Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

21ème  Saison     Chroniques   20.061   à   20.065    Page  413

 

     

     

           

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THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

LES CHORISTES

de & mise en scène  Christophe Barratier  

avec  Patrick Zard',  Jean-Louis Barcelona, Victor Le Blond, Jean-Pierre Clami, Aude Candela, Michel Pilorgé et les choristes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine     

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Les Folies Bergère 

   

             ©  CYRIL MOREAU / BESTIMAGES

                                         

En prolongeant, treize années plus tard, son propre film « Les Choristes », à l’affiche dès 2004 selon une inspiration de « La Cage aux rossignols » réalisée en 1945, et donc en le transcendant aujourd’hui par un spectacle musical vivant, Christophe Barratier a acquis l’étrange impression de remonter aux origines de son projet artistique davantage que d’en faire, en aval, œuvre de diversification.

La sobriété ingénieuse du décor, partiellement rotatif, conçu par Stéphanie Jarre invite, en passant du dehors au-dedans, de la cour d’école à la salle de classe, à une dialectique actualisée entre Pédagogie et Institution où les forces de la « contrainte subie » se disputent avec celles de la « réalisation de soi » comme si le match anciens-modernes pouvait y trouver son exutoire symbolique en la nécessaire mue de l’enfant juste avant que celui-ci ne devienne majeur.

Ayant demandé à Bruno Coulais de composer six nouvelles chansons s’ajoutant aux meilleures préexistantes pour complèter l’impact choral accompagnant du début à la fin du spectacle l’encadrement adulte face à l’univers de l’enfance incarnée ici par le relais en trois groupes de 15 enfants (3/4 garçons & 1/4 filles) issus de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, le metteur en scène a souhaité faire de cette création scénique le socle référentiel des choristes dont le film ne pourrait s’avérer être, a posteriori, que la bande annonce ès qualité.

La gageure de taille était qu’il fallait notamment faire oublier que Gérard Jugnot, François Berléand et surtout la voix d’or de Jean-Baptiste Maunier en têtes d’affiche de la mémoire cinématographique collective, puissent s’effacer naturellement au profit de l’enjeu du récit conté désormais telle une fable musicale universelle et intemporelle.

Ainsi, par exemple, Jean-Louis Barcelona interprétant le professeur de musique Clément Mathieu engagé comme simple « pion » à l’internat provincial du Fond-de-l’étang ou Patrick Zard’ endossant le costume autoritariste de Rachin son directeur initiateur de la méthode « Action - Réaction », ont-ils pour mission dédiée de composer les archétypes de ces fonctions tel que l’imaginaire de chaque spectateur aurait pu les concevoir dans son intuition psychologique et sa perception sociétale.

Aussi, dans un jeu de rôles reconstitué comme une partition de musique où l’ensemble de ces représentants disciplinaires soutiendraient, chacun à sa façon, les voix des « chérubins », la scénographie modélisée façon « Music-hall » s’articule en une succession de tableaux où les pulsions de vie rencontrent celles du mal et c’est donc au cœur de cet éternel combat existentiel, à connotation métaphorique, que chaque spectateur est immergé dans l’écoute miraculeuse de fameux « leitmotivs », à l’instar de « Vois sur ton chemin » ou « Caresse sur l’océan », que tout le monde a dans l’oreille et d’où, par instants suspendus, s’élève magique le timbre d’un jeune soliste prodige au sein des Folies Bergère… alors que, par alternance programmée chaque soir, d’autres voix d’ange sont d’ores et déjà prêtes afin d’assumer ce formidable privilège à leur tour.

Theothea le 13/03/17

       

               

               ©   Theothea.com

     

SCENES DE LA VIE CONJUGALE

de  Ingmar Bergman   

mise en scène  Safy Nebbou  

avec  Raphaël Personnaz & Laetitia Casta   

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Théâtre de L'Oeuvre  

   

                      ©   Victor Pascal    

                                 

Le Tout-Paris se presse au Théâtre de L’Œuvre pour approcher le couple de scène emblématique, par valeur ajoutée à la modernité branchée, sans pour autant évaluer que le retour du miroir ne sera pas nécessairement flatteur à la conception ambitieuse attribuée consensuellement à l’Amour.

L’enjeu est pourtant clair, simple et quasiment trivial : Le long fleuve tranquille sur lequel évoluent Marianne et Johan mariés pour le « meilleur » depuis dix ans ne serait-il pas qu’un jeu de dupes pour lequel ceux-là auraient souscrit une assurance de bonheur éternel sans jamais avoir eu connaissance du mode d’emploi, pourtant élaboré d’origine en parité avec le « pire » ?

