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23ème
Saison
Chroniques 23.21
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23.25 Page
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Clemenceau Musical - Palais des Congrès
11/11/18 © Theothea.com
Clemenceau Musical - Palais des Congrès
11/11/18 © Theothea.com
Clemenceau Musical - Palais des Congrès
11/11/18 © Theothea.com
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PEAU D'ÂNE
« Peau d'Ane » Du Film de Jacques Demy
à la scène du Marigny
d'après
Charles Perrault & Jacques
Demy
Musique Michel Legrand
Direction
artistique Emilio Sagi
avec
Marie
Oppert, Michael Denard, Emma Kate Nelson, Olivier Fredj, Marie-Agnès
Gillot, Christine Gagnieux, Franck Lopez et la participation exceptionnelle
de Claire Chazal.- Orchestre et Chœurs du
Théâtre Marigny |
****
Théâtre
Marigny
|
Le théâtre Marigny, fermé pour travaux durant 5 longues
années, a revêtu ces plus beaux atours pour inaugurer sa
réouverture. Le spectacle proposé brille de mille feux contrastant
d'ailleurs avec la sobriété du grand hall d'accueil habillé
essentiellement d'un noir très chic et débouchant sur une grande
salle qui s'éclaire en blanc et or dans laquelle va exploser la
comédie féerique détonante sur laquelle le nouveau directeur
Jean-Luc Choplin, qui fut à la tête du Châtelet de 2004
à 2016, a misé, c'est-à-dire "Peau d'Âne", le
film de Jacques Demy et Michel Legrand d’après le conte de Perrault
adapté, pour la première fois, sur une scène
théâtrale.
La Comédie musicale du metteur en scène espagnol Emilio
Sagi s'ouvre sur un plateau recouvert de miroirs et envahi par une forêt
impressionnante, celle où se cachera Peau d'Âne pour échapper
aux griffes de son père. Un rideau de perles sur lesquelles
dégoulinent et scintillent les lumières vient estomper ce
décor éclatant derrière lequel va surgir la narratrice,
ici, Claire Chazal qui, dans une robe psychédélique fuchsia
ceinturée de grosses roses, introduit le spectacle.
On plonge vite dans l'univers onirique du conte et, par ses couleurs vives
qui se nourrissent du pop art, on retrouve là toute l'influence du
cinéaste des années 70. La symbolique en est riche : le bleu
domine du côté du château d'où provient Peau
d'Âne rappelant le conte de Barbe bleue, avec le Roi bleu qui propose
à sa fille de l'épouser. Le rouge du royaume où Peau
d'Âne se réfugie évoque au contraire une dimension idyllique
où la jeune Princesse peut échapper à son géniteur
et, ainsi, rencontrer le Prince rouge qui en tombe amoureux. Enfin, le blanc
de l'innocence et de l'amour sublimé nimbe tous les personnages lors
des noces de la Princesse et du Prince. Les costumes démesurés
de Pepa Ojanguren qui a investi sur le brillant, le strass et les paillettes
sont chatoyants et magnifiques.
Mais qui parle de Peau d'Âne n'entend-il pas la musique iconique
de Michel Legrand qui pétille dans ses oreilles. Pour cette création
qui l'a émoustillé, ce dernier, à 86 ans, a
retravaillé la partition, allongeant certains morceaux pour accompagner
le passage de l’écran à la scène. Toutes ces
mélodies sont exécutées en live par l'orchestre du
théâtre Marigny.
Quant au fameux "cake d'amour", il est chanté avec justesse par
Marie Oppert à qui les rôles de Catherine Deneuve vont bien
puisqu'elle jouait Geneviève dans "Les parapluies de Cherbourg". Sa
fraîcheur porte le rôle-titre face au prince du Royaume rouge,
Mathieu Spinozi, un peu moins à l'aise bien qu'il ait physiquement
un petit air qui rappelle Jacques Perrin, le Prince dans le film.
Et ce copier-coller des ressemblances est particulièrement frappant
chez Michaël Denard, le père de Peau d’Âne, le Roi
du royaume bleu. Son timbre de voix et sa gestuelle ne sont pas sans rappeler
ceux de Jean Marais, mimétisme troublant pour cet ancien immense danseur
étoile de 73 ans. Marie-Agnès Gillot qui vient de prendre sa
retraite de l’Opéra national de Paris est, elle, une resplendissante
Reine au port majestueux faisant virevolter avec une superbe élégance
sa flamboyante robe.
Et que dire de la Fée des lilas, toute de mauve vêtue, Emma
Kate Nelson dont l'accent anglais rappelle celui, délicat et chantant,
de Delphine Seyrig. Jouant la marraine excentrique aux conseils délirants,
faisant revêtir successivement sa filleule de robes couleur "du temps",
couleur "de lune" et couleur "du soleil", elle se déplace en trottinette
et, malicieuse à souhait, charme complètement le public.
