Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

21ème  Saison     Chroniques   20.056   à   20.060    Page  412

 

     

     

     

           

70ème Festival de Cannes 2017

La Croisette 2017

   

Les Molières 2017

Les Nominés & Lauréats 2017

Les Molières 2017

           

R E V I V A L

Stones 14 on Fire Paris

Wight ! + 46 années après

     

Toutes nos  critiques   2016 - 2017

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

PRISCILLA

de Stephan Elliot  

mise en scène  Philippe Hersen

avec  DAVID ALEXIS, LAURENT BAN, JIMMY BOURCEREAU, AMALYA DELEPIERRE, KANIA ALLARD, ANA KA, SOFIA MOUNTASSIR, STACEY KING, CORINNE PUGET, ALICE LYN, FABRICE DE LA VILLEHERVÉ, en alternance LUKA QUINN, ARAMIS DELAMARE, NINO MAGNIER & ALEXANDRE FURET

****

     

Casino de Paris  

   

                      ©   Pascal  ITO

                                 

« Priscilla », c’est tout d’abord un formidable « Musical road movie » traversant l’Australie de Sydney à Alice Springs à bord de la Reine du désert, ce bus invraisemblable adopté par un trio de travestis en perspective de leur spectacle de Drag-Queens.

La play-list originale de 1994 rassemble d’emblée toutes les pointures en vogue du Disco (Donna Summer, Cyndi Lauper, Kylie Minogue, Thelma Houston, Madonna, Tina Turner... ) constituant de fait la piste de danse référentielle de l’époque et de surcroît toujours branchée plus de vingt années plus tard, à l’exemple emblématique du « I will survive » de Gloria Gaynor.

La notoriété de ce Musical a totalement pris son essor avec son adaptation sur les scènes de Londres et Broadway jusqu’à parvenir aujourd’hui à Paris où il va accompagner le passage de l’hiver au printemps 2017 avant que de poursuivre en tournée des Zéniths.

Sur fond de tolérance idéologique, les différences de styles de vie y sont exacerbées alors que le thème du script est d’une simplicité fédératrice : Un comédien travesti et néanmoins géniteur est décidé à franchir la distance le séparant de son ex-épouse et de son fils âgé de 10 ans afin de se retrouver auprès d’eux après une séparation difficile.

Emmenant avec lui deux amis, « collègues de transvestisme », tous ensemble ils espèrent pouvoir ainsi exporter leur show-exhibition fantasmé à l’instar de leur modus vivendi transgressif.

C’est bien entendu la multiplicité des tribulations rencontrées au cours de leur épopée qui les feront grandir dans leurs convictions fanatiques de vivre solidaires au diapason du « feeling good ».

Sur la scène du Casino de Paris, l’histoire proprement dite sert davantage de prétexte à faire la fête ainsi réunis sous le rythme endiablé d’une bande son à réveiller toutes les générations confondues, elles-mêmes enivrées par l’énergie délirante des artistes arpentant la salle parés de leurs fameux trucs en plumes…

Bernadette (David Alexis), Dick (Laurent Ban), Bradley (Jimmy Bourcereau) y excellent de talents en confrontant leur communauté de circonstances à toutes les problématiques rencontrées au gré de cette aventure, ô combien exotique.

Cependant la véritable vedette du show, c’est leur bus qui se paye sur la scène du Casino de Paris une perspective hyperréaliste en 3D, non sans avoir auparavant assimilé une panoplie de fonctions numériques proches de la robotisation et de la réalité augmentée… en total dépaysement high-tech.

Au fur et à mesure que le voyage initiatique progresse dans les fins fonds du désert australien, la salle s’embrase sur les tubes démoniaques du Disco, comme "It's Raining Men", "Don't Leave Me This Way" ou "Pop Musik", revisités selon la sensibilité culturelle française que « la Cage aux folles » aurait préalablement marquée de manière indélébile.

Des centaines de costumes luxuriants se prêtent au jeu de la surenchère du look, des couleurs et de l’exhibitionnisme adressé en provocation au bon goût convenu, pour mieux emporter le plébiscite des festivités assumées façon Gay pride à tous les étages de la créativité scénographique.