La problématique d’Ingmar Bergmann pouvant ainsi être posée sous une telle perspective, la réalisation de Safy Nebbou se devait de réduire de moitié les presque trois heures du film originel (issu lui-même de cinq heures de série télévisée) en adaptant, pour la scène et avec Jacques Fieschi, les six temporalités successives parcourant vingt années d’une relation conjugale sans doute malmenée par la destinée mais, en définitive, plutôt en phase affective avec ces jeunes gens pris dans les filets contradictoires de leurs sentiments et ressentiments amoureux.

En effet, se conviant mutuellement au jeu de la vérité au bout de dix années de vie commune avec à la clef, deux enfants, il apparaissait, selon une évidence certaine, qu’une sensation de frustration s’était installée à leur insu sans que Marianne et Johan en connaissent la vraie nature mais surtout sans que les deux parviennent à se mettre d’accord sur le diagnostic et, bien entendu, encore moins sur le remède à y apporter.

C’est donc une profonde introspection qui débute ainsi en se différenciant d’emblée sur la description du mal engendré car si Johan perçoit rapidement que son ressenti de liberté est indubitablement altéré, Marianne ressent davantage un « mal-être » diffus lié au déficit de leur communication relationnelle.

Ce porte-à-faux initial va, par la suite, engendrer toutes les maladresses, les erreurs et les reproches réciproques à venir. La lente descente aux enfers parsemée de sursauts en joie partagée voire en actes libidinaux salvateurs s’effectuera au rythme de l’inconscient se révélant à lui-même au travers d’une démarche analytique nécessitant un réel transfert depuis l’entité du couple vers l’extérieur.

Dans quel état se retrouveront-ils au terme de ces expériences parallèles ? L’incandescence de leurs retrouvailles les poussera-t-elle paradoxalement au paroxysme de leur « haine » étouffée ?

Laetitia Casta et Raphaël Personnaz assument avec une détermination convaincante ce qui pourrait constituer les jalons du chemin à venir mais surtout mettent un point d’honneur à maintenir l’authenticité de cette remise en question existentielle à deux, c’est-à-dire de manière universelle et intemporelle.

Une magnifique interprétation de la part d’une comédienne et de son partenaire, tous deux parvenus au point de pertinence le plus fiable… à apprécier à sa haute et juste valeur.

Theothea le 17/03/17

   

           

                        ©   Victor Pascal    

     

SILENCE, ON TOURNE !

de  Patrick HAUDECOEUR et Gérald SIBLEYRAS   

mise en scène  Patrick HAUDECOEUR.

avec  Isabelle SPADE, Philippe UCHAN, Patrick HAUDECOEUR, Nassima BENCHICOU, Jean-Pierre MALIGNON, Stéphane ROUX, Véronique BARRAULT, Adina CARTIANU, Gino LAZZERINI & Patricia GREGOIRE.

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Théâtre  Fontaine   

   

             ©   Bernard Richebé

                                 

« Coupez ! C’est la bonne ! » pourrait assurément répondre l’écho une heure quarante plus tard, mais entre temps que d’hilarités et de fous rires au "Fontaine" à tel point de se dire que Patrick Haudecoeur fait, sans doute, le plus beau métier du monde à conduire ainsi chaque soir sa troupe et son public jusqu’aux confins de la farce se mettant en vrille telle une toupie heureuse de se tourner elle-même en dérision.

En effet, Patrick ne se donne guère le beau rôle en « assistant de plateau » devant subir successivement les desiderata voire les diktats du producteur, du metteur en scène, de la vedette féminine, de la maquilleuse, de la régisseuse, du second rôle imbu de lui-même… en assumant les imprévus et autres failles du tournage ainsi que, le cas échéant, en payant de sa personne par des risques inconsidérés l’entraînant à des cascades dont, par tradition, le cinématographe raffole mais qui présuppose une qualification qu’il n’avait pas eu, jusqu’ici, l’opportunité d’acquérir.

Et pourtant des talents, c’est sûr qu’il en a à revendre, le bougre !

Auteur, adaptateur, metteur en scène, acteur et même ici musicien, Patrick Haudecoeur mène les spectateurs où il veut depuis plus de vingt ans avec, à la clef, de nombreux prix consacrant la légitimité de son engagement dans la joie prodiguée à ses contemporains.

Pour notre part, nous découvrions son écriture et sa bonne humeur communicative dans « Frou Frou Les Bains » au Théâtre Daunou où il jouait un garçon d’hôtel de cure que nous qualifions à l’époque de « véritable Arlequin de la maladresse bienveillante » aboutissant au Molière 2002 du spectacle musical.

