Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

24ème  Saison     Chroniques   24.26   à   24.30    Page  455

     

     

       

                   

                 

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TOUT VA BIEN

   

de

mise en scène

avec  Anne Roumanoff

****

     

Théâtre  Olympia

 

         

Voir chronique "Tout va presque Bien"

           

 

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MONSIEUR X

« Monsieur X » Pierre Richard fantasmé par Mathilda May à L’Atelier

   

de & mise en scène  Mathilda May

avec  Pierre Richard

****

     

Théâtre de l'Atelier

 

© Pauline Maillet

             

"Je veux créer une pièce à sa dimension, un grand spectacle hybride où tout est parlant : le geste bien sûr, mais aussi les images, les objets, la nature, la musique et les sons.

Inspirée par le « personnage » Pierre Richard, j’y invente des rêveries qui se mêlent à la vie de tous les jours. Le monde de Monsieur X devient alors un endroit d’où surgiraient des événements surréalistes ou drôles, magiques ou mystérieux, comme un voyage en impression dans un quotidien qui ne parviendrait pas à en cacher toute l’absurdité.

Ainsi s'exprime, dans ses intentions de création, Mathilda May qui signait ainsi son troisième spectacle en tant qu'auteure - metteuse en scène après "Open Space" & "Le Banquet" qui, précisément, avaient emballé Pierre Richard alors même que celui-ci devenait concomitamment source d'inspiration pour le troisième opus de la réalisatrice.

En effet, cette entente empathique entre Mathilda May & Pierre Richard était devenue, en quelques échanges autour d'un verre, comme un signe de reconnaissance réciproque qui, à cet instant de leurs parcours professionnels respectifs, leur apparaissait avec la pertinence et l'évidence d'un dessein artistique à partager en commun.

Mathilda arriverait dans ce spectacle burlesque avec force matériaux sensoriels qu'elle mettrait au service d'un imaginaire onirique où vidéo, son, lumières, effets spéciaux, costumes, marionnettes, accessoires etc... viendraient supplanter le texte dont, à l'instar des 2 projets précédents, elle ne voudrait s'encombrer au profit d'un univers où seul le borborygme aurait son mot à dire.

En effet, à elle seule Mathilda May a inventé un genre scénographique dont d'illustres prédécesseurs tels Chaplin, Keaton ou Tati ont tour à tour façonné la conceptualisation dans une gestuelle universelle et intemporelle.

Peintre d'un quotidien magnifié par la perception sensitive de son environnement en éveil permanent, l'anti-héros de cette rêverie serait comme le double du comédien qui l'interprète surfant au plus près de sa propre sincérité.

Objets inanimés avez-vous donc une âme ? En fait, la question ne se pose même pas, tout dans ce petit studio sous les combles semble avoir acquis sa marge d'autonomie au point que chaque déplacement de chaise, glissement de tiroir, utilisation de balai, ouverture de robinet, fermeture de verrou... est propice à représentation fantasque, à surgissement sonore, à actualisation de la mémoire, bref, tout fait sens dans cet univers où nous ne pénétrons non par effraction mais sur l'invite d'une main tendue à passer de l'autre côté du miroir, là où effectivement les mots ont abandonné leur codification fallacieuse de lien social.

Place désormais à la magie du ressenti dans le labyrinthe de ses émois contradictoires.

Dans ce placenta originel, Pierre Richard s'avère disponible tel un poisson dans l'eau ayant ainsi trouvé à 84 ans le véritable tempo de sa démarche artistique en pleine adéquation avec son feeling et sa sensibilité émotionnelle.

Cette rencontre avec l'intuition de Mathilda May est tout simplement fabuleuse. Parce que c'était elle, parce que c'était lui !...

Tous ceux qui auront la chance de voir ce spectacle conserveront d'une façon indélébile l'étonnement de découvrir la réalité prosaïque comme une simple illusion d'optique qu'il est urgent de transgresser... pour le salut d'une humanité en reconquête de ses vibrations internes.

Theothea le 10/01/20

           

 

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PIEGE pour Cendrillon

« Piège pour Cendrillon » dédoublée par l’amnésie de son alter ego

« Piège pour Cendrillon » engluée dans la toile d'une araignée très noire

de Sébastien Japrisot

mise en scène Sébastien Azzopardi

avec Alyzée Costes, Nassima Benchicou, David Talbot & Aurélie Boquien 

****

     

Théâtre Michel

En Tournée prochaine

 

© Emilie Brouchon

     

C'est dans la salle intimiste en sous-sol du Théâtre Michel qu'a été repris '' Piège pour Cendrillon '', très remarqué au Festival Off d'Avignon en Juillet 2018. Le roman éponyme de Sébastien Japrisot - Grand prix de la Littérature policière 1963 - avait déjà donné prise à un film d'André Cayatte en 1965. C'est désormais sur scène que ce polar labyrinthique décrivant une machination diabolique, adapté par Aïda Asgharzadeh, nous fait frissonner durant 1 h 30.

