Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

21ème  Saison     Chroniques   20.071   à   20.075    Page  415

 

     

     

   

     

                

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LA RESISTIBLE ASCENSION D'ARTURO UI

de  Bertolt Brecht   

mise en scène Katharina Thalbach    

avec  Thierry Hancisse, Éric Génovèse, Bruno Raffaelli, Florence Viala, Jérôme Pouly, Laurent Stocker, Michel Vuillermoz, Serge Bagdassarian, Bakary Sangaré, Nicolas Lormeau, Jérémy Lopez, Nâzim Boudjenah, Elliot Jenicot, Julien Frison, les comédiens de l'Académie Marina Cappe, Tristan Cottin, Ji Su Jeong, Amaranta Kun, Pierre Ostoya Magnin & Axel Mandron

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Comédie Française

   

           ©   Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française

                                 

Dès l’ouverture du rideau de la salle Richelieu, l’élément scénographique qui s’impose d’emblée au regard et à l’appréciation, c’est la superstructure câblée, faisant « écran » entre scène et public, qui s’élève de biais vers les cintres en constituant un assemblage d’alvéoles pouvant s’apparenter à un vaste terrain de jeu.

Cependant maintenir la stabilité du corps humain en escalade sur ces câbles tient quasiment de l’exploit acrobatique relevant, de fait, du défi d’avec les « lois » de l’équilibre et de la gravité.

Pour faire sens, la plupart des commentateurs parlent d’un simulacre en forme de « toile d’araignée » effectivement induite par la structure modélisée prête à dévorer l’intrus qui serait coincé malencontreusement dans les mailles du filet cependant, qu’à l’heure d’internet, filer la métaphore imagée pourrait tout aussi bien faire appel à celle du Web tissant sa Toile grâce à la multiplicité des nœuds reliant les cellules intriquées entre elles et sur lesquelles évoluerait habilement le surfeur virtuose en quête de références, de connaissances et donc de pouvoir sur la réalité virtuelle ou pas.

Bref, au royaume d’un système en réseaux, perçu a priori complexe et contradictoire, ce pourrait être tout aussi bien l’intuition positive que la malignité destructrice qui devraient mener le bal… peut-être même de concert.

Comment alors s’étonner de la facilité avec laquelle un apprenti dictateur pourrait aisément y faire ses classes en apprenant, à vitesse accélérée, toutes « les ficelles » de la manipulation des masses ?

Que celui-ci soit Führer d’un côté de l’Atlantique ou Big Boss de la mafia des choux-fleurs de l’autre côté, les règles pour parvenir à ses fins seraient identiques à toute époque et partout.

Il suffirait de foncer tête baissée en affichant l’audace et l’intrépidité comme vertu cardinale, tout en ne laissant aucun doute sur la détermination rhétorique du verbe à proférer La « Vérité » univoque et indiscutable.

Le tour est bien joué !… Il ne restera plus qu’aux comédiens du Français à s’affranchir de toute réserve et à miser leur talent infini sur l’universelle « Farce » délibérément grotesque et forçant le ridicule à ce point qu’elle pourra fédérer, par pédagogie performante, l’auteur Bertolt Brecht ayant associé, pour la cause, Nazisme et Capitalisme, la metteuse en scène allemande Katharina Thalbach ayant totalement assimilé l’esthétique de l’expressionnisme dès son enfance et le scénographe Ezio Toffolutti ayant su puiser, dans le labyrinthe de la contemporanéité, les cordages bien arrimés pour emballer la synthèse de la déviance sociétale d’avec la décadence morale.

A la manière d’un monsieur Jourdain qui aurait, en définitive, tout compris de l’aptitude à être capable de s’époustoufler lui-même avant que de bluffer les autres, ainsi que de la jubilation cynique d’un Charlie Chaplin jonglant sur un volcan maléfique avec la mappemonde planétaire, à charge donc de Laurent Stocker de donner le magistral coup de pied de l’âne qui expédiera la troupe du Français au septième ciel de la parodie où seul compte le savoir jusqu’où la caricature peut « aller trop loin » de façon à mieux fustiger « l’innommable ».