Le choeur des figurants jouant les accessoiristes déplace les objets
ou les éléments de décor en pas de deux, en menuet,
avec une grâce visuelle et sonore incontestable.
Le voeu de Jean-Luc Choplin est exaucé. Faire du Marigny "un
théâtre du beau temps". Peau d'Âne, conte basé
sur la transgression, devient une comédie fantasmagorique,
merveilleusement baroque et légère comme les bulles musicales
qui nous poursuivent après le spectacle.
Cat’S / Theothea.com le 20/11/18
|
CLEMENCEAU
de
Jacques Raveleau-Duparc
mise en scène
Pierre-Yves Duchesne & Claire
Jomard
avec
Cédric Chupin, Laetitia
Kullean, Clément Julia, Camille Pollet, Mickaël Roupie, Laura
Tardino, Grégory Arrieta, Laurence Cohen, Kevin Lévy, Jacques
Raveleau-Duparc & Pierre-Yves Duchesne |
****
Palais des Congrès
|
Spectacle musical rendant hommage aux poilus de la guerre 14-18
à la fois sacrifiés dans les tranchées au déluge
métallique s’abattant sur eux inéluctablement et en même
temps héros d’une France conduite par Clémenceau totalement
dévoué à une cause transportant la nation au-delà
d’elle-même.
Sur la scène du palais des Congrès de Paris, cette
création exceptionnelle s'est déroulée en trois
représentations les 10 & 11 novembre 2018.
|
BLACK VOICES
mise en
scène François
Chouquet
avec Carol Pemberton MBE, Celia
Wickham-Anderson, Beverley Robinson, Sandra Francis &
Shereece Storrod |
****
Théâtre
13ème Art
|
Le mercredi 14 novembre, le groupe "Black Voices" se produisait pour la
première fois en France lors d'un fabuleux concert au 13ème
Art à Paris.
Ce fut un véritable privilège que de découvrir cet
ensemble entièrement « a capella » qui, ainsi,
transportait et fascinait son auditoire au sein d'un patrimoine musical universel
dont ces cinq jeunes femmes détiennent la clef magique.
Voici en quelques notes biographiques ce qu'il faut savoir sur l'histoire
de cette formation vocale atypique :
"Après des études de musique classique à Birmingham,
Carol Pemberton est devenue chanteuse de session. En 1987, elle fonde le
groupe «Black Voices» avec Sandra Francis. Ce quintet entièrement
féminin composé de cinq voix uniques a donné des centaines
de concerts au cours des 30 dernières années dans le monde
entier. Ils ont toujours joué a capella.
Leurs harmonies vocales célèbrent leur héritage africain,
caribéen et britannique en transcendant les frontières de la
langue et des différences culturelles.
L’ensemble a captivé les auditoires du monde entier avec leurs
chants et leurs interprétations de la tradition orale noire ( Une
forme de musique ancienne basée sur les anciens folklores, les
récits d’histoire de l’Afrique et de la diaspora ayant
influencé le développement de la musique classique et contemporaine
) associés à des genres musicaux plus récents tels que
le blues et le jazz.
S'inspirant de cette riche tradition, Black Voices a développé
un répertoire et un arrangement uniques de spirituals, de chansons
folkloriques africaines, antillaises et anglaises traditionnelles, de jazz,
de gospel, de pop et de reggae.
Après avoir rencontré le producteur Bruno Prédebon,
profondément impressionné par leur voix et leur authenticité,
un nouveau chapitre est né pour Black Voices avec la création
de «Black Voices The Show», marquant un tournant dans l’histoire
du groupe."
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LE GROS DIAMANT DU PRINCE
LUDWIG
« Le Gros Diamant du Prince Ludwig »
convoité & hyper déjanté au Palace
de Henry
Lewis, Jonathan Sayer & Henry Shields
adaptation Miren Pradier & Gwen Aduh
mise
en scène Gwen
Aduh
avec
Aurélie
de Cazanove, Miren Pradier ou Carmen Maria Vega, Pierre Dumur, Lionel Fernandez,
Jean-Marie Lecoq, Pascal Provost, Nicolas Reynaud, Stephan Imparato, Guillaume
Collignon, Mathide de Repley, Jean-Philippe Bêche et les musiciens
en alternance Jean-Baptiste Artigas, Julien Pouletaud, Aidje Tafial, Xavier
Ferrand, Mano Razanajato & Erick Borelva
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****
Théâtre Le Palace
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Des « Faux British » au « Gros Diamant du Prince Ludwig
», il y a beaucoup plus qu’un lien de filiation puisque non seulement,
de part et d’autre de la Manche, les auteurs anglais et les adaptateurs
francophones se sont succédé à eux-mêmes au gré
des récompenses respectives attribuées.
