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Les    Chroniques   de

  

16ème  Saison     Chroniques   16.131   à   16.135    Page  301

 

                                 

   

              

   

               

   

   

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FOLLES NOCES

   

de & par Jean-Paul Delvor & Catherine Delourtet  

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Théâtre 14  

reprise à L'Alhambra

       

            visuel affiche photo DR.    

       

Quel couple ! Si tous les futurs mariés étaient de cette composition, pas de doute que le taux de réussite au mariage serait au beau fixe.

En effet, Catherine Delourtet et Jean-Paul Delvor ont décidé de s’unir à la scène pour le meilleur du spectacle musical, façon inspiration et réalisation de Roger Louret dont-ils sont une émanation artistique la plus représentative qui soit.

Le schéma des réjouissances est fidèle au canevas de leur mentor: D’abord puiser dans le patrimoine de la chanson d’hier et d’aujourd’hui, une pléiade de titres qui pourraient constituer autant de maillons enchaînés au récit nuptial, depuis ses préparatifs initiaux jusqu’aux agapes de l’after.

Puis élaborer une suite de saynètes illustrant par association d’idées et d’inventivité, l’esprit des rengaines ainsi sélectionnées avec le fil thématique du spectacle, tout en osant s’en éloigner au fur et à mesure que se développe la fantasmagorie collective.

           

           

          photo ©  Lot  

   

Voilà pour le cadre de créativité, mais bien entendu après cette mise en place, c’est le charisme des comédiens et leur talent incantatoire qui va transformer le simple pot-pourri en véritable comédie musicale où la fougue et la malice galvanisent le jeu conjugal jusqu’à faire imploser les codes cérémoniaux traditionnels.

Hier au Théâtre 14 et bientôt à l’Alhambra jusqu’à la fin de l’été, les deux artistes, juste à point pour faire la paire, sont accompagnés live à la guitare et aux claviers par Thomas Ribes qui, en troisième larron de comédie est appelé à jouer, pour le fun, la carte du trio.

Theothea le 16/07/12

BROADWAY ENCHANTE

 

Isabelle Georges & Frederik Steenbrink 

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Théâtre La Bruyère

Tel: 01 48 74 76 99

        

              photo ©  Lot   

         

Les aficionados sont toujours ravis à la perspective d’un nouveau spectacle d’Isabelle Georges dans l’intimité d’une petite jauge parisienne, car ainsi ils peuvent profiter au mieux de la proximité de l’artiste mais jamais ils ne comprendront comment il se fait qu’elle ne soit pas sur les planches des plus grands Théâtres du monde entier.

A ce prix, l’indépendance d’une équipe resserrée autour de la danseuse, chanteuse et comédienne est garante d’un show construit sur mesures avec l’ambition de côtoyer les étoiles sans contrainte.

Et pour une histoire pédagogique de la comédie musicale à travers celle de Broadway, il est tellement naturel qu’une pléiade de stars se présentent à tour de rôle, que c’est avec la simplicité des plus grandes qu’Isabelle Georges les habite tour à tour, l’instant d’un air connu de toujours, celui d’une chanson emblématique ou encore d’un tube à nul autre pareil.

           

           

          photo ©  Lot  

   

Les tableaux et les amorces musicales de ces plages magiques s’enchaînent à vitesse sonique sans avoir le loisir d’effectuer d’autres arrêts sur images que celles concoctées, en guise de cheminement dans la légende, par notre guide au joli nom d’Isabelle:

New York, Mary Poppins, Lisa Minelli, West side story, Judy Garland, Cole Porter… tout se mélange dans notre perception qui ne voit que l'artiste, alors même qu'elle est entourée de 4 musiciens et néanmoins acolytes dont le fameux Frédérik Steenbrink qui est, comme d’habitude, entièrement partie prenante dans la conception, la réalisation et l’interprétation du spectacle, certes en mode moins ostensible mais bien présent.

Comment ne pas être enchanté à la sortie du Théâtre La Bruyère, alors que traînent dans la tête tous ces airs incontournables dans la prolongation du rendez-vous estival offert par la plus Grande?

Theothea le 16/07/12

CHAMBRES D'HÔTES

de Sylvie Loeillet & Gérard Rinaldi  

mise en scène: Eric Civanyan 

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Théâtre de la Renaissance

Tel:  01 42 02 47 35

 

           photo ©   Charlotte Spillemaecker

             

La famille Rognolles a refermé sa location estivale par anticipation au Théâtre de la Renaissance; c’est bien dommage car cette pièce écrite par Sylvie Loeillet et Gérard Rinaldi délirait bien et incitait, de manière crescendo, le spectateur à lâcher prise avec les convenances et autres normes d'hospitalité.