Puis ce fut « La Valse des Pingouins » assurant notamment le Molière 2007 de la « révélation théâtrale » à Sarah Giraudeau.

Ensuite, la reprise au Fontaine de « Thé à la menthe ou t’es citron » mena ce spectacle déjà culte jusqu’au Molière 2011 de la Comédie.

Et donc maintenant « Silence ! » mais surtout « chapeau bas » car ce que réserve Patrick Haudecoeur aux spectateurs est un véritable régal de la première seconde où ceux-ci entrent dans la salle rutilante du "Fontaine" accompagnés par une formation jazzy jusqu’aux dernières notes loufoques des saluts autour de cette invraisemblable équipe de cinéma venue tourner dans un Théâtre le plan séquence d’un meurtre vaudevillesque de l’amant par le mari, bien encadré, comme il se doit, par une escouade technique et artistique de rôles stéréotypés à ravir.

Bien sûr, selon la règle du genre, le milieu du cinéma en prend largement pour son grade mais c’est bel et bien l’auteur, Patrick Haudecoeur, qui endossera la multifonction de souffre-douleur consentant et caractérisant parfaitement l’humilité qui, systématiquement, se retrouve à toutes les étapes de sa démarche créatrice et généreuse.

Autour de lui, gravitent certaines de ses comparses, comme Isabelle Spade ou Véronique Barrault, bien habituées à jouer de cette cocasserie spécifique à sa troupe… étendue cette fois-ci à tous les spectateurs faisant, de fait, office de figurants à cet invraisemblable tournage en temps réel.

Gageons qu’à nouveau Les Molières pourraient être conviés lors d’un prochain rendez-vous avec ce désopilant « Cinéma d’auteur » plébiscité d’emblée sans réserve par le public.

Theothea le 24/03/17

   

            

               ©   Theothea.com

     

LA PASSATION

de  Christophe Mory   

mise en scène  Alain Sachs  

avec  Pierre Santini & Eric Laugérias   

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Théâtre Les feux de la rampe  

   

             ©   LOT

                                 

Sacré quatuor réuni pour la circonstance récurrente du désormais quinquennat républicain transposé allégrement sur les planches des Feux de la Rampe et constituant, de facto, un duo de personnalités, ô combien en prise avec l’actualité du suffrage universel !

Voici donc le magistral Pierre Santini, Président sortant sur le point de transmettre sa charge institutionnelle au génial et néanmoins respectable trublion Eric Laugérias, nouveau Président élu en un mois de mai forcément prometteur, sous la houlette scrutatrice et sarcastique d’Alain Sachs se mettant au service d’un auteur Christophe Mory, tellement passionné de Théâtre que celui-ci a osé, dans la vraie vie, miser l’ensemble de son patrimoine sur une librairie dédiée !

Bref, ces « quatre professionnels » sont suffisamment « allumés » par la cause du spectacle vivant pour prétendre nous fasciner avec celle de la politique d’autant plus quand celle-ci est sur le point de révéler le contenu de ces instants fantasmés où le « code nucléaire » serait transmis d’un ex-président à l’autre, sans que personne n’ait jamais pu en observer le relais et ainsi en témoigner de visu.

Au sein du salon d’apparats Élyséen faisant office de bureau présidentiel et selon plusieurs rounds successifs dont un, bien entendu, d’observation, les deux grands « animaux » de L’État se toisent, se jaugent, s’évaluent à coups de petites phrases incisives, insidieuses, assassines comme si ce temps suspendu entre deux « règnes républicains » n’était que le sprint final entre deux orgueils tellement incommensurables qu’il leur faudrait, de surcroît, jouer la revanche cinq ans plus tard, toujours aussi assoiffés d’avoir le dernier « bon » mot imparable face à l’adversaire politique… jamais terrassé.

Et pourtant entre ces deux-là, comme partout dans le monde démocratique, se profile le devenir de millions de citoyens leur confiant un avenir incertain mais toujours plein de promesses qu’il leur faudra globalement décevoir avec le cynisme chevillé au costume de la fonction.

Aussi, entre la complicité de bon aloi de ceux qui connaissent et éprouvent la nature essentiellement symbolique de la Fonction suprême et, par ailleurs, la rivalité instinctive qui s’empare de cette émulation transitoire les dominant à leur insu mais à parts égales, ce cycle d’une double alternance entre deux hommes ayant atteint la suprématie du Pouvoir est en soi un moment de vie humaine, terriblement humaine car tellement compréhensible de tous puisqu’à la portée, en définitive, de chaque ambition… pourvu qu’elle soit simplement démesurée !

