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UN AMOUR IMPOSSIBLE
de
Christine Angot
mise
en scène Célie
Pauthe
avec Maria de Medeiros & Bulle
Ogier |
****
Théâtre Odéon Berthier
|
En adaptant elle-même son propre roman, celui convoquant la mère
et la fille au sein des profondeurs abyssales habitant leur
réciprocité, en perspective dêtre joué sur
la scène théâtrale, Christine Angot ajoute une corde
« porteuse » à son arc lui permettant de cibler
la relation binôme fondatrice et universelle.
Réécrivant le parcours dune vie, celui de Rachel sa
génitrice, selon plusieurs rencontres chronologiques sous
tête-à-tête avec la narratrice, celle-ci se dédoublera
tout à la fois en Lécrivaine distanciée ainsi
que La jeune « Christine » sincarnant jusquà
ladolescence sous le nom matriarcale de
« Schwartz » et, par la suite, sous celui patriarcal
de « Angot » puisque Pierre, lex-amant adoré,
aura alors consenti à reconnaître civilement lenfant
âgée de 14 ans.
Associées, dès lorigine, au projet initial souhaité
par la metteuse en scène Célie Pauthe après que celle-ci
eut donc contacté lauteure, les comédiennes Bulle Ogier
& Maria de Medeiros donnèrent leur accord dautant plus
enthousiasmées quelles allaient devoir jouer avec les âges
progressant en concomitance avec ceux de Rachel & Christine.
Unité de temps, imaginé comme une longue journée
où celles-ci se remémoraient en tableaux scénographiques
les moments clefs successifs dimpossibles amours duels conjugués
à trois. Unité de lieu, celui de lespace scénique
qui sadapterait à la conceptualisation symbolique et néanmoins
géo-localisée de ces relations tripartites où la
présence charnelle de Pierre, lex-amant et père incestueux
y sera dautant plus exclue que son décès marquera le
point initial de ladaptation théâtrale où la mise
en mots lui servira ainsi dhologramme virtuel.
Davantage que la vengeance, la rébellion ou autre ressentiment,
sous-tendant certains de ses précédents livres rendant compte
de la transgression paternelle, la démarche
« romancière » voulue ici par Christine Angot
est celle dune analyse idéologique et politique du crime familial
dont la responsabilité morale, par- delà lagresseur,
incomberait collectivement au laxisme sociétal des règles
ségrégatives implicitement en cours.
Au-delà des conséquences victimaires indélébiles,
il importait présentement à Christine de tenter de comprendre,
par le biais de leurs perceptions féminines en cheminement divergeant,
les éventuels entendement, discernement et motivations maternels en
testant à chaque étape la prise de conscience de Rachel, a
posteriori ou non, des enjeux relationnels ayant été
impliqués.
Si, respectivement à 84 et 58 ans, la rancoeur pourrait, ainsi,
faire place à lapaisement, cest tout simplement parce
que lamour sera demeuré présent, certes dissimulé
mais sans fard, et pourvu quà deux, mère & fille,
elles sachent désormais lui accorder une place
prépondérante.
Il faut dire quà ce jeu éminemment théâtral
auquel se livrent, corps et âmes à tous les âges de la
vie, Maria & Bulle, le charme est indicible, la performance est
émotionnelle, le talent est à fleur de peau.
La metteuse en scène dirige avec tact les affrontements et
réconciliations opportuns selon des enchaînements de plateaux
à vue où respiration, quiétude &
sérénité scéniques sexpriment en un calme
ballet technique dédramatisant.
Bulle Ogier nous apparaît en adéquation confondante à
travers le prisme nostalgique sorti de son univers cinématographique;
Maria de Medeiros envoûte par son sourire adulescent et ses manières
de jeune fille non rangée en pleine empathie affective avec sa
partenaire.
A travers elles deux, surgissent notamment, et comme par magie, les
années soixante symbolisées par des pas de danse anthologiques
en solo puis à deux sous le rythme rock et sensuel de Nancy Sinatra
scandant le fameux « These boots are made for
walkin »
Bravo à Christine & Célie davoir rendu
« possible » ce revival show Bulle & Maria
ludique, emblématique et métaphorique de cette quête
en résilience !