Ainsi en France, ces deux pièces, Molières de la Comédie
l’une après l’autre en 2016 & 2018, ont su
fédérer professionnels, critiques et grand public d’une
manière quasiment plébiscitaire.
Mais surtout, l’état d’esprit absurde a pleinement
réussi son passage d’une pièce à l’autre,
alors même que son principe de fonctionnement s’avérait
fort différent.
En effet, si la maladresse chronique est au cœur de la
problématique surréaliste dans «
Les Faux British », ce
serait plutôt l’incompétence généralisée
qui mènerait le déséquilibre intrinsèque au sein
du « Gros Diamant ».
Dans cette double perspective, les personnages respirent le « bon
chic bon genre » anglais caricatural style Agatha Christie pour la
première et affichent l’extraversion outrancière façon
Monthy Python pour la seconde.
Bien que les adeptes de celle-ci ne soient pas nécessairement
d’emblée fans de celle-là & vice versa, cependant
comme les deux spectacles ont en commun prioritaire de mettre les rieurs
de leur côté, les préférences s’estompent
au profit, à chaque fois, d’une formidable soirée où
il suffit de se laisser aller à (sou)rire pour que la bonne humeur
communicative devienne le passeport sine qua non dédié à
la loufoquerie estampillée autant qu’à l’acrobatie
burlesque mise au pinacle.
C’est donc ainsi que débarque actuellement au Palace une bande
de Pieds Nickelés en quête du Gros Diamant comme d’autres
le seraient du Graal.
Se coltinant à des décors rébarbatifs défiant
les lois de la gravité n’ayant, elle, jamais aussi bien porté
son nom, les responsables de l’ordre public, pas franchement
détachés du cordon ombilical les reliant au chaos
indifférencié du bien et du mal, se retrouvent donc en porte
à faux pour garantir l’inviolabilité du trésor
suprême confié par le Prince Ludwig à l’institution
bancaire.
Cette course poursuite d’avec la morale mise en question se superposera
à celle de l’Amour protéiforme alors que
l’invraisemblance se disputera à chaque étape du quiproquo
franchie pour mieux retomber l’instant d’après dans
l’illusion optique, la répétition du gag sans fin, la
résistance sans faille au bon sens.
Au demeurant, c’est la délectation permissive qui l’emporte
haut la main et c’est donc un régal que de contempler cette troupe
se débattant avec les lois de l’attraction universelle dans
l’alternance des rôles et des fonctions qui se confondent en une
entité drolatique indivisible pour le meilleur karma de chaque
spectateur.
Signalons notamment à ce titre l’arrivée actuelle de
Carmen Maria Vega dans le rôle de Caprice sur le « Gros Diamant
» alors que précisément Miren Pradier le quitte pour rejoindre
la reprise opportune au Saint-Georges des « Faux British » en piste
depuis 2016.
Qu’on se le dise ! Grâce à cet ingénieux binôme
à l’affiche, ça va décoiffer de plus bel sur les
planches parisiennes !
Theothea le 22/11/18
|
ANNA POLITOVSKAIA
de &
mise en scène Robert Bensimon
avec
Corine
Thézier, Robert Bensimon, Pierre Carteret et les musiciens en alternance
François Robin & Jean Philippe Grometto
|
****
Théâtre Déjazet
|
12 ans déjà ! Voulons-nous vraiment savoir ? En
agitant ainsi la question de la Mémoire autour d’Anna
Politkovskaïa cette journaliste russe assassinée, emblématique
de la lutte pour la vérité opposant le pouvoir suprême
aux pourfendeurs de sa politique jugée criminelle, Robert Bensimon
a engendré un cérémonial scénographique
spécifique mettant en place une étonnante dialectique où
l’auteur, qu’il est effectivement, va introduire, à
l’intention des spectateurs présents, la problématique
géostratégique fustigée en fonction néanmoins
d’une héroïne quelque peu fantasmée pour laisser
place peu à peu à un lecteur, d’abord distancié
de fait, mais qui, à terme, ayant exprimé sa frustration de
n’avoir pas pu rencontrer la journaliste de son vivant, aura finalement
l’opportunité d’engager un dialogue pragmatique avec elle,
au-delà des contingences vitales, tout en suscitant le nécessaire
réveil des consciences.
Forcément poétique, cet happening encadré
par un duo musical ouvert à l’imaginaire, est apte à susciter
la recherche universelle de modalités concrètes pour maintenir
la vigilance citoyenne à un palier d’exigences collectives
assumées.
Theothea le 21/01/19
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