Le décor dépouillé de Juliette Azzopardi est efficace, pratique et très symbolique. Une simple boiserie au papier peint terni et rougi comme calciné aux larges feuilles semblables à des flammes présente une béance en son milieu, trace d'un incendie qui a ravagé la maison cossue du bord de mer, mais surtout cette ample échancrure matérialise la mémoire fissurée de la survivante défigurée, au visage reconstruit à coups de greffes et de chirurgie esthétique, aux mains gantées pour cacher les brûlures.

Ce mur troué est comme une clé dans ce huis clos essentiellement féminin qui englobe tous les lieux du récit, toutes les résurgences qui jailliront au fur et à mesure des investigations que mènera la jeune victime devenue amnésique et qui tentera de détricoter les noeuds d'un puzzle alambiqué.

Michèle dite Mi va tenter de mener une enquête pour redécouvrir qui elle est avec l'aide de Jeanne Murneau, une gouvernante qui l'a en grande partie élevée. Celle-ci, austère femme vêtue de noir - ici vénéneuse Aurélie Boquien - va s'efforcer de réveiller cette mémoire en lambeaux en lui évoquant des scènes qu'elle a pu vivre autrefois.

Mais Michèle se rend compte que son passé a peut-être été plus lourd que celui qui lui est révélé d'autant plus que s'en mêle un avocat peu scrupuleux, amoureux transi ou manipulateur de service qui embrouille les cartes à souhait, incarné par un David Talbot assez désinvolte.

Quels étaient les rapports exacts entre Mi, c'est-à-dire en principe Elle, très riche héritière d'une tante à la tête d'une immense entreprise de chaussures, récemment décédée et Dominique, dite Do, fille de la femme de ménage de la famille et camarade d'enfance, disparue dans l'incendie.

Pourquoi a-t-elle signé sans réfléchir '' Dominique Loï '' et non '' Michèle Isola '' sur la fiche d'enregistrement lorsqu'elle s'est présentée à la réception d'un hôtel ? Serait-elle Do ? Mais alors pourquoi essaie-t-on de la faire passer pour Mi.

Mi/Do & Do/Mi telles des notes de musique interchangeables. Mi et Do deviennent les deux faces d'une même personne. Elle se dédouble repliée sur son intériorité, confrontée à elle-même, elle se sent abandonnée, les autres deviennent des ombres maléfiques. Telle Cendrillon qui a égaré son soulier de vair, elle perd pied.

Le spectateur est d'autant plus troublé que les scènes fondamentales sont rejouées en inversant les rôles, alternant ainsi les points de vue dans de nombreux flash-back qui orientent les souvenirs de l'héroïne, la Rousse ou la Brune ?

Dans la première partie, Mi, capricieuse peste égoïste est interprétée avec brio par une subjugante et sensuelle Alyzée Costes dans sa robe Vichy rose bonbon (costumes Pauline Yaoua-Zurini) et chaussée d'escarpins rouges, & Do par la piquante et malicieuse Nassima Benchicou qui rivalisera de perversité et de perfidie lorsqu'elle endossera la personnalité de Mi en seconde partie.

A deux, elles se mimétisent mutuellement dans une relation de dépendance attractive oscillant entre amitié, amour et haine, se passant de la même façon la main dans les cheveux ou riant de manière similaire et nous plongent dans le doute absolu.

Le spectateur jongle d'une hypothèse à l'autre, manipulé par cette quête éperdue d'une vérité qui se dérobe au fur et à mesure que les indices avancent mais sans emporter l'entière approbation.

Et si cette quête n'était qu'une terrible introspection ! La rescapée se regardant dans le miroir d'une lucidité coupable révélée par l'horreur des situations. Car ne serait-elle pas finalement l'instigatrice d'un crime ou tout au moins la complice d'une manigance ?

Dans cette pièce, tout est à double facettes : Les personnes qui entourent la victime, tantôt aimantes tantôt perverses, tantôt charmantes tantôt maîtres-chanteurs, tout fait double questionnement : Suis-je Do suis-je Mi, suis-je la riche suis-je la pauvre, suis-je victime suis-je coupable ? Ou les deux à la fois. L'incendie provoqué, est-ce un accident ou un assassinat volontaire ? Une chose appelle immédiatement son contraire, comme un écho dans un mouvement perpétuel de va-et-vient.

Une musique anxiogène et lancinante avec des effets de lumières permettent d'installer une atmosphère inquiétante sous un climat froid, peut-être manque-t-il cependant un zeste de machiavélisme dans ce thriller à suspense mis en scène par Sébastien Azzopardi (directeur des Théâtres Michel & du Palais-Royal), alors que l'avocat joué de manière souvent légère retire un peu de souffre à ce duel cauchemardesque digne des « Diaboliques » de Clouzot sur le plan cinématographique.