Theothea le 28/02/17
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BANKABLE
de
Philippe Madral
mise
en scène Daniel Colas
avec Lorànt Deutsch, Vincent
Winterhalter, Jérôme Anger, Manoëlle Gaillard & Caroline
Maillard |
****
Théâtre
Montparnasse
|
Pierre, Bruno, Antoine et les autres
en loccurrence Solange
& Sabine respectivement mère de Bruno & épouse de
Pierre
sont dans un bateau qui prend leau et il va falloir que
le système « D » supplée à leurs
difficultés sous peine de couler
tous ensemble.
A ceci près quen dehors de toute métaphore aquatique
et surtout en perspective du prochain tournage dun film à
succès, le scénariste, lacteur et le producteur doivent
trouver, au sein de judicieux compromis, le moyen de rassurer le co-producteur
américain et ainsi de mener à terme le processus de
créativité cinématographique.
Ce trio nest pas sans rappeler celui que Daniel Colas a eu
loccasion de diriger en 2011 au Théâtre Antoine, puis
de reprendre à La Michodière sous le titre «
Hollywood »
si ce nest quà lacteur tête daffiche
sy substituait alors un metteur en scène en situation de siège
éjectable.
Il sagissait, déjà, à lépoque
de réussir à boucler lécriture scénaristique
malgré toutes les vicissitudes spécifiques aux Studios
Hollywoodiens alors que, présentement, au Théâtre
Montparnasse, cest principalement la vraisemblance entre les
caractéristiques de lacteur choisi et lécriture
en gestation qui va poser problème à une co-production mal
ficelée dès lorigine.
Cerise sur le gâteau du 7ème Art, cest donc également
Daniel Colas qui, de nouveau, est aux commandes de cette création
théâtrale.
La thématique est néanmoins différenciée car
il sagissait, précédemment, de ladaptation du
célèbre roman et film « Autant en emporte le vent
» alors que, présentement, Philippe Madral a écrit cette
comédie « impayable » en fonction de sa connaissance
interne du milieu du cinéma où les proches des protagonistes
participent, à leurs dépens, aux tribulations engendrées
par cette coopération lobbyiste.
Cest laspect caractériel qui va ici prédominer
en montrant des « professionnels de la profession »,
vulnérables dans leur équilibre relationnel et plus souvent
soucieux de leurs intérêts propres ou privés au
détriment de ceux dune ambition collectivement partagée.
Par ailleurs, le parti pris de la réalisation scénographique
penchera du côté de la bande dessinée plutôt que
de celui du réalisme; ce qui aura pour conséquence de placer
les comédiens dans une certaine fébrilité de type
cinéma muet et ainsi de susciter une atmosphère similaire à
celle des Max brothers.
Daniel Colas sest ainsi orienté vers une réalisation
délibérément différente de son
« Hollywood »
et cest donc dans une perspective davantage ludique que paranoïaque
que ses personnages semblent interagir en mettant en valeur leur
subjectivité respective totalement contre-performante.
Lorànt Deutsch compose un scénariste hypocondriaque,
excédé dès quil est envisagé de retoucher
à son écriture; Jérôme Anger un producteur toujours
prêt à se dénier afin de perpétuer son train de
vie; Vincent Winterhalter lacteur quasiment « has
been » mais qui na rien vu venir.
Par ailleurs, adulescent attardé, celui-ci se laisse aisément
cornaquer par Solange, sa mère pathologiquement égocentrique
alors que Sabine, à la recherche dune harmonie familiale, stigmatise
les réactions velléitaires de Pierre.
Bien entendu, tout ce petit monde ne peut représenter
létat psychosocial du cinéma français contemporain
mais puisquil sagit dune comédie de moeurs, cela
contribue à en montrer certains travers de nantis. Reste au public
de savoir en rire jaune ou pas !
Theothea le 25/02/17
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L'AIGLE A DEUX
TÊTES
de Jean
Cocteau
mise
en scène Issame
Chayle
avec Delphine Depardieu, Alexis
Moncorgé, François Nambot, Julien Urrutia & Salomé
Villiers |
****
Théâtre du Ranelagh
|
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ENTRETIENS
D'EMBAUCHE
de
& mise en scène Anne
Bourgeois
avec Laurence Fabre
|
****
Théâtre Déjazet
|
Dans le titre, se trouvent donc les mots
« entretiens », « embauche » qui
doivent être complétés, selon lautrice, par
« et autres demandes excessives ».