Façon "tuyau de poêle", chacun des membres contribuait à une folie mégalomaniaque que la venue du ministre du tourisme à domicile ne pouvait qu’attiser dans l’exubérance collective.

Henry Guybet, en patriarche de la villégiature, donnait le ton faussement placide à ce projet exemplaire de petite entreprise convertie à l’accueil résidentiel d’hôtes à choyer selon des procédures « maison ».

Une sacrée équipe, elle-même, désormais en vacances d’été !

Theothea le 23/07/12

13 A TABLE

de  Marc-Gilbert Sauvajon

mise en scène: Pierre Palmade 

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Théâtre Saint-Georges

Tel: 01 48 78 63 47

 

        photo ©  Antoine Muller  

             

Le chiffre treize semble réussir à Pierre Palmade qui, sous l’impulsion de Jean Leduc l’une des grandes révélations de son Atelier théâtral, a décidé de reprendre cette pièce de Marc Gilbert Sauvageon créée en 1953 avec Marthe Mercadier, en l’adaptant ici au registre d’un couple homosexuel, façon « Cage aux folles » Poiret-Serrault.

Si le leitmotiv du nombre d’invités au réveillon de Noël est au centre d’une problématique récurrente et incessante devant éviter, coûte que coûte, de se figer à «  13 », c’est néanmoins un prétexte à faire valser les préjugés et autres bonnes manières de société, car l’enjeu superstitieux apparait ici comme le catalyseur d’un perfectionnisme relationnelle, tendance snob, autant que comme une épée de Damoclès avec laquelle les hôtes joueraient à se faire peur.

C’est aussi l’occasion de peindre des portraits, s’amusant de la caricature à hauteur du Vaudeville, où, par exemple, une guerillera (Teresa Ovidio) sud américaine croise et recroise, entre deux portes qui claquent, un médecin (Christophe Canard) des familles, facilement éméché.

En outre, le tableau ne serait pas complet s’il devait manquer un domestique (Loïc Blanco ou Benjamin Gauthier) classieux mais quasi narquois ainsi qu’un conjoint (Yann Papin) flegmatique mais veillant au grain…. de folie toujours latente….

Bref que du beau monde et des rôles taillés sur mesure pour le plateau du Théâtre Saint Georges offrant résidence estivale à cette réalisation de Pierre Palmade, mettant délibérément en valeur l’attitude comportementale de ses personnages, souvent aberrante voire maniérée et par conséquent drolatique.

Bien mis en appétit pour passer véritablement à table, ce pourrait être une autre histoire qui commence et se prolongerait à la sortie du Théâtre…éventuellement en présence des comédiens, au nombre symbolique de sept !  

Theothea le 26/07/12

JACQUES BREL ou l'impossible rêve

   

de & mise en scène: André Nerman 

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Théâtre du Ranelagh

Tel: 01 42 88 64 44

 

          photo DR.             

             

Comme si les chansons de Jacques Brel pouvaient raconter sa vie, son univers, sa façon de penser, d’aimer et de désirer le monde, André Nerman a imaginé un spectacle qui, davantage qu’un hommage à l’artiste hors normes, fait vivre l’écriture textuel et musicale de l’auteur, à la manière d’une peinture en mouvement systémique.

En résidence au théâtre du Ranelagh pour ce début d’été 2012, à la suite de déjà huit années de représentations parisiennes autant qu’à travers le monde, ce show, dédié à l’un des artistes francophones de si grande renommée internationale, a l’intuition créatrice d’en élaborer le tempo autour de trois interprètes.

Ainsi une femme et deux hommes se partagent-ils sur scène, l’immense distinction de porter la langue chantée de Brel, au-delà de la mémoire actualisée, jusqu’aux tréfonds de la conscience humaine en prise avec la simplicité de l’âme.

Mettant, de fait, à distance toute éventuelle caresse de misogynie subtile, Manon Landowski (en alternance avec Nelly Anne Rabas) catalyse à elle seule, toute la fougue passionnelle retenue par la pudeur démonstrative du grand Jacques.

Face au talent conjugué ainsi au féminin, André Nerman n’a guère besoin de forcer le geste ou l’accord de guitare pour rendre à Brel la reconnaissance universelle à l’égard du poète, s’incarnant si légitimement dans l’Homme de la Mancha.

Alors « Le plat pays » , « Amsterdam » ou « Bruxelles » peuvent faire une haie d’honneur à ces vieux amants qui n’ont que l’Amour à s’offrir en partage car sur le piano de Laurent Clergeau (en alternance avec Luc Emmanuel Betton), le flux des harmonies s’envole allégrement, telle la fameuse valse à mille temps.

Alors au final, c’est le trio qui salue, et c’est bien le trio qui est applaudit, mais c’est surtout Jacques Brel qui nous sourit malicieusement.

Theothea le 22/07/12

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