Telle l'araignée qui tisse sa toile pour capturer ses proies, la rescapée du drame est prise au piège des rets gluants, à l’instar du spectateur qui se débat tout au long de la pièce dans ses fils de soie entremêlés. Une vraie pépite théâtrale complètement dichotomique, truffée de chausse-trappes !

Cat’S / Theothea.com le 27/01/20

   

      

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DIX ANS APRES

" Dix ans après " Chaises musicales conjugales au Théâtre de Paris   

de  David Foenkinos 

mise en scène Nicolas Briançon

avec   Bruno Solo, Mélanie Page & Julien Boisselier   

****

     

Théâtre de Paris

 

©  Bernard Richebé

             

Dans le prolongement de " l'heureux élu " où Bruno Solo & Mélanie Page contribuaient à porter la verve "rentre dedans" d'Eric Assous, voici qu'aujourd'hui Nicolas Briançon relaye Jean-Luc Moreau pour inciter le duo de comédiens à mordre là où ça fait mal, c'est-à-dire au coeur de l'orgueil que chacun pourrait projeter ou subir, de façon perverse, dans le cadre d'une relation de couple étendue à un partenaire tiers, en l'occurrence Julien Boisselier.

Selon le format classique du triangle amoureux ici "inversé", car mû par un mécanisme de rejet peu banal, voici que les deux protagonistes mâles vont être tentés de prendre alternativement leurs distances par rapport au personnage féminin tant convoité qu'il leur serait respectivement nécessaire de mettre sur fonction "pause" leur passion libidinale et affective par crainte de s'y perdre totalement.

Tout se passe comme si ayant rencontré la femme parfaite, ils devaient, tour à tour, s'en détacher en se permutant judicieusement auprès d'elle de façon à assurer d'avance leurs propres retours successifs déjà programmés.

Comme si une certaine forme de lassitude devait se régénérer provisoirement, durant 10 ans par exemple, voici donc que, par opportunisme phalocrate, les deux compères pourraient s'entendre comme larrons en foire mais sans vraiment assumer les motivations de leurs comportements déviants respectifs pour l’un après l’autre conquérir et abandonner l'objet de leur désir le plus cher.

Face à eux, dans une composition remarquable de femme amoureuse, attentionnée, charmante et sexy, voici Mélanie Page qui, en toute candeur, subit les assauts de tels revirements dans une égalité d'humeur confondante tant elle est convaincue de la sincérité successive du comportement de ses amoureux tellement empressés de se marier avec elle "pour le meilleur comme pour le pire". Il faut dire qu'à ce dernier titre, la belle et douce va être pleinement gâtée en gougaterie !....

Penchant, bien entendu, davantage sur la comédie humoristique que sur le drame, les trois comédiens vont néanmoins faire la part belle au réalisme de situations scabreuses que la permissivité des moeurs contemporaines rend pleinement vraisemblable, tout au moins sur le plan psychologique.

Combien de temps faudra-t-il tirer sur la corde de l'amour passion, pour que celui-ci finisse par montrer des doutes sur la pertinence de relations qui, en définitive, ne font que l'instrumentaliser plutôt que de le vivifier ?

Sous la direction experte de Nicolas Briancon, les deux mâles jouent leur partition en tandem de la volte-face à répétitions se permettant peu à peu les coudées franches tellement leur petite entreprise en déstabilisation semble promise à un avenir radieux alors que la gente féminine synthétisée par Mélanie Page se montre, elle, tellement irréprochable que c'en est quasiment exaspérant pour ses deux partenaires qui devraient néanmoins se méfier de l'eau qui dort avant que celle-ci ne les renvoie mutuellement dos à dos dans les cordes du ring qu'ils s'étaient, pendant des décennies, complu à installer.

Incarnée, illustrée et reflétée brillamment par trois interprètes jusqu'au-boutistes, la lâcheté masculine ne sort pas grandie d'une telle épreuve qu'elle semble s'être infligée à elle-même pour le simple plaisir de faire perdurer ou celui de renouveler un désir de possession pérenne qu'il ne serait effectivement point possible de satisfaire !

Théâtre le 03 /02/20

         

   

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FORUMS

   

de Patrick Goujon, Hélène Grémillon & Maël Piriou

mise en scène  Jeanne Herry

avec  Véronique Vella, Alain Lenglet, Jérôme Pouly, Julie Sicard, Claire de La Rüe du Can, Bira ne Ba, Élissa Alloula et les voix de Florence Viala, Suliane Brahim & Tara-Jay Bangalter

****

     

Théâtre du Vieux-Colombier

 

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sans chronique publiée

           

 

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