Bien entendu, ce supplément dexigence est imputable en partie
au demandeur demploi mais surtout à son questionneur et, de
manière générale, à tous ceux qui pourraient
abuser du pouvoir quils détiennent face à la
vulnérabilité humaine.
Une sorte de vade mecum informel va apparaître au fur et à
mesure des rencontres professionnelles engageant le postulant à appliquer
quelques règles comportementales : « être
soi-même », « aimer son interlocuteur »,
« shabiller sans ostentation » etc
bref,
maintenir le bon sens et la simplicité en ligne directrice.
Mais le texte et la mise en scène dAnne Bourgeois échappent
rapidement à ce cadre convenu, en installant la comédienne
Laurence Fabre en situation dinstabilité existentielle,
cest-à-dire que celle-ci, au-delà de sa recherche ponctuelle
du gagne-pain indispensable, se retrouve face à la vie, démunie
comme lenfant qui vient de naître
à ceci près
quil sagit dune jeune femme contemporaine en mal de
repères sociaux, psychologiques, affectifs voire métaphysiques.
Et Dieu dans tout cela, quen penserait-il, en effet, si la croyance
devait être également au rendez-vous ?
Flirtant ainsi sur le domaine, ô combien spéculatif,
dEric-Emmanuel Schmitt, Anne Bourgeois, en totale
complémentarité et complicité avec son
« actrice », effectue alors un virage de traverse et
lengage sur le terrain de la pantomime facétieuse où
lart du clown peut être considéré comme une
réponse au stress sociétal en adoptant des comportements
décalés mais significatifs du mal être, ainsi quen
exprimant des mimiques, des gestes, des phrases en apparence peu conformes
à la maîtrise de soi mais en définitive fort
libérateurs dénergie et daffect, bref en laissant
le corps et lesprit trouver une adéquation constructive devant
lincompréhension formatée du monde environnant.
Pour parvenir à cette perspective scénographique, Laurence
Fabre dispose de ressources fort appropriées, à la fois naturelles
mais également acquises, en dialectique synchrone avec la voix off
questionnante de Fabrice Drouelle.
Selon un visage dapparence différenciée, pouvant
évoluer, par exemple, d « Agnès
Soral » à « Céline Dion » (ou
« Véronic Di Caire » son imitatrice) en passant
par « Virginie Lemoine » dont sa composition de demandeuse
demploi, à la fois gentille, naïve et pétulante,
serait la plus proche, lartiste endosse à part entière
son rôle de one-woman-show, capable par exemple, de se dédoubler
dans linstant en Solange son interrogatrice burlesque de pôle
emploi.
Dans ce légendaire Théâtre Dejazet, dirigé
depuis quarante décennies par Jean Bouquin totalement passionné
à la cause du spectacle vivant tout en ne fonctionnant que par instinct
et « coups de coeur », Laurence Fabre & Anne Bourgeois
trouvent en ce « mécène » de lart
théâtral lopportunité de
« toucher » les spectateurs durant deux mois que
« tous ensemble » devraient estimer à sa plus
haute intensité.
Apprécions, par conséquent, cette création du Festival
off dAvignon 2015 à hauteur de conte tragi-comique, telle une
quête globalisante impliquant linvite et la démarche
initiatique à (re)prendre possession de sa véritable
personnalité, ce qui, à terme, devrait permettre pour tout
un chacun dêtre réellement présent au monde selon
des compétences spécifiques et, ainsi, de pouvoir
interpréter, penser et, en définitive, assumer une relation
« sereinement subjective » face à la
société.
Theothea le 23/02/17
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C'EST ENCORE MIEUX
L'APRES-MIDI
de
Ray Cooney adaptation Jean
Poiret
mise
en scène José
Paul
avec
Pierre Cassignard
Lysiane Meis Sébastien Castro - Guilhem Pellegrin Pascale
Louange - Guillaume Clérice Rudy Milstein Anne-Sophie
Germanaz |
****
Théâtre Hébertot
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