolifique metteur en scène Valéry Rodriguez comédien et chanteur lui-même sur le plateau, formé au Conservatoire de musique de Toulouse puis au London studio center à Londres, s'est très tôt intéressé à la culture afro-américaine et à l'injustice dont était victime la population noire. Son rêve était d'honorer tout un peuple qui n'a cessé de souffrir de la ségrégation et du racisme et de le célébrer par la musique et la danse. C'est ainsi qu'est né le spectacle Black Legends.

Christophe Jambois en assure la direction musicale. Au piano et claviers, accompagné de cinq excellents musiciens en live, Alex Poyet à la batterie, Aurélien Meunier à la trompette, Gérald Grandman au saxophone, Christophe Borilla à la basse, Jean-François Bourasin à la guitare, perchés sur un échafaudage métallique en fond de scène, ils enflamment magiquement la scène et communiquent leur punch à quatorze chanteurs et danseurs qui se déchaînent avec une énergie euphorisante pour exprimer par le groove et un rythme endiablé les détresses d'un peuple qui s’est affirmé et défendu avec ses chansons, depuis les esclaves jusqu’aux rappeurs, porte-parole des jeunes issus des ghettos.

Trente-six tableaux composent ce show et les plus grands tubes de la soul music déferlent pendant 2 heures à vive allure. Chaque titre dans le spectacle est relié à son époque et son contexte social, retraçant dans l'ordre chronologique l'évolution de la condition des Noirs, de l'édiction du Code Noir au XVIIe siècle clamé par des hommes blancs pendant que, sur scène, le rideau s'ouvre sur un homme rampant à terre qui tente de se relever sans succès, écrasé par le poids du racisme, en passant par la prestation de ''Minnie The Moocher'' de Cab Calloway en pleine prohibition dans le célèbre Cotton Club des années 30 à Harlem, les exactions du Ku Klux Klan, les marches des militants des droits civiques...jusqu'à l'élection en 2009 de Barack Obama à la '' Maison Blanche ''.

On entend les titres mythiques poignants d'émotion tels ''Strange fruit'' première ''protest song'' chantée par Billie Holliday, dénonçant les lynchages et les exécutions sommaires pratiqués aux Etats-Unis à l'encontre des afro-américains durant la période de la ségrégation (1865-1960) ; ''A Change is Gonna Come'' écrit et chanté par Sam Cooke après s'être vu refusé l'accès à un hôtel réservé aux Blancs en Louisiane, ici brillamment interprété par l'Américain Barry Johnson ; ''I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free'' cri de révolte d'une diva dont le rêve était de devenir concertiste, Nina Simone.

Des petites transitions entetrecoupent les chants pour raconter les épreuves endurées. En 1954, Rosa Parks refuse de céder sa place à un Blanc dans un bus. Martin Luther King et Malcom X défendent les minorités ethniques, le droit de vote, organisent des marches pour la liberté et abolir les discriminations. Sont évoqués les Black Panthers, les émeutes raciales, les lois Jim Crow ségrégationnistes appliquées jusqu'en 1965. La séquence qui accompagne ''No More Drama'' de Mary J. Blige témoigne de la violence conjugale d’un couple du Bronx. La danse particulièrement forte s’effectue dans un état de tension, de coups portés, de mouvements aériens mimant les corps qui se repoussent dans un élan de hargne. La direction chorégraphique du spectacle réglée au couteau est assurée par Thomas Bimaï, artiste pluridisciplinaire.

Ce sont là des pages d'histoires tragiques qui défilent mais une grande place est conférée aussi à l'humour, la joie festive, la danse. On assiste à d' impressionnantes exhibitions de saltos, de bonds, de cadences effrénées, de rythmes explosifs. Le Jazz des années 1920-1930 vit à l’ère du swing jusqu’au seuil de la seconde guerre mondiale. Avec l’arrivée du be-bop dans les années 1940, l’assise rythmique devient plus débridée. Les années 1960-1980 de la musique afro-américaine donnent à entendre tous les styles, du negro spiritual, au R’n’B, en passant par le blues, le jazz, le rock’n’roll, la soul, le disco, le funk, le pop-rock et le hip-hop.

Le registre des morceaux entendus est large, de Cab Calloway, Billie Holiday, Ray Charles, Marvin Gaye, Ella Fitzgerald, Ottis Redding, The Supremes, James Brown, Tina Turner, Aretha Franklin, Whitney Houston, Michael Jackson, Prince, jusqu'à de nos jours Beyoncé et le rap.