Davantage qu’une Comédie musicale dont les chorégraphies auraient été ciselées à la perfection d’une performance délibérément millimétrée, l’impression ressentie s’avère proche d’un happening similaire à ce que pouvait être « Hair » dans les années 70, c’est-à-dire une manifestation d’énergie indomptable, nécessaire et juste impossible à canaliser tant la passion, le plaisir, la joie cherchent à s’y épanouir de manière interactive avec le public.

Au demeurant, cette création francophone est un tel régal et une si enthousiasmante réussite qu’il se pourrait fort bien que son addiction en devienne la plus consensuelle des sanctions prisées et enviées.

Theothea le 10/03/17

   

         

                        ©   Pascal  ITO

     

LE CAS SNEIJDER

de Jean-Paul Dubois  

mise en scène Didier Bezace  

avec  Pierre Arditi, Didier Bezace, Sylvie Debrun, Morgane Fourcault, Thierry Gibault et FOX   

****

     

Théâtre de L'Atelier  

   

             ©   Nathalie Hervieux

                                       

Jean-Paul Dubois est un auteur prolixe dont les romans plongent ses héros ordinaires dans des situations à la fois désespérantes et désopilantes avec un personnage récurrent, un certain Paul, pessimiste à souhait voire dépressif, décalé, en équilibre précaire sur le fil de la dérision, empreint d’un humour dévastateur et toujours décrit avec une grande poésie.

D’ailleurs, ses "Paul" forcent la sympathie et séduisent les cinéastes: Sam Karmann a adapté "Kennedy et moi" avec Jean-Pierre Bacri; Thomas Vincent "Le Cas Sneijder", devenu "La Nouvelle vie de Paul Sneijder" avec Thierry Lhermitte. Pour Philippe Lioret, ce fut "Si ce livre pouvait me rapprocher de toi" rebaptisé "Le Fils de Jean" avec Pierre Deladonchamps.

Éternels adolescents écartelés, iIs charment également les hommes de Théâtre comme Didier Bezace qui vient d’adapter le roman homonyme de Jean-Paul Dubois, paru en 2011, et met en scène la pièce en choisissant le parti-pris de privilégier l’empathie avec Paul Sneijder, ses émotions et son regard en rupture avec la réalité, captant en gros plan la distance avec laquelle un homme peut observer sa vie au lieu de la vivre.

Car ce Paul a subit un traumatisme cauchemardesque. La chute d’un ascenseur, s’écrasant comme un fruit trop mûr, a entraîné la mort de sa fille adorée et des autres occupants, le laissant unique rescapé. Depuis son réveil du coma, sa perception du monde a changé, il revoit sans cesse les images de cet effondrement vertigineux; les traces sont indélébiles, il est marqué au fer rouge, il s’enferme et s’enferre dans une quête obsessionnelle du pourquoi et comment un tel accident a pu être possible.

L’univers mental de Paul complètement perturbé est au cœur de la scénographie de Jean Haas. Elle s’ouvre sur un immense tableau noirci de schémas, de graphiques, de chiffres, de renseignements techniques qui sont nés de cette réflexion solitaire sur la défaillance improbable d’une telle cabine dans une tour de Montréal.

De manière compulsive, Pierre Arditi, tout de noir vêtu, incarnant corps et âme cet anti-héros revenu de tout, craie à la main, manipule la mécanique explosive de la verticalité dont il voit une véritable allégorie du monde moderne voué au culte de la réussite et de la performance avec ses dommages collatéraux d’inhumanité et esquisse une Théorie générale des ascenseurs et la loi de gravitation.

Ayant abandonné son travail, reclus dans son espace cloisonné, il trouvera, pour un temps, une forme de salut attrayant en acceptant de… promener des chiens dans un parc. Notons la présence touchante de celui prénommé Fox sur la scène de l’Atelier. Paul se prend d’affection pour ces animaux domestiques qui savent comme lui, depuis son accident, rester en alerte, se taire et observer.