Theothea le 15/03/17

         

     

               ©   Theothea.com

     

HONNEUR A NOTRE ELUE

de MARIE NDIAYE

mise en scène  FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA

avec  ISABELLE CARRÉ, PATRICK CHESNAIS, JEAN-CHARLES CLICHET, CLAIRE COCHEZ, ROMAIN COTTARD, JAN HAMMENECKER, JEAN-PAUL MUEL, CHANTAL NEUWIRTH, AGNÈS PONTIER & CHRISTELLE TUAL

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Théâtre du Rond-Point  

   

             ©   Giovanni Cittadini Cesi

                                 

Alors que la pièce de Marie Ndiaye finissait sa tournée de création, trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle française 2017, place serait faite désormais au scrutin grandeur nature… bien qu’au-delà de la fiction théâtrale, un doute systémique pouvait subsister !

En effet, la dramaturge ayant placé délibérément son anti-héroïne sur un piédestal fantasmagorique, « Notre élue » était censée y incarner la probité et l’honnêteté à elle seule sur son nom, après avoir pleinement comblé, au terme de son mandat, les attentes des électeurs prêts à la reconduire à son poste de maire dans leur petit village du bord de mer.

Cependant, il était tout aussi légitime que l’opposition se manifeste avec persuasion, de façon à faire oublier sa défaite précédente et puisse ainsi, à son tour, faire les preuves de son efficacité politique.Voici donc Isabelle Carré en confrontation directe avec Patrick Chesnais dans un jeu de rôles où l’irrationnel pourrait prendre sa pleine démesure.

L’opposant, conscient néanmoins de la haute valeur de l’élue et de ses compétences reconnues, il lui faudrait, pour atteindre l’objectif de sa propre victoire convoitée, la survenance d’un énorme « coup fourré » opposable à son adversaire pouvant ainsi remettre fondamentalement sa droiture en question au regard du concitoyen.

C’est alors que, comme par sortilège ou coup surnaturel du destin, se présente au domicile familial de l’élue, un couple de « petits vieux » (Chantal Neuwirth & Jean-Paul Muel) prétendant être ses parents, jadis abandonnés par leur fille ingrate, initiant ainsi un cycle de diffamation publique qui, par la suite, ne cesserait de croître, alors même que, très discrète sur son passé, l’élue avait jusqu’à présent toujours affirmé que son père et sa mère n’étaient plus en vie.

Pour accroître le sentiment d’étrangeté et de malaise généralisé parvenant à gangrener la quiétude de ses enfants et de son mari, sa réponse totalement inattendue offerte à ce harcèlement intrusif sera pourtant d’accueillir ce couple, de l’héberger et de le prendre totalement en charge.

La seule et unique raison invoquée par Madame la Maire, encore en titre, à son hospitalité sans réserve sera l’engagement de son intégrité reconnue par le bon sens commun ainsi que sa croyance en la puissance irréversible d’une justice immanente.

Ne voulant donc point, par fierté et orgueil, engager des polémiques en répondant à une vilénie par la dénégation, tout en s’abaissant ainsi au niveau « petitesse » de ses détracteurs, la candidate à sa propre réélection préfère a contrario leur ouvrir grande la porte de son cœur, espérant ainsi la rédemption et un juste retour des choses.

Bien entendu, comme il se doit, l’élue ne sera pas reconduite par les électeurs, fortement troublés par l’impact de ce soi-disant « retour du refoulé » parental pendant que l’opposant quoique confus, lui, savourera son triomphe dans une compassion fort opportunément affichée.

Point d’intention moraliste à ce conte cruel conceptualisé par Marie Ndiaye et mis en scène au Rond-Point avec scénographie hautement technologique par Frédéric Bélier-Garcia, avec à la clef deux nominations aux Molières 2017 (auteur francophone & comédienne Théâtre public), mais toutefois une problématique subsiste avec persistance :

Pourquoi donc, en certaines conjonctures, l’être humain est-il capable d’accompagner les forces autodestructrices dans leur œuvre de sape et, ainsi de manière quasi inhibée, regarder médusé s’effacer sa propre destinée sous ses pieds ?

Mais pourquoi aussi, en l’occurrence, alors que durant son précédent mandat de maire, l’élue a dû affronter de nombreuses luttes démocratiques et, sans doute, souvent les gagner en affichant avec vigueur sa conviction et sa détermination, pourquoi donc soudain ne pas être en mesure de se défendre, avec aplomb, face à une « apparente » calomnie privée ?

L’honnêteté et la probité, par excellence, auraient-elles une face cachée où résiderait un démon encore plus fort que l’ambition humaine la plus idéalisée ?

Theothea le 18/04/17

     

             

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