Les interprètes hors pair souvent polyvalents excellent dans leur prestation magistrale : tessiture et puissance vocales stupéfiantes, souplesse corporelle, énergie, rythme chaloupé, élocution, ils sont tous formidables. Le casting est vraiment de premier ordre, avec des ex-membres des comédies musicales comme Sister Act ou le Roi Lion, Mamma Mia. Danseurs et chanteurs enfièvrent le public par leur talent et leur enthousiasme communicatif.

La ressemblance physique est assez bluffante pour certains qui ont un plaisir évident de se glisser dans la peau de leur idole. On croit entendre de visu Aretha Franklin ou voir Beyoncé en chair et en os se trémousser au son d'un orchestre exalté. Grâce aux costumes flashy - au moins 200 - signés Sami Bedioui et un soin apporté aux perruques, les artistes peuvent se travestir à ravir. Ils changent de tenues très rapidement au cours de la représentation contribuant à la rendre très dynamique. Avec une coupe afro et des pantalons pattes d'eph, le disco fait son entrée, sublimé par l’apparition d’un drag queen vêtu de paillettes embrasant la piste par un voguing endiablé.

Le show est rondement mené et les tubes emblématiques cultes qui s'enchaînent en font sans doute un musical zapping mais il donne la parole à des voix qui chantent avec passion l’histoire de cette communauté pleine de résistance et d’espoir.

Telle une aventure humaine palpitante pour affirmer son identité et revendiquer sa couleur de peau comme le résume la chanson '' I’m Black And I’m Proud '' du roi de la soul James Brown.

Cat’S / Theothea.com le 22/01/23    

   

   

Set list

1. Minnie The Moocher Cab Calloway 2. Summertime Louis Armstrong & Ella Fitzgerald 3. Strange Fruit Billie Holiday 4. Tutti Frutti Little Richard 5. Hit The Road Jack Ray Charles 6. Dancing In The Street Martha Reeves & The Vandellas 7. My Guy, My Girl The Supremes & The Temptations 8. A Change Is Gonna Come Sam Cooke 9. Medley The Supremes 10. You Make Me Feel (Mighty Real) Sylvester 11. It’s A Man’s, Man’s, Man’s, World James Brown 12. Shake Sam Cooke 13. Say It Loud - I’m Black And I’m Proud James Brown 14. Sitting On The Dock Of The Bay Ottis Redding 15. Proud Mary Ike & Tina Turner 16. What’s Going On Marvin Gaye 17. You Are So Beautiful Billy Preston 18. ABC The Jackson Five 19. Think Aretha Franklin 20. Medley Disco 21. Boogie Wonderland Earth, Wind & Fire 22. Purple Rain Prince 23. Smooth Criminal Michael Jackson 24. Free Stevie Wonder 25. The Message Grandmaster Flash & The Furious Five 26. Fight The Power Public Enemy 27. California Love 2Pac 28. No More Drama Mary J. Blige 29. I Will Always Love You Whitney Houston 30. How I Got Over Mahalia Jackson 31. I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free Nina Simone 32. Crazy In Love Beyoncé & Jay-Z 33. Run The World (Girls) Beyoncé

   

         

© Theothea.com

       

DANSE N'SPEAK EASY

          

Chorégraphie  Njagui Hagbe  

mise en scène  Philippe Lafeuille

avec La Compagnie Wanted Posse

   

****

     

Théâtre Libre

      

©  Theothea.com

                   

           

     

© Theothea.com

     

LA MORT DE DANTON

« La Mort de Danton » à La Comédie Française -

De La Révolution à La République via l’échafaud

          

de   Georg Büchner

mise en scène  Simon Delétang

avec Guillaume Gallienne, Christian Gonon, Julie Sicard, Loïc Corbery, Nicolas Lormeau, Clément Hervieu-Léger, Anna Cervinka, Julien Frison, Gaël Kamilindi, Jean Chevalier, Marina Hands & Nicolas Chupin ainsi que les comédiennes et les comédiens de l’académie de la Comédie-Française Sanda Bourenane, Vincent Breton, Olivier Debbasch, Yasmine Haller, Ipek Kinay & Alexandre Manbon

   

****

     

Comédie Française / Salle Richelieu

      

© Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française.

S’il s’agissait d’une fable ou d’un conte moral, la pièce de Georg Büchner aurait la vertu intellectuelle d’une prise de distance germanique d’avec la révolution française renforcée du parti-pris rétroactif de Simon Delétang de la maintenir dans son époque sous l’apanage des points de vue subjectifs de ses meneurs.