Son nouveau métier permet d’installer un ton tragi-comique "Vous avez déjà ramassé une déjection canine" lui demande son employeur goguenard, savoureusement interprété par Thierry Gibault apportant une touche de franchise et de diversion dans ce monde cruel. Il embauche Paul en se doutant bien que son profil cadre peu avec l’emploi et, passionné par les nombres premiers, assène Paul de multiplications fantasques étonnantes ainsi, en multipliant 2011 par son inverse 1102, on obtient un résultat 221 6 122 dont les chiffres s’inversent de manière diamétralement opposée autour du 6. Autre exemple 2001 x 1002 = 200 5 002. De quoi rester bouche bée !

Ce job finit par exaspérer sa deuxième épouse, Anna (Sylvie Debrun excellente), plus attachée à la réussite sociale qu’à la compassion et qui le trompe les mardi et jeudi, fait confirmé par la volaille qu’elle ramène ces jours-là, remarques hilarantes dites en aparté par Paul, du coup ils mangent un poulet rôti deux fois par semaine.

De même, ce travail dévalorisant et dégradant à leurs yeux irrite les jumeaux qu’ils ont eus ensemble, des imbéciles carriéristes pour Paul, qui ont jusqu’au bout ignoré leur demi-sœur, née d’un premier mariage, et avec lesquels il n’a que des conversations téléphoniques.

Leur jugement importe peu à Paul. Le mépris qu’il éprouve pour le trio atteint des sommets d’humour noir, d’envies meurtrières d’une irrésistible cocasserie. Seule sa fille le rendait heureux et le clan ne l’acceptait pas. Par la puissance des souvenirs, celle (Morgane Fourcault) qu’il pleure en silence vient lui rendre visite, telle une joyeuse réminiscence.

Inadapté à sa famille et à la société, il finit par quitter le monde des chiens après un concours jugé avilissant. Il décline les dommages et intérêts proposés par la société constructrice de l’ascenseur, ne voulant en aucun cas évaluer la mort de sa fille en argent trébuchant. Didier Bezace interprète lui-même l’avocat débonnaire de la société responsable de l’accident, avec la clairvoyance d’un homme qui semble être le seul à comprendre et tenter de protéger Sneijder.

Les portes d’ascenseur ont beau s’ouvrir à intervalles réguliers sur des éléments du décor laissant entrevoir les brides de la vie extérieure, le salon, la boutique de l’agence "Dog walk", le bureau de l’avocat de la compagnie d’ascenseurs, Paul, enfermé du dehors par l’attitude des autres, est entré en résistance et refuse définitivement de coopérer.

Une voix off, qui est celle du protagoniste, telle une confidence, accompagne cette traversée dont le combat s’annonce impossible. Elle livre au spectateur ses sensations, ses émotions et son observation aiguë du monde aux prises avec "Les Accommodements raisonnables" - autre titre d’un roman de Jean-Paul Dubois - d’une vie conformiste.

La pièce rend bien l’univers glauque et noir dans lequel dérive Paul en pleine crise existentielle. Incompris parce que trop lucide et trop libre en lui-même, refusant l’hypocrisie et la normalisation, il sera interné en psychiatrie, tel un chien docile qu’on enferme dans un chenil. Il est devenu "Le Cas Sneijder".

Cat’s / Theothea.com le 18/03/17 

     

           

               ©   Theothea.com

     

L'INDIGENT PHILOSOPHE

de  Marivaux   

mise en scène  Christophe Lidon  

avec Claude Brasseur & en alternance Anne Causse / Léa Duret violoncellistes   

****

     

Théâtre de l'Atelier  

                 

     

               ©   Theothea.com

     

HISTOIRE DE NANA

d'après Emile Zola  

mise en scène  Florence Camoin  

avec  Barbara Probst, Olivia Demorge, Xavier Béja, Philippe de Monts, Alain Guillo & Jean-Luc Palliès - Flûte Miglé Astrauskaité, harpe Manon Opavska Breysse, violoncelle Clara Baget   

****

     

Théâtre Saint Maur  

   

                      ©   DR.    

                             

       

     

                      ©   DR.    

     

LES FANTÔMES DE LA RUE PAPILLON

de & mise en scène  Dominique Coubes  

avec  Michel Jonasz  &  Samy Seghir   

****

     

Théâtre du Gymnase  

   

                      ©   Theothea.com    

                             

       

     

               ©   Theothea.com

     

Recherche   par mots-clé