Theothea le 14/04/17

         

         

            ©    Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française

     

LA RECOMPENSE

de  Gérald Sibleyras   

mise en scène  Bernard Murat  

avec  DANIEL RUSSO, LIONEL ABELANSKI, ANNE JACQUEMIN, ALYSSON PARADIS & ALICE DESSUANT

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Théâtre Edouard VII

   

             ©   Emmanuel Murat

       

Tout le problème de Martin serait de savoir s’il faut persister à regarder la vie comme la vache au bord de la voie ferrée qui, elle, ne se lassera jamais de contempler les trains y circulant sans fin à la manière d’un spectacle sans cesse renouvelé à l’identique.

Oui, mais voilà la vache, elle, n’est point douée de cet esprit critique qui devrait mettre sa mémoire en éveil pour lui signifier le « déjà vu » et par conséquent de passer « Open » à un autre sujet d’étude.

Martin, lui, bien conscient de cet écueil se lance dans une diatribe mémorable au bord de scène pour tenter d’avertir ses contemporains ainsi que ses partenaires de jeu du danger qu’il y aurait à se satisfaire du statu quo menant à prendre la vie « en pleine figure » dans la négligence des leviers de décision et sans jamais réagir.

Résultat de ce moment de grâce rhétorique exécuté par l’incomparable Daniel Russo, la salle du Théâtre Edouard VII est pliée en deux… non parce qu’elle ne reconnaîtrait pas la pertinence du propos tenu mais uniquement parce qu’à ce moment de la pièce de Gérald Sibleyras, les spectateurs commencent à comprendre qui est le bonhomme « Martin ».

En effet, éminent historien, spécialisé dans la période du Moyen-Âge, à qui vient d’être décerné le plus important prix célébrant annuellement sa discipline, Martin en est paradoxalement désespéré car il s’est fortuitement aperçu que tous les lauréats précédents avaient perdu la vie à la suite de l’obtention de cette récompense.

Terrassé par ce dilemme, Martin perçoit l’approche de la remise du prix comme une calamité à laquelle s’ajoute une instabilité conjugale contextuelle partagée par l’ensemble de ses proches engagés dans un jeu de chaises musicales, affectives et libidinales … au nom de la liberté sacrée enfin recouvrée.

En fustigeant ainsi habilement ses contemporains, l’auteur leur prête des crédulités opportunes infinies qui, ici en l’occurrence, vont se cristalliser sur l’usage symbolique du pendule là où d’autres auraient pu choisir, dans le même esprit, celui de l’horoscope… pour parvenir à la même consternation.

Les gens, mais qui sont donc les gens s’inquiète Martin, sembleraient laisser leurs existences happées par des considérations plus irrationnelles les unes que les autres… et forcément, avec un peu de distanciation, cela pourrait paraître dérisoire et par conséquent très « drôle » pour ceux qui, en spectateurs, assistent ainsi à la représentation objectivée de ce modus vivendi consensuellement partagé.

Fabienne (Alysson Paradis) la compagne de Martin, Lucas (Lionel Abelanski) son frère ainsi que Véronique (Anne Jacquemin) l’épouse de ce dernier joueront, tour à tour, la mouche du coche de manière à pousser, de facto, l’historien chercheur dans ses retranchements contradictoires jusqu’au constat de l’impasse subjective.

Restera désormais pour Martin à prononcer, le grand jour venu, son discours de réception honorifique et il a bien l’intention de faire durer le plaisir puisqu’il serait censé concomitamment d’y signer sa condamnation à mort virtuelle !

« Ravaillac » sera convié au sein d’une magistrale et délirante démonstration, par l’absurde, de la force majeure que représente, pour la condition humaine, celle de l’espoir qui, jusque dans son infimité extrême, reste le seul rempart indéfectible à celui de la survie… même dans les pires configurations.

Armé de ce viatique, Martin pourrait encore, en phase ultime, être touché par le mystère mystique de Marie (Alice Dessuant) mais il s’agit déjà d’une autre « récompense » par laquelle Bernard Murat signe délibérément sa joyeuse mise en scène en trompe-l’œil de la destinée.

Theothea le 10/04/17

           

       

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BLOND AND BLOND AND BLOND

Homaj à la chanson française

de  Tø, Glär et Mår Blond

mise en scène  Eric Métayer

avec  Tø, Glär et Mår Blond

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en tournée     

Théâtre  de L'Européen 

   

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ULTRA VEGA

Santa Maria

avec  Carmen Maria Vega  &  Kim Giani   

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Le Divan du Monde

   

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MAZOWSZE

direction  Jacek Boniecki   

avec  Ballet, choeur & Orchestre de Pologne   

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Le Grand Rex

   

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