Si, de surcroît, ce double mouvement de perception, diamétralement inverse, se focalisait sur les deux têtes d’affiche à la fois sur la scène de la Comédie Française mais surtout au cœur de cet évènement sociopolitique majeur de dimension mondiale, un duel dialectique pourrait s’y inscrire en tant que modèle pédagogique ayant suscité des comportements à proscrire mais ayant néanmoins abouti, via la déclaration universelle des droits de l’homme, à l’instauration de la République Française parvenue jusqu’à aujourd’hui sous la cinquième du nom.

Si donc Danton & Robespierre, ces deux amis ayant initialement milité pour la conquête d’une organisation humaine idéale auront, eux, finalement sombré tour à tour sous le boomerang de forces antagonistes qu’ils avaient contribué à susciter, c’est néanmoins à l’issue de cette décade révolutionnaire violente et sanguinaire qu’aurait été initiée la maïeutique de cette première République.

Sur les planches de la Salle Richelieu, voici Loïc Corbery & Clément Hervieu-Léger choisis notamment par le metteur en scène parce qu’ils sont amis au-delà de leur activité artistique mais « sans bien sûr leur vouloir du mal » (Sic DP) qui, plus ou moins à contre-emploi de leurs physionomies, viennent se coltiner avec les figures des deux héros notoires ayant mis fin, de facto, à l’ancien régime monarchique.

L’un étant guidé par sa volonté de rester coûte que coûte bon vivant, l’autre étant épris d’un radicalisme jusqu’au-boutiste, alors même qu’aurait pu être écrit que leur amitié ne survivrait point à tant d’ambitions et de haines déclenchées en interne & autour d’eux.

Dans le cadre magistral d’un décor unique mais évolutif, la troupe du Français va se scinder en deux factions rivales de toute évidence point complètement étanches… puisque certains comédiens joueront plusieurs rôles au sein des deux groupes… comme pour signifier que la destinée pourrait être volontiers aléatoire, voire farceuse ou cynique.

Ainsi nous retrouverons au casting de ces journées précédant les conflits, procès, condamnation et exécution de Danton, plusieurs membres du Comité du Salut Public (Saint-Just, Barrère, Robespierre, Collot d’Herbois, Billaud Varennes…), des députés (Legendre, Lacroix, Camille Desmoulins, Hérault-Séchelles, Philippeau, Fouquier-Tinville…), des citoyen(ne)s, des grisettes ainsi qu’un accusateur public, un geôlier, un bourreau… et d'autres.

Julie Sicard, Anna Cervinka, respectivement femmes de Danton & Camille Desmoulins ainsi que Marina Hands grisette, ont l’immense tâche émotionnelle de rééquilibrer le déficit féminin de cette épopée pour laquelle la direction d’acteurs précise qu’il n’y a, en l’occurrence, pas de petits rôles.

Ce n’est d’ailleurs pas Guillaume Galienne qui affirmerait le contraire lui qui, en charge du discours de Saint-Just face à La Convention nationale, va en effet accuser de conjuration les ennemis de La République avec conviction et détermination.

Si Loïc Corbery et Clément Hervieu-Léger auront, eux, l’opportunité ponctuelle d’une rencontre au sommet en tête-à-tête, nous assisterons, au cours de la représentation, davantage à un chassé-croisé où se succèderont tour à tour sur scène une suite de conciliabules stratégiques ou de concertations spéculatives dans chacun des deux camps opposés d’où il ressortira que, les tensions s’exacerbant, aucun compromis ne pourrait advenir.

C’est bel et bien cette impasse existentielle que Simon Delétang nous donne à considérer comme fait acquis d’une telle entreprise de destruction massive dont il s’avérerait que plus personne ne tienne les gouvernes jusqu’à la décapitation de tous ses protagonistes.

   

Tel un leitmotiv incantatoire venu d’ailleurs,

voici alors que se déclame en psalmodie lancinante :

« La Révolution est le masque de la mort !

La mort est le masque de La Révolution !… »

       

C’est ainsi que La Guillotine érigée sur la scène de Richelieu tel un phallus triomphant se rendra disponible pour fonctionner à plein « Régime »… en attendant effectivement que « l’Ancien » puisse faire place, à juste titre, au « Nouveau ».

Theothea le 25/01/23

             

         

© Theothea.com

     

Recherche   par mots-clé

 

 

   

      

          

©

     

   

   

          

© Theothea.com

   

     

   

          

  © Theothea.com

 

   

  

    © Theothea.com